Quelle claque ! Avec “The substance”, Coralie Fargeat nous offre un thriller horrifique mais jubilatoire. Autant prévenir d’emblée : ce film devrait être interdit aux moins de 16 ans, âmes sensibles s’abstenir. Étant moi même très peu friand de gore et d’horreur, je n’aurais probablement jamais visionné ce long métrage si j’avais bien lu la classification d’Allociné, et je serais passé à côté d’une pépite. C’est une critique féroce du jeunisme et de la recherche perpétuelle d’amélioration de son corps. Demi Moore, magnifique pour son âge, incarne cette femme à la recherche d’une seconde jeunesse, et va donc rapidement se procurer la fameuse substance. On entre alors dans le vif du sujet, avec une intrigue qui mêle habilement science-fiction et thriller. Une fois expliqués le procédé d’utilisation du produit et ses conséquences potentielles, on imagine aisément toutes sortes de complications possibles, et le film va les exploiter à fond jusqu'à leur paroxysme. Les deux héroïnes s’investissent à 100 % dans leur rôle, en n’hésitant pas à se mettre à nu au sens propre comme au figuré. La mise en scène fait preuve d’originalité et d’audace, avec de vraies trouvailles visuelles et scénaristiques. Il y a même quelques passages drôles
(belle publicité pour la gastronomie française, par exemple...)
. Impossible de s’ennuyer, le rythme est soutenu et va crescendo jusqu’au final… Et ce sera là mon seul bémol :
autant on apprécie la montée rapide et sans concession de « l’horreur » (avec quelques scènes assez dérangeantes), et la détérioration physique et psychologique de la double héroïne, autant la dernière demi-heure va trop loin à mon goût et sombre dans la caricature, avec par exemple des dents qui se déchaussent sans prévenir ou encore des hectolitres de sang giclant sur le public
...Dommage, en s’arrêtant un peu plus tôt, on touchait au chef-d’œuvre ! Quoi qu’il en soit, on ne peut que souligner l’excellence du scénario, de l’interprétation, ainsi que des trucages et maquillages.