Après le magnifique “L’illusioniste” et le plus discutable (bien que distrayant) “Limitless”, Neil Burger se retrouve en charge d’une de ces productions issue de la littérature pour adolescents et adulescents dont le cinéma américain se nourrit depuis le succès aussi retentissant qu’inattendu de la saga “Twilight”. Alors, pour celle-ci est-on plutôt dans un phénomène à la “Hunger games” ou un ratage à la “Sublimes Créatures”...? Plutôt dans le premier cas, avec il faut le dire beaucoup de point communs dans le dispositif narratif : on est dans une dystopie, un monde post-conflit, une société très segmentée et rigide, on a une héroïne qui va remettre en cause le système dans son ensemble et la promesse de plus de liberté et de justice. Bref, on n’est pas vraiment perdu, d’autant, plus que comme son célèbre prédécesseur, le film prend le temps de nous planter le décor. Après on peut commencer à être un peu lassé de cette succession narrative : découverte de l’environnement, émergence de la figure rebelle et des points de conflit de la société, naissance de la rébellion et du rôle de l’héroïne. L’avantage c’est de ne pas être dérouté par ce qu’on voit, l’inconvénient une répétition peu créative. Après le film reste bien distrayant et on est (peut-être à son corps défendant) happé par le récit et la segmentation de la société en factions basées sur des qualités morale est intéressante. Les acteurs assez peu connus encore, bien qu’émergeant avec des longs-métrages en parallèles, sont plutôt bons, mais voient leurs prestations pas mal cannibalisées par l’action. Une nouvelle saga qui a défaut de faire dans l’original offre une promesse d’une trilogie haletante qui offrira la certitude de ne pas gaspiller son argent dans un mauvais film.