Un mélange indescriptible de rire et de tristesse. Cate Blanchett joie de manière divine et révèle la capacité à se mentir à soi-même qui conduit à mentir aux autres. Qu’est-ce qui nous conduit à toujours vouloir sauver la face ?
Ruinée par son mari affairiste véreux (avatar d'un Bernard Madoff, peut-être), Jasmine est hébergée par sa soeur pas rancunière dont elle n'a jamais cessé de mépriser, en femme riche, oisive et snob de la haute sociéte, l'existence plébéienne et vulgaire. Woody Allen filme une Jasmine dépressive, inapte à sa nouvelle vie précaire et incapable de se mélanger aux amis de sa soeur Ginger. Doit-on s'amuser, moquer ou plaindre cette femme que son égoisme et son mépris de classe rendent détestable, en même temps que son désarroi et sa déroute personnelle présentent si pathétique? Woody Allen ne tranche pas tout à fait en proposant dans sa fable un portrait plutôt amusant, voire caricatural, ou perce néanmoins la vraie détresse du personnage de Cate Blanchett (belle prestation de la comédienne qui sait se "faire minable"). Au moyen de quelques flashback, le cinéaste montre ce que son héroine déchue a perdu, et suggère comment elle a vécu en se posant si peu de question et de cas de conscience dans son milieu élitiste et friqué. Elle est blonde autant que sa soeur est brune, et le parallèle entre les deux, le parallèle entre l'Amérique d'en bas et le monde de Jasmine n'est pas exempt d'un schématisme un peu facile.
Dans Blue jasmine, Woody Allen se renouvelle un peu sans toutefois laisser de côté sa vision satirique de la bourgeoisie et les péripéties amoureuses de Jasmine et sa sœur. Cate Blanchett livre une performance bluffante, nous faisant ressentir la dépression de son personnage qui bascule peu à peu dans la folie, alors même que les flashbacks nous font également comprendre la cause de son état. Un film très réussi, mais qui ne m'a pas transporté au point d'en faire le chef d'œuvre de WA.
Dans ses films des années 2010 Allen s'amuse à confronter des milieux différents ou un peu différents qui permettent des rencontres cocasses assez typées américaines. Ici Cate Blanchett, New Yorkaise exilée à San Francisco en rôle titre et si on s'amuse à la suivre avec ses airs stylés et précieux, on suit aussi une forme de maladie mentale qui s'exprime par le discours monologal comme la scène d'ouverture le laisse entendre et cela est peu réjouissant. Les histoires conjugales et extra-conjugales sont bien sûr la trame de l'ensemble et finissent souvent en drame. Autre point commun aux films de Woody la monstration de la vanité et fatuité d'une société qui idolâtre l'argent.
Quoi qu'on en dise même si c'est pas mon best, il y a la touche du réal: le societale. De loin ou de près. Il interpelle et invite toujours à la réflexion sur nos divers relations. En l'occurrence, le portrait de 2 soeurs d'adoption L'une confiante, belle, grande, élancée et sûre de son potentiel qui cultive un goût certain pour le luxe, le raffinée. et de s'extirper de sa condition pour côtoyer l'élite. Capable de peu de scrupule pour aboutir et s'extirper de sa modeste condition allant jusqu'à la trahison. L'autre, petite, dotée de peu d'estime n'ose pas se réinventer et se contente d'évoluer dans le minima. Semblant simplette, elle porte une naïveté certes la rendant mignonne et attachante mais lui valant de mauvaises surprises. L'histoire commence lorsque celles ci se retrouve après les déboires de celle jouant la princesse qui sollicite sa sœur après avoir perdu sa "vie de rêve".
Je ne mets que 4,5/5 car le scénario est assez limité mais au sein de celui-ci, tout n'est que perfection. Comment fait-il ? Et surtout, comment réussit-il à transmettre aussi parfaitement ce qu'il attend des acteurs...de tous ses acteurs ? Les a-t-il envoutés ?
