4 Juillet 1969, fête de l'indépendance américaine : Deux jeunes adolescents se font tirer dessus entre les villes de Benicia et Vallejo en Californie. Un homme appelle la police annonçant être l'auteur du crime, puis un journal de San Francisco reçoit une lettre revendiquant ce meurtre ainsi que d'autres...
Commence alors l'enquête du Zodiac.
Quatre années après le très mitigé Panic Room, David Fincher revient avec Zodiac où il nous entraîne dans cette enquête débutant à la fin des années 1960 et nous la fait suivre à travers les yeux d'un jeune dessinateur passionné d'énigmes. Il construit son récit autour de trois protagonistes, que ce soit ce jeune homme, un journaliste et un enquêteur, chacun va voir cette enquête chambouler et modifier sa vie et vont grandi grandir puis évoluer en fonction de celle-ci. La force de Zodiac se trouve dans la façon dont Fincher nous immerge littéralement dans cette histoire, nous entraînant dans cette sordide affaire de meurtre et donnant l'impression de se trouver aux côtés des personnages, essayant ainsi, comme eux, de comprendre et résoudre ce casse-tête.
Durant presque trois heures, il nous passionne et nous fait réfléchir sur l'enquête, ouvrant plusieurs tiroirs scénaristiques sans jamais nous perdre. La construction du récit est à l'image de l'écriture (personnage, adaptation des événements etc), c'est à dire remarquable et le metteur en scène de Seven orchestre son récit d'une main de maître et gère très bien les diverses ellipses et sous-intrigue. Fincher est cette ici assez sobre voire même glaciale, nous transportant mieux au cœur de l'enquête en mettant en place une atmosphère ambiguë et tout le long prenante. Zodiac ne manque pas non plus d'intensité, donnant lieu à des scènes fortes et marquantes.
Esthétiquement irréprochable, le côté réaliste est toujours accentué et Fincher à la bonne idée de combiner des instants de vies personnelles des personnages à l'enquête, les rendant encore plus passionnants. Zodiac bénéficie aussi d'une belle et sobre reconstitution, que ce soit au niveau des décors ou costumes mais Fincher reste toujours braquer sur les protagonistes, leur donnant à chacun de l'importance et prenant le temps de les étudier. Ils sont d'ailleurs très bien interprétés, à commencer par Jake Gyllenhaal et Mark Ruffalo, tandis que les seconds rôles tels Robert Downey Jr ou John Carroll Lynch sont tout aussi impeccables.
Quelques années après le décevant Panic Room, David Fincher est bel et bien de retour avec Zodiac, thriller haletant et passionnant, nous entraînant avec brio au cœur d'une enquête aussi sordide qu'ambiguë, et sublimée par de très bons comédiens.