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    Pas son genre
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    401 critiques spectateurs

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    Pierre Chambon
    Pierre Chambon

    1 abonné 208 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 août 2024
    déception - une histoire d'amour qui se construit - lui il a des doutes, il intellectualise - elle, elle vit, elle a des certitudes, peut-être trop...
    Josianetaguet60
    Josianetaguet60

    2 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2024
    Trop mignon j'ai bien aimé à voir. Couple étonnant dans ce film... on dit que les extrêmes s'attirent
    Josynette
    Josynette

    6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 février 2024
    Quel beau film j'adore Emilie Dequenne et Loïc Corbery des acteurs magnifique, et j'ai longtemps recherché ce film dont je ne me rappelais plus le titre, je l'avais vu à la télévision il y a plusieurs années et de l'avoir retrouvé est un grand plaisir, il fait partie des films à voir et revoir ... il est classé dans mes favoris
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 3 novembre 2023
    On passe un moment au calme, pas de vague, pas de stress, y a point S, point S uspense... On sait que rien ne va arriver ou presque, on hallucine devant ce prof de type zombie, lunaire ont dit certains spectateurs à juste titre. En voulant marier la carpe et le lapin, on échoue à coup sûr et la seule vibration relève du traitement subi par la coiffeuse dans ce cliché hypocrite de son mec qui n'assume pas leur relation au point de ne même pas la présenter à ses amis, un cliché que l'on retrouve fréquemment dans notre société. Je regrette aussi la fin en queue de poisson.
    Personnellement, je veux juste souligner l'énigmatique travail de l'ingé son car on alterne les moments où les dialogues sont inaudibles où on monte à fond le volume nos appareils auditifs et ceux où on se bouche les oreilles tellement c'est fort. Très désagréable et inconfortable.
    Antoine G
    Antoine G

    12 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 octobre 2023
    À mes yeux c'est l'actrice, à elle seule, qui fait de ce film un film de cinéma d'auteur. Un autre choix , avec une autre façon de la filmer aurait produit un simple téléfilm du service public audiovisuel. Mais il y a dans le personnage de la coiffeuse une sorte de miracle qui ne peut avoir lieu qu'au cinéma. Une révélation comme on dit à lourdes ou au mont saint Michel
    Rémy L.
    Rémy L.

    4 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2021
    Émilie Dequenne est incroyable d'intelligence émotionnelle et rayonne. Les sentiments et les écueils de cette relation empêchée sont traités avec beaucoup de finesse. Le final hmontre que c'est Jennifer qui aura fété à la hauteur de cette histoire d'amour: forte, généreuse, espérante et lucide.
    Hotinhere
    Hotinhere

