Blue Valentine est un très joli documentaire sur l’amour, ou plutôt sur une histoire d’amour.
Je le vois vraiment comment ça ; une sorte d’enquête parsemée d’analepses, pour comprendre la rupture progressive d’un couple. On part avec de très jolies images d’ailleurs, complicité entre un père et sa fille, réunion feinte avec la mère, morceaux de joie volés à coup de mensonges…
Puis on remonte dans le temps, le film avance.
Michelle Adams et Ryan Gosling commencent par nous offrir une superbe histoire d’amour, baignée de romantisme, de proximité, d’intimité. Et toujours ce réalisme, car Blue Valentine nous présente aussi les moments de silence, les mots qu’on ne trouve pas, les scènes de plaisir, les instants de douleur terrifiée, l’humiliation, la souffrance…
Retour au présent, où on essaie de raviver la flamme. Un peu de pathétique, beaucoup de frustration et de douleur. Des acteurs incroyables, qui n’hésitent pas à se montrer vulnérables. Leur talent est de sembler si facilement naturels ; dans ce film, ils passent littéralement du rire aux larmes et je reviens à mon idée de documentaire.
En fait, on y croit.
Pour conclure, un joli récit parfaitement maîtrisé. Après, ce n’est pas un film qui m’a complètement conquise, simplement parce que j’ai l’impression d’avoir déjà entendu l’histoire, je n’ai rien appris ni ai été transcendé.
Cependant, je ne cesserai de souligner la beauté de ce long-métrage, la puissance de ces acteurs et l’élégance de ce scénario.
Et j’aimerais aussi ajouter ici que Derek Cianfrance offre une œuvre particulièrement féministe, avec des scènes de sexe où la femme domine, prend du plaisir, initie… Mais encore [ATTENTION SPOILER] où il donne la parole à l’avortement et à la difficulté de s’y soumettre. Il y montre d’une part l’accompagnement bienveillant qu’on devrait y trouver, mais aussi la honte et la solitude que peut ressentir une femme qui y recourt.
[FIN DU SPOILER]
En tant que femme, je suis toujours ravie de voir une représentation aussi juste et moderne.