Juste après son space-opera qu’était Alien (1979), Ridley Scott s’est librement inspiré du roman "Do Androids Dream of Electric Sheep ?" de Philip K. Dick pour en restituer une œuvre à l’ambiance néo-noire & cyberpunk, où il multiplie les références à Metropolis (1927) de Fritz Lang et aux films noirs des années 40.
Près de 40ans après sa sortie, le film est toujours considéré comme culte, voir un chef d’œuvre pour bon nombre de spectateurs. N’en déplaise aux fans de la première heure, j’ai toujours eu du mal avec ce film. J’ai beau le revoir année après année, j’en garde toujours le même avis, à savoir mitiger.
Pourtant, il a beaucoup de qualité, à commencer par ses décors, grandioses, entre les maquettes, les miniatures, les incrustations, le matte-painting, les décors en dur avec une esthétique rétrofuturiste (et le magnifique Bradbury Building, traversé par des faisceaux lumineux). Il faut reconnaître le fabuleux travail qui a été fait au niveau des décors et de l’ambiance. Une métropole balayée par les pluies acides et ses voitures volantes, grouillant de monde, éclairée par les néons et les énormes panneaux publicitaires. Ajoutez à tout cela, la somptueuse B.O. composée par Vangelis (!), envoutante et entêtante.
Sauf qu’en dehors de tout ça, le film me laisse sur ma faim, en cause ? Un scénario relativement simpliste (et ce, malgré quelques énigmes égrainées ici et là pour laisser planer le doute chez le spectateur). Un autre détail continu de me gêner, c’est la lenteur inhérente au récit et cette mise en scène mollassonne (pourtant, je suis le premier à cracher sur les blockbusters bourrins et prémâchés, donc je n’ai rien contre les films contemplatifs). Sauf qu’à chaque visionnage, je finis par décrocher à un moment ou à un autre, le film est tellement monotone.
On était tous en droit de s’attendre à une œuvre Sci-Fi dantesque digne de ce nom et visuellement, c’est le cas. Scénaristiquement parlant, c’est clairement autre chose. Je ne peux m’empêcher de le trouver surcoté, à l’image du film de Steven Spielberg : Ready Player One (2018), adulé par le plus grand nombre, alors que clairement, c’est une vaste supercherie.
Indéniablement, le film de Scott a ses qualités (et il en a beaucoup), mais qui ressortent plus du côté visuel que narratif.
Reste à savoir maintenant ce que vaut la suite, réalisée par le québécois Denis Villeneuve : Blade Runner 2049 (2017), avec Harrison Ford & Ryan Gosling.
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