Même si ce cher Amos a forcé la dose, ça fait du bien de voir Anna Thomson pour une fois dans la peau d'une femme rangée, aussi " classe " que la divine Audrey Hepburn !
Une affaire privée, le dernier film de Guillaume Nicloux, est étonnant à plus d'un titre. Premièrement parce qu'après Le Poulpe (...), on n'attendait pas le réalisateur sur le terrain de l'angoisse et du malaise. Deuxièmement parce que Thierry Lhermitte, jamais convaincant dans le registre dramatique (...), nous sert ici une composition époustouflante, habitée, bref en tout point mémorable. Et troisièmement parce qu'il fait parti de ces trop rares films (...) qui sauve le polar français de la honte totale.
En allant voir Trois Zéros - selon vos attentes respectives - deux solutions s'offriront alors à vous. Soit vous espérez une satire mordante et vous risquez fort de la trouver aseptisée. Soit vous n'attendez rien de plus qu'une bonne comédie populaire et serez surpris de la trouver un rien pimentée...
En sortant des Petites couleurs, on est sûr de ne plus regarder les hôtels routiers de la même façon. Même si tout y semble un peu irréel. Un film plus qu'agréable, un rêve éveillé.
Dommage que le soufflet retombe les dix dernières minutes du film : difficile en effet de croire à la tournure que prennent les événements. Cela laisse un petit goût amer à Showtime. Mise à part ce hic, le film est un bon moyen de se détendre après une journée de dur labeur, une comédie à l'américaine presque du niveau d'un Arme fatale.
Panic Room devient alors bien plus convaincant que le précédent opus du cinéaste. Nous sommes en effet loin des égarements faussement rebelles ou de l'anarchie en plastique prônée dans Fight Club. Le postulat est ici resserré et efficace (scénario ingénieux de David Koepp) et prouve le talent de Fincher à insuffler au film de genre (Seven, The Game) une touche à la fois personnelle et cruelle.
Pourtant, on ne peut s'empêcher de suivre l'histoire avec un certain plaisir. L'intrigue est bien menée et les protagonistes sont tout à fait crédibles. La psychologie des personnages, essentiellement celles de Michael Hunter et Tommy, sont bien cernées.
Au final, si ce thriller politique s'avère imparfait, lourd et tendancieux, il n'en demeure pas moins sincère et puissamment dérangeant d'autant que sa morale ("le vrai salaud, ce n'est pas le leader, c'est l'électeur") va assurément faire l'objet de polémiques. Vous voilà prévenus.
(...) à défaut d'un film maîtrisé et bluffant, La Vengeance de Monte Cristo, chose dont on n'attendait pas que du bon et dont le résultat est loin d'être suffisant, trouve petit à petit son rythme dans la seconde partie et s'avère fort susceptible de satisfaire les spectateurs les moins exigeants.
Dans la lignée des comédies américaines (et, sous certains aspects, italiennes), Jalla ! Jalla ! du jeune Josef Fares (à peine 25 ans), est un bon film divertissant.
Le résultat est si probant qu'au bout de quelques minutes d'immersion totale dans le film de Miyazaki, on ne pense plus une seule seconde être en train de regarder un film spécifiquement d'animation, mais simplement une formidable aventure.
Parle avec elle est un conte imprégné de la substance magique du réel. Certes la beauté de l'Art y est centrale. Mais que serait la beauté sans le coeur ? La vraie beauté vient de l'âme, une beauté impalpable que peu de cinéastes savent saisir. Parfois elle surgit avec une violence extrême au cours d'un de ces moments privilégiés dont Almodovar a seul le secret.
Heureusement le film de Berberian retombe sur ses pieds durant la dernière demi-heure dans une situation vaudevillesque délirante, où les flingues semblent enfin trouver leur justification comique. Entre grosse artillerie à la Besson et humour à la Veber, Le Boulet trouve donc son ton un peu tard. Dommage...
De merveilleuses séquences parsèment le film, comme celles de l'ingénieur qui, comme la dentellière de Vermeer, travaille en pleine lumière sur une oeuvre que l'on ne peut pas voir. (...) En un dernier plan, don Learo, le maffieux, guette l'horizon, fusil en main. Derrière lui gît la lumière, Cordélia, éteinte ; l'a t-il tuée? Dort-elle seulement ? La sortie en salles l'a sans nul doute tirée de son sommeil pour qu'elle puisse enfin offrir à notre regard un chef-d'oeuvre.
Cette reproduction du célèbre jeu vidéo ravira sûrement les amateurs éclairés. Les décors sont très ressemblants et le noyau de l'histoire tout a fait crédible. Paul Anderson et ses actrices connaissaient bien le jeu avant de s'attaquer à ce projet et, grâce à cela, ont réussi à en conserver l'atmosphère. Pour les novices, la perspective est toute autre. (...) Bref, un film d'esbroufe qui peut charmer les inconditionnels du jeu vidéo ou de Milla Jovovich. Non amateurs, non avertis, évitez !
On pouvait s'attendre à une bluette, portée uniquement par le succès et la renommée de la jeune chanteuse américaine. Non pas que le film soit une vraie réussite mais il évite au moins les trop nombreux écarts cul-cul la praline et les clichés de l'adolescence. Un road movie gentillet donc.
(...) John Carney, jeune réalisateur de 27 ans, réussit son pari en mettant autant de pudeur et paradoxalement de chaleur dans son traitement de la folie, et en réunissant ces jeunes acteurs méconnus mais talentueux pour mieux la transmettre.
(...) la jeune réalisatrice a le plus grand mal à insuffler la moindre humanité à sa fiction. Et ses idées, aussi ingénieuses sont-elles, ne dépassent jamais leur statut d'idées, justement. Le scénario ne se fait jamais chaire, et rend finalement l'entreprise assez artificielle. Ce qui aurait pu déboucher sur un thriller haletant ou – quitte à être artificiel - une réflexion autour des faux-semblants et de la mise en scène, ne se résume alors qu'à un simple film à trucs.
Un collage de courts-métrages qualitativement inégal à voir surtout comme une variation expérimentale sur le thème de la trivialité de la chair déchirée entre plaisir et (petite) mort.