Toujours fidèle à ses chers tueurs en séries, Fincher prend cette fois le parti pris risqué d’un point de vue plus psychologique que dans ses précédents films… Le véritable personnage central de cette histoire n’est ni un policier, ni même le tueur en série, mais un dessinateur travaillant dans un journal, qui, du jour où il va prendre connaissance de l’affaire, va se retrouver complètement obsédé et obnubilé par la psychologie du Zodiac. Cet homme, Robert Graysmith, interprété par un Jack Gyllenhaal habité, et quelque peu paumé entre job et famille, entreprend de comprendre le Zodiac, et de refaire l’enquête parallèlement, en dépit d’attention envers ses proches. Le Zodiac devient sa préoccupation principale jour et nuit pendant plusieurs années.
L’intrigue est d’autant plus fascinante que cette histoire est la retranscription directe de faits réels. La précision des faits et des dates, ainsi que de l’enquête effectuée de nouveau par Fincher pour la conception de son film, est impressionnante en tout point. Ce travail minutieux nous scotche, nous captive durant les 2h30. Et quand bien même on connaît la fin, l’ensemble du film n’en est absolument pas dénué d’intérêt, et au contraire… Notre attention est d’autant plus renforcée grâce à une réalisation et une mise en scène très soignées, des 70’s bien reconstituées, des seconds rôles nombreux mais tous bien exploités et présents, une BO collant à l’époque. Fincher nous livre un film de serial killers inhabituel, et parvient à nous captiver tout en limitant les scènes d’action. Mieux encore, il joue avec nos appréhensions (les coups de fils nocturnes), nous fascine, nous interroge, nous questionne. Bien plus complexe qu’il n’y paraît, Zodiac est un véritable et conséquent travail d’investigation magnifiquement retranscrit, sans jamais vouloir nous noyer sous des explications inutilement bavardes. Chef d'œuvre !!