    566 abonnés 4 983 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 juillet 2021
    Un mélodrame délicat qui aborde avec subtilité les clivages socio-culturelles d'un couple, porté par l'interprétation lumineuse d'Emilie Duquenne.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    699 abonnés 3 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juin 2021
    Pas son genre investit la difficile conciliation entre les milieux sociaux par le prisme d’une fracture culturelle qui tend à se creuser à mesure que les deux amants essaient de se rapprocher. Lucas Belvaux sait filmer les non-dits et les implicites, il saisit la gêne profonde de Clément lorsque ce dernier est contraint de se déhancher sur des chansons populaires qu’il méconnaît, il capte à merveille cet ailleurs dans lequel est plongé le personnage, incapable de s’extraire des ouvrages accumulés et synthétisés en une existence de papier. À l’opposé, Jennifer pétille de vie : sa vitalité l’amène à danser, à chanter et à aimer comme s’il n’y avait plus de lendemains et qu’il fallait tout donner là tout de suite. La séquence à la plage exprime fort bien le clivage entre ces deux individus qui ne s’aiment pas de la même manière en ce qu’ils aiment différemment : Jennifer aimerait mourir sur-le-champ afin de rester toujours à ce point de plénitude sentimentale, Clément lui ne parle pas et ne pense pas. Sa retenue traduit une incapacité à s’engager et à se penser sur le long terme ; il vole au vent, multiplie les allers-retours entre Arras et Paris ; sa présence dans des lieux clos demeure volatile, fantomatique, à l’exception de la salle de classe dans laquelle il communique avec ses élèves sa passion pour la philosophie et, ce faisant, communie avec son mode de fonctionnement propre. S’il est bon pédagogue, Clément redevient aussi opaque que les œuvres qu’il lit quand il doit aimer : son drame réside certainement dans la conscience de tout, dans la théorisation du monde, des choses et des êtres, sa peur d’être utilisé à des fins qui le déposséderaient de son libre-arbitre, dans la mesure où « philosopher est le meilleur moyen de ne pas se faire manipuler ». Lucas Belvaux oppose dans l’amour deux types de savoir, l’un intellectuel, l’autre manuel, pour mieux condamner le premier et célébrer le second au nom de son engagement complet dans la vie. Être coiffeuse, profession souvent décriée ou dégradée, mute en fierté et en expérience humaine véritable ; aimer les histoires nous pousse à en rechercher et à en vivre comme s’il s’agissait de la dernière, la plus grande, la plus belle, la plus pure des aventures. Un grand film qui se joue des clichés qu’il convoque initialement pour brosser, derrière le portrait magnifique de deux personnages, celui de deux milieux sociaux séparés par la culture.
    stans007
    stans007

    24 abonnés 1 317 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 avril 2021
    Une histoire d’amour impossible, réaliste et crédible, entre deux êtres normaux mais trop différents qui s’achève en un bouleversant « I will survive ».
    Kubrock68
    Kubrock68

    42 abonnés 1 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2021
    Un jeune professeur de Philosophie est envoyé en poste à Arras. Il rencontre un coiffeuse qu'il séduit avec galanterie. Si leur entente est bonne toutefois quelque chose ne tourne pas rond. Nous savons que le philosophe écrit des livres et ne croit pas au couple, il a des théories sur l'amour. Un film intriguant et intelligent.
    Manu
    Manu

    20 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 octobre 2020
    Bon, ce n'est pas chef d’œuvre du siècle, mais comme on peut définir l'art comme étant ce qui nous procure des émotions, hé bien c'est une (assez chouette) œuvre d'art ! Je me suis carrément identifié au personnage de la coiffeuse (contre toute attente, car je ne correspond ni à l'age, ni au milieu, ni au genre (féminin)). Ce film m'a beaucoup touché, on y voit que l'amour n'a que faire des différences, et encore moins du "talent" ou des capacités : chacun peut aimer !
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 652 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 septembre 2020
    Lucas Belvaux n'a aucune envie de tenter l'originalité avec Pas son genre le film ne peut être jugé que sur les performances. Cela prendrait beaucoup trop de temps et occuperait beaucoup trop d'espace pour nommer tous les films traitant des relations à travers les divisions sociales ou intellectuelles. Alors je me limiterai à seulement deux, Rien à faire de Marion Vernoux dans lequel la femme au foyer est jouée par Valeria Bruni Tedeschi et La Dentellière de Claude Goretta dans laquelle Isabelle Huppert travaille dans un salon de coiffure et rencontre l'étudiant Yves Benyton. Ici Emilie Dequenne est la coiffeuse qui rencontre le philosophe et conférencier Loïc Corbery qui au cours de leur relation lui donne des livres a lire notamment L'Idiot de Dostoïevski qui pourrait tenter de lui dire quelque chose. Si nous cherchons une contrepartie pour Corbery émotionnellement froid nous n'avons pas besoin de chercher plus loin que Un Coeur en Hiver de Claude Sautet dans lequel le luthier restaurateur etait Daniel Auteuil. Lucas Belvaux est presque sûr de récolter les fruits de la brillante performance d'Emilie Dequenne avec Loic Corberry de la Comédie Française à seulement quelques mètres de lui. Un film axé sur les performances et c'est tant mieux...
    Stephenballade
    Stephenballade

