"Bleu d’enfer" est un film que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve, et c’est en consultant la filmographie du regretté Paul Walker que je l’ai déniché. Malgré une affiche rebutante, tant elle laisse entrapercevoir une série B de bas étage, la surprise fut plutôt bonne. N’ayant pas lu le synopsis afin de préserver tout effet de surprise, mon avis est que je suis agréablement surpris, malgré un scénario assez convenu dans son ensemble. En dehors de cette prévisibilité, tous les ingrédients sont là pour avoir un grand film d’aventures, en dépit d’une entrée en matière légèrement poussive. Ainsi on nous emmène dans les Caraïbes, et plus précisément aux Bahamas. Nul n’ignore que les lieux sont paradisiaques, et cette réputation n’a pas été volée. La preuve en est, puisque le tournage s’est effectivement déroulé aux Bahamas. Les fonds marins sont magnifiques, l’eau est aussi claire que du cristal, le sable est d’une blancheur absolue, et nous permettent de découvrir une biodiversité sous-marine aux couleurs chatoyantes. Des requins, des raies, des poissons divers et variés. Que de la vraie faune aquatique, de la plus innocente à la plus inquiétante. Ce milieu de rêve sert de cadre mirifique à un scénario somme toute basique. Malgré un manque flagrant de réelles nouveautés, l’ensemble est cohérent et réussit à se maintenir à flots honorablement, sur un rythme relativement énergique, temporisé ici et là par quelques moments de réflexion nécessaires aux protagonistes. Le personnage de Paul Walker est attachant, et forme un bien joli couple avec Jessica Alba. Son ami à l’écran (comme à la ville) est joué par Scott Caan, en avocat aisé qui ne rêve que de s’enrichir encore et toujours dès que la moindre occasion se présente. Ce dernier débarque avec une blondinette rencontrée la veille, interprétée par Ashley Scott, plutôt convaincante dans la peau d’une femme vénale, un tantinet garce de surcroît, et attendant de vivre la grande vie. Le quatuor ainsi formé par les deux couples brille par le contraste issu de leurs différences. Les uns sont irresponsables au possible, les autres sont quelque peu influençables malgré leur maturité. Certes on voit des corps bien faits la majeure partie du temps (demain, je me mets au régime !... euuuh demain sera un autre jour, hein), mais ce n’est pas un désavantage pour un film de ce genre, bien au contraire, puisque ça crédibilise le contexte. Ce souci d’authenticité a été poussé au maximum possible, avec des prises de vues avec de vrais requins, et des acteurs qui se sont (si j'ose dire) mouillés pour le tournage. Alors même si "Bleu d’enfer" n’est pas le film du siècle, il se laisse suivre agréablement, et vaut d’une part pour Paul Walker pour ceux qui se refusent à admettre qu’il n’est plus parmi nous, et pour le dépaysement d’autre part. En tout cas, moi ça m’a donné une furieuse envie de vacances. Si quelqu’un ne sait pas quoi faire de son stock de marchandises… lol !