L'affiche est terrifiante.
Le film s'ouvre sur une scène
de meurtre
plutôt bien réalisée. De prime abord cette scène est outrageusement mensongère parce que la qualité de sa réalisation jure avec le reste du film, et en même temps elle lui est aussi parfaitement fidèle, dans la mesure où les intentions des réalisateurs sont limpides.
Aucun mystère autour de l'apparence du meurtrier : il a les traits de la victime, ce qui n'est pas vraiment effrayant.
Les flots de sang, les corps avilénis, et les jump-scare sont les sources quasi-exclusives de l'épouvante. On en notera quelques-uns efficaces, mais malgré tout ce film ne fait pas peur. Nonne, asile psychiatrique, maison au beau milieu de la campagne, égouts... Toutes les cases sont cochées. Le ridicule deviendrait presque un personnage. Les mannequins à moitié brulés, le touch ID maudit du miroir...
Les dialogues sont affligeants : qu'il s'agisse du "Je suis ta sœur." ou des scènes de disputes. Les phénomènes de l'horreur ne sont pas justifiés du tout,
on ne comprend pas pourquoi le miroir veut Esseker, on ne comprend pas pourquoi Esseker doit se mettre dans un kaléïdoscope géant pour faire le transfert alors que le démon du miroir, le moned si j'ose dire, arrive à faire ce qu'il veut pour autant que l'on est refleté dans une poignée de porte. On ne comprend pas que la mère ne se fasse pas égorger par son propre reflet dans les scènes de fin. Dans la scène finale, le personnage principal passe de l'autre côté du miroir, et sur le coup, on croirait à de l'intelligence. Ne serait-il pas condamné, comme le moned, à errer de l'autre côté du miroir ? Les motivations du moned auraient été claires et justifiées : il est un vagabond déséspéré prêt à accomplir tous les sacrifices pour retrouver sa famille.
Mais, si ça semble intelligent, ça ne marche pas. Et si telle est la volonté des réalisateurs, c'est tellement incompréhensible que je suis persuadé que c'est mon idée. Quitte à vous exposer mon plan, je pense qu'un élément dramatique est absolument sous-exploité, et que c'est lui qui tient tout le suspense : est-ce que l'assurance parviendra à trouver un accord avec les sinistrés pour réparer cette gigantesque batisse néo-classique en plein cœur de New-York ?
Le mystère reste entier.