    401 abonnés 1 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mars 2020
    Il est un homme, elle est une femme (là… sûr que je ne suis pas très original). Il est brun, elle est blonde. Il vient de la capitale animée par des soirées huppées, elle vit dans un quartier populaire d’une petite ville de province où il fait bon vivre. Il est prof de philo, elle est coiffeuse. Il ne croit pas en l’amour et donc pas au couple, elle rêve d’un prince charmant, pardon DU prince charmant. Il est quelconque, elle est jolie. Quoique la notion de beauté est très aléatoire et varie du tout au tout selon les uns et les autres. Et pourtant, ils vont être amenés à se rencontrer. Au vu des différences notables que je viens d’énumérer, le titre n’a rien de surprenant et s’impose comme une logique implacable. Certains d’entre vous diront peut-être que le titre spoile plus ou moins la chute du film. Rien n’est moins sûr, partant du constat que certains couples sont composés de deux personnes diamétralement opposées et qui marchent, à condition toutefois que ces personnes se complètent. A l’inverse, on dit que « qui se ressemble s’assemble », mais il suffit de regarder autour de soi pour constater que ce n’est pas là non plus un gage de réussite du couple. Dans le cas des différences, il faut trouver le parfait équilibre de la complémentarité. Concessions mutuelles doivent être inscrites dans tous les cas au programme permanent du couple. Il s’appelle Clément. Elle s’appelle Jennifer. Il vient d’être muté à Arras et ne connait personne, elle vit depuis toujours dans cette ville, aime son métier, a ses copines, ses activités extra-professionnelles et son fils. Lui ronge son frein contre cette mutation qu’il voit comme une punition voire un purgatoire et elle, croque la vie à pleine dent. Vient la rencontre, fortuite, comme seul le hasard sait les organiser. Mais comment Clément et Jennifer vont-ils s’apprivoiser alors que tout les sépare ? Cette formidable mécanique de la séduction est justement le premier atout du film. Oui, il en comporte quelques-uns, mais pour une fois, je préfère donner le premier dans son ordre chronologique. A voir évoluer les deux personnages, on se dit qu’ils ne tardent pas à trouver l’équilibre. Le fameux équilibre de la complémentarité. C’est normal, c’est tout neuf. Donc c’est forcément tout beau, tout merveilleux. Des sujets de discussions sont toujours trouvés, et bien qu’ils soient (presque) tous placés sous le signe de la philosophie, ils ne sont pas dénués d’intérêt. On s’étonne même que la petite coiffeuse parvienne à être plus loquace que le prof de philo. Pour la petite blague (extérieure au film), il se dit que la femme prononce deux fois plus de mots que l’homme : soi-disant parce qu’à nous les hommes, il faut toujours (enfin presque, il ne faut pas exagérer non plus) répéter deux fois la même chose… Ce n’est pas faux, même si ça fait mal de l’admettre. Nul besoin de répéter les choses pour aucun des deux personnages, leur relation étant suffisamment récente pour faire preuve d’une attention de tous les instants. Mais quand même ! Parler plus qu’un prof de philo, il faut le faire. Certains d’entre vous me direz que par son métier, elle est super entraînée. Bien qu’on ne la voit guère s’occuper d’autres clients, on peut supposer que ce n’est pas faux là non plus. Toujours est-il que les discussions distillées par les deux personnages principaux ne sont pas inintéressantes. Que ce soit par le prof lui-même quand il assure ses cours… lui au moins, on le voit un peu dans l’exercice de ses fonctions. Ainsi on nous prouve l’utilité de la philosophie, on nous apporte une autre approche du temps. Et puis il y a cette curieuse similitude entre la philosophie et la coiffure. Pour finir, vous saurez faire la différence entre « être belle » et « être jolie ». Seulement voilà : il y a une petite réplique arrivée assez tôt dans le film et qui reste quelque part dans un coin de notre tête et qui tourne inlassablement comme si celle-ci voulait revenir sur le devant de la scène pour mettre en évidence les différences. Cette réplique, justement soulignée par Gérard Rocher que je suis depuis quelques semaines, est la suivante : « Vous êtes professeur de