Le film de serial-killer, d'habitude, c'est un peu comme une bonne vieille série. Une vieille rengaine, c'est tout.
Dans sa première partie, Zodiac y ressemblerait presque. Des meurtres sanguinaires et un tueur masqué, voilà tout ce qu'il faut pour instaurer une ambiance. Zodiac tue, et envoie à la police des indices permettant de la coincer. Dès lors, trois enquêtes, parfois parallèles parfois connexes, se mettent en place. Toschi est un flic méticuleux, Paul Avery, un journaliste avide de scoop et Robert Graysmith un "boy scout"- tout est dit. Les indices s'accumulent, la reconstitution du crime avance, mais les pistes s'effondre toujours. On est confronté au dilemme de l'enquêteur: comment coincer sans preuve irréfutable? Impossible.
Dès lors que le principal suspect est innocenté, le film bascule. Les enquêteurs se perdent dans leurs investigations, devenues obsession ou renonciation selon les cas. Le film policier devient la quête du sens, le film s'éclaire quand les héros sombrent.
Le film, monumental sous bien des aspects (l'impressionnante quantité d'éléments, la durée de l'enquête et même la durée du film), donne le vertige et doit être vécu comme une épreuve. Comme la preuve que rien ne suffit, que tout est affaire de conviction.