Bon, au moins, le pitch, l’affiche, comme le casting de jeunes top-models ne nous trompent pas sur la nature du spectacle proposé : c’est du bon vieux teen-movie à la sauce Hunger Games / Twilight / Harry Potter (cochez la mention désirée). Et si je m’y suis laissé prendre, c’est parce que j’avoue que ça m’attire bien un teen-movie où il est question de « divergence » avec qui plus est un personnage féminin en guise d’héroïne. Alors ? Il y a-t-il un vent de révolte qui souffle dans cette « Divergente » ? Dès le début, la réponse à cette question est claire : non ! Ne serait-ce que la peinture qui nous est faite de cette société totalitaire où tout le monde sourit et tout le monde est content (des policiers qui courent et sautent de joie... Whaaaaat ?), moi ça me refile froid dans le dos. Malgré tout, on sent bien de la part du récit la volonté de remettre en cause cette société... ou pas. Si la forme est des plus basiques, typiques de ce genre de film, je dois bien avouer que son intérêt est venu de ce monde assez original et surtout de cette ambigüité permanente qui est entretenu à l’égard de cette société corporatiste. A la fois critiquée, à la fois magnifiée, au final cette ambigüité est mise au service du film car il positionne (volontairement ou non) le spectateur dans la posture du personnage principal. Or, ce « Divergente » aurait pu être un spectacle fort sympa et pas ennuyeux pour un sou s’il n’avait pas lâché la barre sur son dernier tiers. Car, pour le coup, on rentre dans quelque-chose de beaucoup plus classique, beaucoup plus basique et surtout beaucoup plus simpliste
(Non mais l'histoire des sérums qui commandent les gens : au secours !)
Idem au niveau de l'idéologie, le film au départ assez libéral dans le propos (« la société de corps qui nie l’individu c’est pas cool ! ») bascule un peu trop sur la fin dans une morale judéo-chrétienne un peu trash (« méfiez-vous des intellectuels, avec leur saloperie de pensée rationalistes ils ne pensent qu’à eux alors que les gentils altruistes qui pensent comme Jésus eux, ils peuvent gouverner en autocratie sans que ça ne créer de réel souci... » Ouille !). Du coup, avec cette fin un peu fadasse qui rentre davantage dans le rang, j’avoue que j’ai perdu la seule petite originalité du film qui faisait qu’il avait su me distraire. Dommage, car je pense qu’on tenait là quelque-chose... Mais bon, manque de pot, ça n’aura duré qu’une grosse heure et il malheureusement il y a peu de chances pour que les suites prévues aillent dans le sens qui moi me branchait le plus. Dommage...