On sait bien ce qu'est devenu le marché du cinéma mondial aujourd'hui. Une industrie inarrêtable, qui récupère chaque opportunité de livrer un produit vendeur en reformatant à l'infini différentes histoires pour un public bien délimité. Ici, pas de jeune garçon rêvant de super-héros en collants, mais plutôt la version féminine du modèle, version qui voit des jeunes filles s'identifier corps et âme à une héroïne modèle qui lutte contre des vents contraires et une société inique. Une vague lancée par Suzanne Collins et les adaptations de ses Hunger Games, à qui Divergente emprunte, bien plus qu'un schéma, des traits marqués qui en font un produit commercial et le limitent à cela. Édulcoration, polissage visuel comme thématique, simplification narrative rigoureuse, tout est là. Je l'ai dit, le but est l'identification d'un jeune public à ces personnages, d'où une absence totale de complexité, de prise de risque et même d'identité artistique. Les visuels grisâtres sans idée, pâles allusions à des univers dystopiques cultes, sont à l'avenant. D'ailleurs, là ou Divergente m'insupporte vraiment (alors que sur le reste, il m'indiffère) c'est quand il reprend à sa sauce Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley, comme s'il prétendait s'inscrire dans une même voie, alors qu'il se méprend sur les principes mêmes de l'univers de l'écrivain britannique. Coca-Cola, Nike, Divergente. Tout se consomme aussi facilement, et les trois ont la même valeur.