Seul personnage à surnager au-dessus de ce cloaque sans queue ni tête (...) Samuel, flic dilettante, incarné par Bruno Putzulu, sans cesse suspendu à un coup de téléphone, sans cesse au bord d'une rupture affective qui ne veut venir. Un peu de drôlerie dans un film qui se veut trop sérieux et à côté duqel nous sommes passés.
Ghost World, authentique réussite, est une très agréable surprise qui hante longtemps l'esprit et qui déride savamment les zygomatiques tout en fredonnant une mélodie délicieusement morose. Un film qui a autant d'ambition pour ses spectateurs ne peut être qu'excellent.
En fait on plonge dans le film comme dans tout film d'animation sans même s'apercevoir de l'intrusion du numérique sur la pellicule, ce qui est peut-être le plus beau compliment que l'on pourrait faire aux créateurs.
On aime cette langueur dans la mise en scène, la construction narrative décousue de ces séquences qui font étrangement du spectateur un complice plus qu'un témoin. On en arrive aussi à excuser plus volontiers le meurtre que l'adultère : si c'était l'objectif d'Adrian Lyne, c'est réussi. D'un point de vue moral, c'est une autre histoire.
Il serait aisé d'élever Une pure coïncidence au statut de manifeste pour film militant, cependant cela lui serait aussi dangereux, car rédhibitoire, que restrictif. Par contre l'appréhender comme une oeuvre cinématographique posant les fondements du militantisme par l'image serait plus judicieux. A méditer.
Voici donc un film didactique, assez lent et statique, qui devrait pouvoir trouver sa place dans les salles de classe pour faire revivre un moment de l'histoire de France assez oublié, parce que pas vraiment à notre avantage.
Bones est à voir comme une petite série B correctement emballé lorgnant a la fois du côté du western, époque Eastwood, et des films d'horreur, type Freddy Krueger et autre The Crow.
Peu de mots sont entendus, une économie de dialogue qui ne favorise pas (...) l'appréciation du film. Si ce dernier était voué à rendre témoignage à l'Histoire, il ne marquera sans doute pas celle du cinéma, hélas.
Tous ces excellents atouts font de Kedma un film singulièrement puissant à la fois pessimiste, sobre, fort, indispensable et bouleversant. Kedma est un chef-d'oeuvre.
Tareque Masud montre la prison échafaudée par les passions brutales, le pouvoir et la force. L'Oiseau d'argile incite à réfléchir sur les attitudes qui permettent d'en ouvrir les portes. Son propos est subtil, ses images sont magnifiques.
Alors surtout, ne tirez pas de conclusion hâtive et accordez-lui le bénéfice du doute. En retour vous serez récompensé par un film au suspense haletant, offrant une double réflexion : celle de la place de l'intégrisme religieux et du poids de l'éducation. Déroutant, peut-être. A débattre, certainement.
Les amusements de Lucas ne remplacent pas la poésie des premiers épisodes. On est dans l'ambiance, la musique à fond et la salle déchaînée, les sabres lasers "zboiing" à l'écran. C'est tout. Mais c'est déjà pas mal.
On sort de la projection malmené, brisé, écartelé, un peu mortifié par ce que l'on vient de subir mais plutôt ravi. Gage de réussite. Immoral, malsain, le genre fantastique acquiert là un style parfait qui le classe au sommet du cinéma de genre. Prouesse qu'il faut saluer à sa juste valeur.
Le film remplit son contrat - moral tout au moins - même si on peut lui reprocher quelques détails. Mais – et tout est dans ce mais – il s'agit avant tout d'une mini-série. Le scénario et la mise en scène sont formatés pour cette diffusion, non une autre. Or, un film, dans une salle obscure, ne se regarde pas comme une mini-série, surtout lorsqu'il dure trois heures.
Tiré de faits réels, The Dish évite néanmoins de tomber dans le récit documentaire. Rob Sitch en fait au contraire une comédie attachante. L'intrigue, bien que son issue soit perçue à des années-lumière, ne manque pas pour autant de suspense. L'intérêt est de se rendre compte, plus de trente ans après, de l'impact que cet événement a pu avoir, d'autant qu'il a failli être manqué, et la fierté qu'il a fait naître chez les Australiens.
(...) Femme Fatale reste un film attachant. Parce qu'il est l'expression d'un cinéaste intègre, honnête et cohérent, arrivé au bout de lui-même, au bout de son oeuvre. A bout de souffle, serait-on tenté de dire...
Au final, un film qui se donne pour épicentre le pathos et qui ne parvient pas à nous faire pleurer, ni rire à l'occasion. On dirait que le scénario lorgne vers Almodovar et le film pourrait d'ailleurs s'appeler Rien sur mon père.
Chacun doit accepter les différences des autres mais il faut surtout les comprendre. C'est à partir de ce postulat relativement simple que Jessie Nelson a construit une histoire incroyablement touchante.