philosophie, moi je suis coiffeuse ! » Constat innocent, mais tellement vrai. Deux métiers fondamentalement différents si on y réfléchit bien. Oh n’ayez crainte, je ne compte pas philosopher sur quoi que ce soit, mais il suffit d’être un minimum observateur pour déterminer que Jennifer se laisse guider par une grande part de hasard. Après tout, autant laisser se laisser porter par les événements comme ils doivent se faire. Les clients du salon : vient qui veut, à la fréquence qu’il veut. Ils ne sont pas toujours les mêmes, ont tous des personnalités différentes, des façons différentes de considérer les choses, des façons différentes de les appréhender. Certains sont bavards, d’autres plus taiseux, souriants ou renfrognés, bref il y a de tout. De quoi alimenter (ou pas) des discussions aux sujets variés. Forcément, Jennifer a de la bouteille en matière de discussion. Clément, lui, semble enfermé, prisonnier de la philosophie. Totalement prisonnier. Comme pris dans une camisole de force dont il n’arrive pas à se défaire, lui disant ce qu’il faut faire et ne pas faire, lui dictant la marche à suivre. Une camisole symbole de ces certitudes et incertitudes. Sauf que le gouffre des incertitudes lui fait peur, au point de se sentir obligé de tout rattacher à la philosophie (et donc aux certitudes). Un peu comme quelqu’un qui souffre du vertige et qui doit se faire seconder par une seconde personne pour arriver enfin à bouger. D’une certaine façon, cette seconde personne est personnifiée par Jennifer, mais celle-ci apporte malgré elle d’autres tourments : le vertige de l’amour. D’autant plus vertigineux qu’il n’était pas attendu, en tout cas pour Clément pas à Arras ! D’autant plus que ça menace ses certitudes très personnelles sur ce sentiment. Cependant au gré de l’évolution des personnages, Clément est-il vraiment amoureux ? Ou Jennifer n’est-elle pour lui qu’un simple plan cul, pour reprendre les termes de cette mignonette petite coiffeuse ? Le doute est permis. Lui se révèle pressé, maladroit. Un peu comme si son avenir immédiat devait en dépendre. Elle, pourtant plus active, plus vivante, est plus posée et veut prendre davantage le temps. Mmmm, perso, je préfère aussi quand ça résiste. Oulaaaaa, je m’égare. Où en étais-je ? Je ne sais plus. Si, ça y est : je repose les questions du début de ce paragraphe. Bien que j’ai ma petite idée, encore que le doute m’inonde encore plus ou moins, je laisse chacun aller de sa propre interprétation selon sa propre perception. Le fait est que le réalisateur-scénariste a su mettre en avant les attentes de l’un et les attentes de l’autre. Concernant Jennifer, c’est explicite. Pour ce qui est de Clément, c’est plus flou. Beaucoup plus flou. J’ai même supposé que c’était une femme qui avait fait ce film, n’ayant pas prêté attention aux noms lors du générique du début. Eh bien que nenni ! C’est bel et bien un homme, répondant au nom de Lucas Belvaux. Ouaouh ! Un homme qui sait reconnaître les défauts de la gente masculine vis-à-vis des relations amoureuses… Entre le cadeau antiromantique par excellence, le livre d’un auteur pour lequel on a besoin d’un dictionnaire pour essayer de comprendre ce qu’il dit, les non-dits et les maladresses qui font mal… Maintenant je comprends pourquoi le public est autant divisé. Pas facile de se voir jeter à la figure des vérités. Là je parle surtout voire exclusivement des spectateurs masculins. Ben tiens, la fierté en prend un coup ! Pas facile de voir avec autant d’évidence à quel point on peut être à côté de la plaque. Bon il est vrai que des fois (et là je risque de perdre quelques lectrices), les femmes ne sont pas simples non plus. Mais ce n’est pas le cas de Jennifer ! Elle au moins, a le mérite d’aspirer à quelque chose de vrai. A quelque chose qu’elle peut humer à loisir. La preuve par la simple mais néanmoins jolie scène de la plage. A quelque chose qu’elle veut partager à deux et pas toute seule. La preuve dans l’après séance du karaoké. Cette description de deux êtres ne peut être menée que par quelqu’un qui ressent véritablement les choses, par quelqu’un de profondément humain et capable de regarder la nature humaine dans sa plus stricte vérité. Mais elle ne peut être possible aussi que par des acteurs