Bon, Bleu d’enfer c’est le film light, parfait à visionner un soir d’été en sirotant un cocktail avec des amis. Forcément ce n’est pas un grand film, mais c’est dans son registre une assez bonne surprise, car le résultat est fun.
Le duo principal fonctionne évidemment à plein régime. Walker est Alba se rencontre pour proposer un duo sexy et plein de charme, mais qui n’est pas non plus que cela. On a deux acteurs qui jouent avec sobriété et efficacité, et surtout qui proposent des personnages pas trop superficiels. Ils y a des sentiments quand même, et il ne forme pas un simple couple Barbie et Ken comme on aurait pu le craindre. A leurs cotés Scott Caan continue de me faire assez bonne impression, après l’avoir vu il y a peu dans un autre film. Si au début on se dit qu’il va finir par taper sur les nerfs, ensuite il se rassérène un peu et offre finalement un personnage contrasté et plutôt réussi. A noter encore de solides seconds rôles, avec une Ashley Scott correcte, et un Josh Brolin toujours très attrayant en méchant.
Le scénario tient sur une feuille de papier, mais il a le mérite d’aller à l’essentiel : charme, touche d’humour, action, exotisme et aventure se rejoignent dans un mélange qui fonctionne bien. C’est léger, c’est jamais barbant malgré quelques lieux communs, le milieu des chasseurs de trésor est plutôt original, et dans l’ensemble le résultat est tout à fait correct. Il n’y a pas une grande profondeur dans tout cela, mais c’est dynamique, coloré, il y a quelques moments de tension étonnants et je crois vraiment que le terme fun est ici adapté. Le début paraitra peut-être assez laborieux, avec un mélange de romance pas terrible, d’humour balourd et de clichés, mais ensuite les choses s’améliorent nettement.
La réalisation est agréable. John Stockwell aime filmer la mer, et il se débrouille très bien dans ce registre. C’est fluide, les scènes sous-marines sont sublimes, virant parfois au style documentaire mais pour mieux magnifier certains morceaux, et il y a toute la nervosité et le dynamisme que l’on peut attendre dans ce genre de produit. Arrivant sur terre Stockwell est peut-être un peu moins à l’aise (cela se voit dans la scène de la boite de nuit un peu plus brouillonne, ou la course poursuite en voiture fort moyenne) mais globalement le résultat est à la hauteur. La photographie est inégale. Les scènes sous-marines là aussi sont sublime, il y a de très belles séquences en mer et de jolies vues aériennes riches en couleurs et où le bleu est évidemment à l’honneur, en revanche il y a aussi quelques passages qui donnent une impression d’artificialité d’un gout plus douteux dans une production tout de même assez luxueuse. Très beaux décors avec paysages de cartes postales, scènes marines réussies, atmosphère des tropiques fort bien restituée, rien à dire. Coté action Bleu d’enfer à l’avantage de pouvoir piquer à plein de râteliers. Comme dit précédemment si Stockwell ne peut guère prétendre rivaliser avec des films du même calibre au niveau de ses couses poursuites par exemple, en revanche dès que ca se passe sous l’eau c’est excellent. La séquence avec le requin est une réussite rare depuis les dents de la mer, l’affrontement finale sous l’eau est mémorable de dynamisme et de tension, alors qu’il est très difficile sous l’eau d’offrir un rendu intense et nerveux comme sur terre. A noter quelques scènes assez sanglantes qui agrémentent ce film de façon surprenante. Enfin la bande son est assez travaillé, mais il faut reconnaitre que les morceaux employés ne feront surement pas l’unanimité.
Pour conclure Bleu d’enfer est un petit film qui se taille une place tout à fait viable dans son registre. Certes c’est un produit très calibré à la base, mais sa solidité technique, ses acteurs moins fades que prévus, et ses petites pointes d’audace, notamment au niveau de la violence graphique en font un métrage moins quelconque que sa jaquette et son titre pouvait le laisser supposer. D’autant plus maintenant, qu’à la fraicheur de Jessica Alba c’est ajouté l’émotion de la disparition de Paul Walker.