J’ai du mal à comprendre l’essence même de “The Substance", profondément subversif. Tout tourne autour du culte de la beauté, on l’aura compris, car il transcende l’écran, avec de très gros plans. Le problème est le côté lourdingue du long-métrage : quelques gros plans bien placés permettent largement aux spectateurs de comprendre sur quels points le réalisateur veut insister et nous faire passer un message, que cela soit dans l’hypersexualisation des corps féminins, la lourdeur de la gente masculine et des propos machistes de tous les hommes présentés (je ne m’identifie à aucun d’eux), ou la partie gore et trash
largement gratuite sur une partie du long-métrage
. Au delà du physique, du corps et de la beauté, le parti pris de ne révéler que l'explicite, le coté voyeur, là ou le psychologique aurait toute la place d’être racontée et évoqué au travers de Elisabeth (Demi Moore) et d’affronter cette dure réalité.
Pour ma part, je trouve la fin ridicule, elle n’apporte pas un message clair, ni comble mes attentes suite à une première partie convaincante, elle est juste ultra dé-monstre-ative.
Pour moi une erreur s’est glissée dans l'intérêt même de “The Substance",
Elizabeth et Sue semblent être deux personnes avec une conscience propre chacune, moi qui croyait au début que l’esprit/la conscience d’Elisabeth (Demi Moore) était transféré dans son nouveau corps. Or Sue semble être un être unique, une seule conscience. Ainsi si la conscience du nouveau corps (Sue) est différenciée de celui de l’ancien (Elisabeth), cette dernière qui s’est injecté “The Substance" ne vit pas elle même l’expérience de la jeunesse et d’un corps nouveau, quel intérêt a t-elle a ce qu’une autre personne, plus jeune, plus belle, vive sa vie à sa place ?
Dans ce cas, pourquoi décide t-elle de continuer l’expérience “The Substance" si ce n’est pas elle qui vit “cette meilleure partie" de sa vie ?
C'est incohérent.
Bref, Elisabeth a du mal à lire les modalités (c’est bête) ou la réalisatrice a loupé une partie du script.
"The Substance" regroupe bon nombre de référence cinématographique : “Requiem for a dream" pour ces gros plans frénétiques / “2001, Odyssée de l’espace" pour le côté très minimaliste des espaces : peu d’objet et de nombreuses répétitions et plans géométriques,
en plus de la présence de sa BO sur la scène finale
. David Cronenberg pour l’aspect organique insufflé dans le film, mais malgré ça “The Substance" paradoxalement, ne trouve pas son équilibre.
En résumé, sur la forme, c’est très épuré, précis et propre ; sur le fond, c’est largement discutable, d’autant plus pour plus de 2h de film.