En octobre, les experts attendaient Joker 2 au sommet du box-office, et c'est Terrifier 3 qui a créé la surprise. Si le film de Todd Phillips a plus rapporté dans le monde que celui de Damien Leone, l'écart abyssal qui existe entre leurs budgets respectifs remet les choses en perspective. Car le premier va perdre de l'argent quand le second est déjà un énorme succès, avec plus de 41 millions de dollars de recettes dans le monde (alors qu'il n'en a coûté que 2) et 376 352 spectateurs en France.
La France, justement, où le film a été frappé d'une interdiction aux moins de 18 ans, qui a finalement eu un effet positif sur le long métrage, comme nous le confirmait l'un de ses distributeurs, estomaqué par ce succès inattendu.
À ce stade, l'officialisation d'un quatrième opus semble n'être qu'une question de jours, et beaucoup de personnes se demandent déjà comment le metteur en scène va pouvoir aller encore plus loin que dans les trois premiers films. Interrogé par Variety, Damien Leone ne dit rien à ce sujet, mais il évoque la limite qu'il s'est juré de ne jamais franchir.
"Comme si vous cherchiez tellement à choquer le public que cela en devient désespéré"
"Je cherche toujours des lignes à dépasser, pour repousser des frontières", dit-il. "Ou peut-être juste les enjamber. Mais vous risquez alors d'atteindre un niveau extrême de mauvais goût que j'essaye d'éviter. Il y a une scène au début [de Terrifier 3] dans laquelle Art tue un enfant hors-champ, et vous entendez juste le bruit. J'aurais pu le montrer, tout autant que la manière glorieuse dont nous avons exécuté la scène."
"Je ne le ferai jamais car, pour moi, c'est juste dégoûtant et vous risquez de vous mettre une partie du public à dos. Comme si vous cherchiez tellement à choquer le public que cela en devient désespéré. Je pense que c'est mon travail, en tant qu'artiste, de tenter de marcher le long de cette ligne de la façon la plus responsable et intéressante." Les personnes ayant vu Terrifier 3 auront toutefois noté qu'il manque de très peu de franchir sa limite, dans la scène d'ouverture ou celle du supermarché, où il montre les cadavres d'enfants tués par Art le Clown.