Blade Runner : Quand les robots rêvent de moutons électriques et que la pluie ne s’arrête jamais
Imagine un Los Angeles où il pleut sans arrêt, où les néons clignotent comme s’ils avaient la gueule de bois, et où la technologie a tellement pris le dessus que même les humains sont devenus un peu trop artificiels. Ridley Scott te balance dans cet univers sombre avec un coup de pied au cul, et avant même que tu t’en rendes compte, t’es déjà en train de patauger dans les flaques d’acide de cette ville déprimante. Ici, tout est déglingué, à commencer par l’ambiance : t’es dans un futur où même les robots ont des états d’âme et où chaque coin de rue pourrait être l’endroit où tu croises ton double cybernétique.
Harrison Ford, avec son imperméable fatigué et son regard de mec qui n’a pas dormi depuis des lustres, incarne Rick Deckard, le type chargé de faire le ménage parmi les réplicants. Mais attention, ce n’est pas un simple job de flic : c’est un boulot qui te bouffe de l’intérieur, te laisse des doutes sur qui tu es vraiment, et te file des cauchemars même quand t’es réveillé. Et Deckard, c’est un peu le Han Solo des temps modernes, sans le vaisseau, mais avec une question existentielle qui le suit comme un chien mouillé : et si j’étais aussi un putain de robot ?
Parlons des réplicants, ces androïdes qui sont tellement bien foutus qu’ils te font oublier qu’ils ne sont pas en chair et en os. Rutger Hauer, dans le rôle de Roy Batty, te balance un monologue final qui te prend aux tripes, genre Yoda sous amphétamines. Ce mec, ou ce robot plutôt, est tellement charismatique que t’en viens à te demander si l’humanité n’est pas mieux représentée par ces machines que par les types qui les traquent. Ils sont beaux, ils sont profonds, et surtout, ils te renvoient en pleine face la question : c’est quoi, être humain ?
Ridley Scott te claque des visuels qui font baver. Chaque plan est un tableau, chaque scène une immersion dans un cauchemar cyberpunk. Les décors, la lumière, la pluie qui tombe sans arrêt, tout est là pour te plonger dans cette dystopie qui n’a rien de joyeux. C’est sombre, c’est oppressant, et tu sens que chaque goutte de pluie est là pour te rappeler que l’avenir, c’est pas du tout rose. La bande-son de Vangelis, avec ses notes synthétiques, te file des frissons et te fait comprendre que dans ce monde-là, les rêves sont aussi froids que le métal.
Blade Runner, c’est pas juste de la science-fiction avec des flingues et des courses-poursuites. C’est un film qui te balance des questions philosophiques en pleine tronche. Qu’est-ce que ça veut dire, être humain ? Est-ce qu’une machine peut ressentir des émotions ? Et si oui, qu’est-ce qui nous différencie vraiment d’elle ? Ridley Scott ne te donne pas toutes les réponses, il préfère te laisser cogiter là-dessus longtemps après que les lumières se soient rallumées. C’est un film qui te prend par la main, te fait tourner en rond dans les ruelles sombres de Los Angeles, et te laisse seul face à tes propres interrogations.
Blade Runner, c’est un voyage dans un futur qui fait froid dans le dos, où les humains ne sont plus vraiment humains et où les machines ont des rêves. Ridley Scott signe une œuvre magistrale, aussi bien visuellement que sur le plan philosophique. Ce film, c’est plus qu’une simple expérience cinématographique : c’est un miroir tendu vers notre propre humanité, qui te laisse avec une seule certitude : après ça, tu ne regarderas plus jamais un robot de la même manière.
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