Si la version 2049 de ce "Blade Runner" m'est jusque la toujours inconnu, celle entreprise par Ridley Scott ne l'es désormais plu.
Même si tout n'avais pas démarré comme prévu avec un développement du projet et un tournage difficile qui a vu sa fin modifiée. Ridley Scott,fort de son gros succès avec "Alien a le vent en poupe au moment de la sortie de "Blade Runner"
Côté casting, auréolé de son succès un an auparavant avec Indiana Jones, on retrouve un acteur qui a lui aussi le vent en poupe, Harrison Ford.
Pourvu,en plus, d'un budget qui avoisine celui de "L'empire contre attaque", tout porte à croire que cette adaptation libre du roman "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? " va pulvériser le box office Américain.
Raté. Tout comme le modèle pour lequel il s'inspire directement à savoir "Métropolis" De Fritz Lang, il se vautre. Il se rattrapera toutefois en réalisant un assez bon score à l'étranger.
Encore comme son grand frère, il a traversé les années d'abord en se faisant zigouiller par la critique puis au fil du temps il est devenu une oeuvre majeur du cinéma de science-fiction. Certains le considérant même comme le meilleur film du genre.
La ville a d'ailleurs de nombreuses similitudes avec celle de son aîné. Gargantuesque, avec des grattes-ciels dont on n'en voit pas le bout, elle a en son giron un immense complexe pyramidal lui aussi, une sorte de temple maya futuriste.
En parlant des décors (et de son univers,; plus largement) car c'est le point central de ce film, plus encore que son intrigue, nombreux sont ceux à s'être esbaudis devant cette fresque nantie d'un style cyberpunk à l'atmosphère lourde et dark. Ce ne fût pas mon cas.
J'ai trouvé les décors assez laids (Question de goûts), ce n'est pas une critique envers le cinéaste, mais une opinion purement personnelle. J'ai également eu la sensation que son design n'était pas totalement assumé, a en être presque pédants. J'ai jamais réussi à entrer en immersion dans ce Los Angeles 2019, comme si l'on m'en empêchait, comme si on me le refusait.
J'aurais aimé voyager plus à travers les différentes ruelles de ce microcosme dystopique, j'aurais aimé que Scott nous entraîne caméra à la main aux détours des sentiers, des longues avenues et boulevards de cet enfer sinistre dépourvu de verdure. J'aurais aimé qu'avec son Spinner, Rick Deckard nous emmène serpenter ces hauts buildings d'aciers. A la place, je me contenterais simplement d'une ambiance de fond manquant d'implication pour que je réussisse à m'y plonger totalement.
En ce qui concerne l'interprète du blade Runner, c'est encore une fois une déception. Tout Harrison Ford qu'il est, il ne m'a pas convaincu dans ce rôle. J'ai toujours eu une certaine sympathie pour cet acteur au sourire chafouin et attendrissant mais sans pour autant réellement le trouver incroyable. Il a une gueule qui me revient bien, mais je trouve qu'il joue parfois à côté. Il surjoue beaucoup dans les scènes d'actions, vraiment beaucoup ... Et malgré sa gueule d'amour et l'affection que je lui porte je trouve qu'il n'était pas un bon choix pour ce rôle.
Pour le scénario, le metteur en scène se content du minimum syndical, avec toutefois une pointe de satisfaction pour ce final (dans sa version director's cut) avec cet origami laissé en plein milieu du couloir laissant penser que Rick Deckard est un répliquant
Et la, attention, le gros, l'énorme, l'abyssal, le démentiel point faible du film : ses longueurs interminables.
Si j'ai adoré voir Chaplin bringuebaler sa démarche à un rythme accéléré en 16 images par seconde, je ne peux pas en dire de même pour la version Slow Motion de "Blade Runner".
Et je parle la aussi bien de la lenteur de ses scènes que de la soporifique gestuelle de ses protagonistes. A trop vouloir jouer sur la gravité il s'y perd.
Ce qu'il se passe au final c'est qu'il en ressort tous le contraire de ce qui était recherché afin de véhiculer des émotions et de rajouter de l'intensité aux personnages et au contexte. Ca en devient presque parodique, et surtout monstrueusement chiant.
J'ai un peu lu les commentaires, il en ressort que ce film divise. Certains condamnent les spectateurs qui lui ont reproché tout comme moi son extrême lenteur et de ne pas savoir apprécier ce genre de films étant formatés aux blockbusters bourrins Hollywoodien, comme Marvel par exemple.
Je corrobore certains propos sur le fait qu'il est tout à fait possible de prendre son pied devant un film bourré d'actions et pour autant s'émerveiller devant un film volontairement mou, mais pour cela encore faut-il avoir des choses à raconter. Ce n'est pas le cas de Blade Runner