L'intérêt du film ne réside que dans la performance hors norme de Cate Blanchett. En effet quel tour de force que de jouer tantôt la femme de société, posée, d'une classe incomparable et tantôt celle névrosée, déchue, sombrant peu à peu dans la folie. Cette performance est d'autant plus remarquable qu'elle nous est présentée dans des scènes denses où le personnage passe d'un état à l'autre en quelques secondes. Pour le reste, je n'ai vu que d'une suite de cliqués et banalités sur la vie "riche" et la vie "modeste". De mon point de vue cela n'apporte rien au film et nous laisse un regard plutôt convenu sur des personnages aux traits grossiers dans des situations surréalistes voire irréalistes. De ce fait il est difficile d'élever le film sur le plan de la critique sociale. A voir pour Cate.
J'ai regardé ce film juste pour Cate Blanchett, et à ce niveau là je n'ai pas été déçue. Sa performance est bluffante. Ici la force de cette actrice est qu'elle parvient à nous faire prendre Jasmine en sympathie et à avoir pitié d'elle, même si c'est une femme égoïste. Elle réussit donc à rendre intéressante une histoire qui au départ n'a pas beaucoup d'intérêt. En effet le scénario tourne un peu en rond, les personnages secondaires sont clichés, et on ne peut s'empêcher de se demander, à la fin du film: à quoi bon?
Blue Jasmine reprend un thème classique de Woody Allen, être déboussolé suite à une rupture, rencontrer une autre personne mais ça ne fonctionne toujours pas, être en doute sur ses capacités, etc...On peut reprocher au réalisateur de faire un peu toujours le même film, Blue Jasmine ressemble à beaucoup d'autres Woody Allen. Seulement, Cate Blanchett est remarquable dans son rôle de dépressive parlant toute seule dans la rue. Les allers et venus entre passé et présent sont originaux et rendent la narration intéressante et quelque peu singulières. Par ailleurs la BO jazz est joyeuse et agréable.Un film plaisant et divertissant
Portraits de deux sœurs que tout sépare : l’une pragmatique et heureuse, l’autre calculatrice et déprimée par la trahison d’un mari escroc et infidèle. C’est fin et crédible, on pense au Tramway nommé Désir. Excellente BO de vieux jazz. Du bon Woody.
Une comédie dramatique de Woody Allen sortie en 2013. L’excellente Cate Blanchett (Oscar de la meilleure actrice pour son rôle) incarne une femme mondaine et superficielle, en pleine crise existentielle, qui part se ressourcer chez sa sœur (Sally Hawkins). De classes sociales différentes, d’aspirations à la vie opposées, rien ne les réunit. Même si l’ensemble reste de qualité, ce film ne s’écarte pas suffisamment de l’univers anxiogène du réalisateur américain. Bref, une œuvre dont le rythme lent nous plonge progressivement dans la dépression.
Finalement W Allen se montre cruel, mais juste et surtout sans compassion dans le portrait qu'il donne à montrer de Jasmine. Faute de se remettre en question, malgré un bien maigre bilan de son passé, de continuer à rêvasser à une vie bling bling, quitte à mentir à soi-même et aux autres, ce qui lui coutera très cher, ainsi qu'une touche de malchance (son employeur de dentiste, violeur en puissance), Jasmine se retrouve à la fin définitivement hors course. Elle se montre incapable de relever le défie que le destin lui a assigné. Le film est excellent, Cate Blanchet est bouleversante de vérité et très belle, pourquoi ne pas le dire.
Superbe film sur la déchéance d'une snob mondaine dont le mari était un Madoff bis. Montage parfait entre présent et flash-backs. Dialogues percutants. Cruel. Cate Blanchett est géante.
Inspiré de l'affaire Madoff, Woody Allen réalise un subtil et brillant portrait de femme brisée, traité comme une comédie à la fois drôle et cynique, sublimé par l'interprétation dingue et oscarisée de Cate Blanchett.