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    C'est l'une des meilleures bandes-annonces de l'Histoire du cinéma : il y a 46 ans, elle était déjà un chef-d'oeuvre avant même le film
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    La toute première bande-annonce d'Alien de Ridley Scott était, avant même le film, un chef-d'oeuvre de montage. Adoptant la structure d'un film d'horreur, elle réussissait à vendre au public un film en préservant au maximum l'intrigue.

    Sur le chemin du retour vers la Terre, le vaisseau Nostromo intercepte un signal de détresse venant d’une planète proche. Sorti de son hyper-sommeil, l’équipage va tenter de découvrir la source de celui-ci qui s’avère être un avertissement…

    46 ans après sa sortie, tous les cinéphiles et amoureux de science-fiction ont forcément en tête le synopsis du chef-d'oeuvre absolu de Ridley Scott. Alien, une oeuvre séminale largement disséquée, sur laquelle tout ou presque a déjà été écrit, devenue un classique de la SF et de l'horreur, initiant une des plus grandes franchises de l'Histoire du cinéma.

    Un début hypnotique

    Le début du film de Scott est hypnotique. Silence de l'espace, infini, à peine relevé par le score de Jerry Goldsmith. Et le titre du film qui apparait à partir du centre, lentement, progressivement, qui renforce brillamment le côté anxiogène de son générique, réalisé par le vétéran Richard Greenberg. C'est à lui que l'on doit notamment le générique de Superman, un an auparavant.

    "Ce générique est né sur l'idée qu'il fallait quelque chose de perturbant pour le public. C'est perturbant pour les gens de voir apparaître ces lettres, petit à petit. Nous voulions créer de la tension au fur et à mesure que les lettres apparaissent, qui semblent être très mécaniques" racontait Greenberg.

    "Nous voulions aussi un peu casser les codes avec ce lettrage sans sérif très espacé, ce qui n'avait jamais été expérimenté jusqu'alors. Quand toutes les lettres finissent par former un mot, je pense que les gens n'étaient pas préparés à le lire comme un titre de film, en raison de cet espacement entre les lettres".

    Un chef-d'oeuvre de moins de deux minutes

    En réalité, avant même le film, la toute première bande-annonce d'Alien était déjà un chef-d'oeuvre en soi. D'une durée d'un peu moins de deux minutes et d'une efficacité redoutable, elle réussissait à vendre au public un film en préservant au maximum l'intrigue. De quoi laisser songeur à l'heure où, depuis des années, Hollywood a pris l'habitude tenace de livrer des bandes-annonces qui, pour certaines d'entre elles, révèlent, à l'inverse, beaucoup trop de choses...

    La revoici, pour le plaisir...

    Le tout premier trailer d'Alien, sans aucun dialogue, est devenu un mètre-étalon, car il adopte la structure même d'un film d'horreur. Là aussi une matrice sur laquelle se baseront les bataillons à venir de bandes-annonces des films du genre.

    Les 50 premières secondes fonctionnent comme un teaser, avec un mouvement de caméra balayant un terrain accidenté puis un oeuf. Lorsque celui-ci s'ouvre, le trailer bascule sur des images du film.

    Le montage fait alors des allers-retours entre les séquences de l'équipage du Nostromo explorant le monde extraterrestre qu'ils ont trouvé, des plans sur le chat Jonesy qui semble effrayant, et Ripley et l'équipage étant visiblement pourchassés par quelque chose d'invisible.

    A 1min35, la violence explose, dans un montage très rapide de plans nappés d'un montage sonore absolument effrayant et stridant. A 1min44, tout redevient calme. Plus un son, avant que n'apparaisse la célébrissime catchline du film : "dans l'espace, personne ne vous entendra crier".

    Un chef-d'oeuvre absolu de montage, de tension et de terreur brut, toujours aussi indépassable 46 ans après.

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