A la fin des années 60, la Californie est prise de panique à la lecture des journaux de San Francisco. Tous publient les exploits et les menaces d'un mystérieux tueur en série qui se fait appeler le Zodiac. Le dessinateur Robert Graysmith, le journaliste Paul Avery et la police de la ville commencent alors une course contre la montre. La première étape consistera à déchiffrer les mystérieux pictogrammes que le meurtrier sème derrière lui ... Voilà donc le réalisateur de Seven revenu à ses premières amours: la traque haletante d'un maniaque homicide. Basé sur des faits réels et sur le rapport qui en a été fait par Robert Graysmith dans un livre éponyme, le scénario de Zodiac affiche une parenté certaine avec celui de son illustre prédécesseur: même jeu de piste mortel, même obsession du tueur pour l'exposition médiatique et même fin ambigüe. La parenté entre les deux films ne s'étend pour autant pas au delà de ces quelques point communs inhérents au genre abordé (le film noir) plus que le fruit de choix scénaristiques délibérés. Disposant d'un budget confortable, Fincher s'est permis de reproduire une ambiance archétypale, magnifiée par une photographie superbe et des décors à l'ampleur étonnante. Malheureusement trop bavard dans son amorce, et curieusement elliptique dans son dénouement, Zodiac aurait été probablement plus percutant avec une vingtaine de minutes en moins. Malgré sa distribution prestigieuse et l'excellente interprétation d'un Robert Downey Jr au sommet de l'auto dérision, le film pêche par des seconds rôles inexistants (Mark Ruffalo en tête) et des moments de tension bien trop rares, malgré leurs indéniables qualités, pour accrocher le spectateur. Reste qu'en s'efforçant de démystifier le tueur, en se privant d'apporter une réponse définitive à une affaire encore ouverte dans plusieurs comtés californiens et en abandonnant le spectateur au doute, le scénario relève subtilement le goût trop terne d'un spectacle aussi agréable que dispensable.