totalement impliqués. C’est le cas de Loïc Corbery dans le rôle de Clément et d’Emilie Dequenne dans celui de Jennifer. Mieux, on sent cette dernière totalement concernée. C’est à se demander si quelque part, en ce scénario elle n’a pas trouvé écho à sa vie ou à une partie de sa vie. Il suffirait de se pencher sur sa biographie pour le savoir, mais comme je ne suis pas du genre presse VIP… eh oui, je suis de ceux qui laissent les stars vivre leur vie. Bref ! Dans tous les cas, Emilie Dequenne s’active beaucoup dans ce rôle et y parvient avec brio tant elle rayonne. Quant à Loïc Corbery, ou plutôt Clément, on a envie de lui balancer quelques coups de pied au cul. De lui dire de continuer comme ça s’il veut retourner dans les tourments d’une solitude qui l’étreint. Oui, il est seul. Seul avec sa philosophie qui lui noue les bras et les pensées. Il n’y a qu’à le voir lors de la soirée parisienne. Franchement, il appelle ça s’amuser ? Dans l’affirmative, ça ne se voit pas. Et puis il y a cette fin, brutale. Moi je trouve que c’est bien que ça se termine ainsi. Bon d’accord, là je viens de dire à demi-mots la chute du film, ce que je voulais absolument éviter malgré une certaine prévisibilité. Mais pour moi, c’est la meilleure façon de donner à réfléchir. Après tout, dans une vie de couple, rien n’est jamais acquis à vie, même si on est mariés. Il n’y a qu’à regarder le nombre de divorces. "Pas son genre" serait-il donc un film parfait ? A mon avis, il est perfectible. Certains personnages secondaires auraient mérité d’être davantage développés. Je pense notamment aux deux copines de Jennifer, j’ai nommé Nolwenn (Charlotte Talpaert) et Cathy (Sandra Nkake). Je ne sais pas comment est fichu le bouquin, puisque ce film n’est ni plus ni moins que l’adaptation du roman éponyme de Philippe Vilain, mais elles auraient peut-être apporté un plus dans cet esprit d’ouverture au monde de Jennifer. Je pense aussi à la collègue de Clément, Hélène Pasquier-Legrand, campée par une formidable Anne Coesens qui fait preuve ici d’un charisme synonyme de classe sulfureuse. Ne sachant toujours pas comment est fichu le bouquin, peut-être qu’elle aurait pu amener un peu de piquant. Comment Clément peut-il passer à côté d’une aussi fervente lectrice ? Est-ce parce que ça semblait trop facile, et donc sans saveur ? Et puis il y a quelques longueurs. Des plans qui se prolongent un peu trop. Ou carrément des scènes, comme la première chanson en karaoké, que j’aurai bien vue raccourcie. Encore que les chansons n’ont pu être mieux choisies, il faut le reconnaître.
    Et puis quand bien même, on se doute plus ou moins de la façon dont tout va se terminer. Mais pas de la façon dont c’est amené. Cependant j’attendais plus d’émotions encore. Même si ce film colle de très près à la réalité, je ne peux m’empêcher de penser qu’on est loin, très loin de l’émotion d’un certain "Sur la route de Madison". Certes ce n’est pas comparable, les deux films ne battant pas du tout le même pavillon, et n’étant pas dotés des mêmes talents. Encore qu’Emilie Dequenne a mis tout son cœur dans ce rôle. Devrais-je dire toute son âme. Mais il manque encore quelque chose. La musique peut-être, pourtant bien présente, mais que j’ai trouvé assez plate malgré un style conforme à l’histoire. Il n’en reste pas moins un bien joli récit, qui ne sera pas du genre de tout le monde mais qui vaut indéniablement le détour pour les quelques vérités et la prestation d’Emilie Dequenne. Pour finir, je voudrais réagir envers ceux qui ont dénoncé le cliché des poivrots à Arras. Il me semble qu'on en trouve partout, non ? De Lyon à Bordeaux, en passant par Marseille, Toulouse, Brest ou Charleville-Mézières (la liste n'est en rien exhaustive) et dans cette pléiade de villes plus désœuvrées car victimes d'un chômage plus important qu'ailleurs. Oui peut-être que les poivrots sont un cliché concernant Arras, mais pour moi l'histoire aurait pu se passer n'importe ailleurs, du moment qu'elle soit en dehors de la capitale au vu du caractère très parisien de Clément et revendiqué comme tel. Donc, adieu le cliché : non seulement il n'a pas lieu d'être mais en plus ça n'en est pas un si on prend la peine de réfléchir un peu.
    tetef69
    tetef69

