Initialement écrit par et pour Sylvester Stallone, "Homefront" a finalement vu l'acteur se reléguer au rand de producteur, et laisser le premier rôle à son collègue Jason Statham. On suit ainsi Broker, agent de la DEA à la retraite qui décide de partir vivre avec sa fille dans une demeure isolée de Louisiane. Manque de bol, il suffit d'une altercation à l'école avec la mauvaise famille, et voilà notre héros menacé par des trafiquants de drogue sinistres ! Le film part vraiment avec de bonnes intentions. Notamment cette peinture de la ruralité de Louisiane, où le faux pas d'un étranger peut lui mettre la communauté à dos. Ou la notion de revanche qui peut partir en sucette sur des événements presque anecdotiques. Des thématiques intéressantes, malheureusement rapidement balayées pour aboutir à un film d'action lambda. Si le scénario tient à peu près la route, il contient une poignée de facilités énormes qui peinent à rendre cette histoire crédible :
Pas de bol, Broker s'est installé précisément dans la petite ville où il y a un trafiquant de meth ! Qui en plus, connait son ancien rival... Et vraiment pas de bol, c'est le neveu de celui-ci qui se fritte avec la fille de Broker... Tandis que Broker, à la retraite, garde donc chez lui en clair et en papier tous les dossiers détaillées sur ses affaires, y compris ses couvertures !
Pour le reste, les scènes d'action sont à la limite du lisible. Trop de coupes, trop de gros plans, trop de zoom virulents totalement inutiles, pas de gestion de l'espace : on peine souvent à décrypter ce qui se passe à l'écran. Néanmoins, le film bénéficie d'une jolie distribution. Jason Statham offre une prestation primaire, mais a du charisme. Et il est secondé par une palanquée de "gueules" : James Franco en trafiquant sournois, Frank Grillo en fou de la gâchette, Clancy Brown en shériff trop en retrait. Ou Winona Ryder, qui revenait à l'époque peu à peu sur le devant de la scène avec des années 2000 difficiles, et qui incarne... une serveuse camée !