    4 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 mars 2020
    Pour moi c'est plus le film d'une relation entre un homme indécis qui ne veut pas s'engager et une femme divorcée avec un enfant cherchant le grand amour qu'un film sur la différence de classe sociale. Ou comme l'a dit le réalisateur : "c'est aussi l'histoire d'un mec qui passe à coté de la femme de sa vie".
    Mon analyse de la fin du film : spoiler: On sait que Clément ne s'engage avec aucune femme même avec celles de son milieu social. Il a écrit un livre sur l'Amour (et le hasard) dont le contenu confirme son attitude. Jennifer cherche le grand Amour ou au moins un compagnon donnant des preuves d'Amour. Elle a rompu avec Clément quand elle a compris que leur relation n'était pas sérieuse et puis elle lui a tout de même donné une seconde chance. Le point de basculement se situe lors du Carnaval. A ce moment là, à mon avis, il réalise que le temps passe en voyant la famille de sa collègue et ses deux grands enfants (alors qu'il donne dans une scène une leçon à ses élèves sur le temps qui passe). Au même moment Jennifer réalise qu'il ne l'a pas présenté et qu'elle ne connait pas son entourage (d'ailleurs connait il grand monde), qu'il ne s'engage pas et qu'il ne changera pas. Comme pour ses autres relations, il laisse l'amour s'éteindre. Alors elle décide de rompre en lui laissant un souvenir indélébile. Le thème du film est donc sur la différence des attentes entre un homme et une femme. Lui, il était contrarié qu'elle ne monte pas dans sa chambre d’hôtel plus tôt. Elle, elle s'impatiente qu'il ne lui dise pas qu'il l'aime. Pourtant, elle a fait bien des efforts pour être à la hauteur de son milieu social en lisant des livres et en s'habillant de façon plus élégante. Finalement, je crois qu'elle a raison de le quitter car lors de leur dernière rencontre il loge toujours à l’hôtel. Leur relation s'arrête par sa faute, il a trop attendu pour apporter le bouquet de fleurs...
    schemaman
    schemaman

    19 abonnés 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2020
    Magnifique et émouvante Émilie Dequenne dans un film poignant que les âmes bien faites garderont longtemps à l'esprit. Une grande subtilité dans la composition où les acteurs laissent en permanence transparaître une grande et belle sensibilité. Et que dire de ce prof de philo à qui la coiffeuse montre avec sa joie simple et saine l'étendue de son erreur d'intellectuel sans affect. On ne peut pas être insensible à l'interprétation magistrale de I will survive. Emilie Dequenne nous émeut beaucoup, et bien.
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