Delbaran est un film d'une grande densité, un film plein de silence, de courage et d'amour, de drôlerie là où on s'y attend le moins. A ceux qui pourraient encore en douter, il dit l'étonnante réserve d'humanité qui habite en chaque homme et qui jaillit aux moments les plus cruciaux de la vie.
Swing est d'une grande poésie, derrière laquelle se cache un sens profond de l'humanité, nostalgique probablement, mais qui incite à vivre, à ne pas se laisser dissoudre par notre monde moderne, si pauvre, si terne (...).
Jacobs nous démontre qu'une bonne idée de départ ne donne pas forcément un bon film. (...) Jacobs manque encore trop de personnalité (et son film de maîtrise) pour imposer un style vraiment original. N'est pas Bigas Luna qui veut.
Un film qui vous happe dés les premières images et vous plonge dans son univers en une séquence et trente secondes. (...) En cela le réalisateur Marc Forster (...) a bien compris que la force du cinéma réside dans sa capacité d'évocation. Jamais Marc Forster ne cherche à influer le jugement du spectateur.
Monstres & Cie. est un grand moment de cinéma, réussi sur tous les plans ou presque, seuls peut-être le montage, parfois un peu long et la musique, qu'on aimerait plus présente – sans pour autant vouloir un Disney dégoulinant de guimauve musicale – pourraient être reprochés au génial film de Pixar. Sinon rien à redire, Monstres & Cie. est grand, très grand.
On est surpris par tout ce que le regard du metteur en scène recèle de patience et d'amour. S'il nous montre des êtres les uns en face des autres, confrontés à leur propre misère, il ne le fait jamais qu'avec une très grande douceur. Le résultat est toujours stupéfiant.
Un peu à l'image de ses deux personnages (...), le film de Jolivet semble constamment osciller entre une forme barbare, tranchante (...) et une forme plus posée, plus lyrique (...). D'où cette désagréable impression d'assister à deux films bien distincts, qui loin de s'enrichir mutuellement, finissent par s'annihiler.
La musique est sublime, le montage parfaitement maîtrisé, ce qui fait que le scénario nous emmène absolument ou il veut tout en nous faisant croire que l'on a perpétuellement une longueur d'avance. Mais le plus fort c'est que jamais Dario Argento ne nous montre la peur ou cherche à l'illustrer. Non. Il nous la fait vivre, comme si nous étions nous-mêmes la victime.
Si le nom de Stanley Kwan avait surtout été retenu par la presse française pour sa réalisation de 1991, Center Stage, (...), il faut aujourd'hui découvrir un talent d'une rare subtilité en allant voir Lan Yu, une réalisation d'une grande authenticité servie par deux acteurs remarquables.
(...) qu'est ce qui provoque cette légère frustration ressenti à l'épilogue du récit ? Sans doute la déception que Gérard Jugnot ne soit pas arrivé à construire un vrai film de genre sans le recours à des effets comiques ici inutiles. (...) Dommage car sans ces artifices, Monsieur Batignole, au lieu d'être moyen aurait été excellent.
(...) Audition n'est pas à proprement parler un thriller mais un vrai film d'horreur adulte. Mental et physique... Car à mille lieues des excès gores et grand guignol du genre, Takashi Miike à la bonne idée de prendre son temps.
(...) elle réussit ainsi un coup de maître : lorsque le film se termine, nous sommes presque tristes de les quitter, de laisser Manon dans ce train qui l'éloigne de Greg (on entend même ses sanglots off), car la séparation est difficilement supportable à vivre ou à voir et, dans ce cas, elle est présente deux fois : vécue et montrée.
Un film magique, avec des acteurs très puissants, des tissus et des boubous à la grâce parfaite qui n'ont rien à envier à YSL, (...). Croyance et pragmatisme cohabitent dans ce film qui ne prend aucun parti et frappe au coeur.
Le grand talent du cinéaste est qu'il filme la beauté des êtres et des choses sans la surligner, l'esthétiser. Ecriture sans fioritures. Les plans sont d'autant plus expressifs.
Distance revêt une forme qui tient à la fois du documentaire et de la fiction. Fiction (...) qui consiste à retourner sur un lieu précis pour y rencontrer des gens (...). Documentaire au sens de l'enquête que chacun fait sur soi en pareil cas, (...) ce que le film de Kore-Eda mime parfaitement dans un style rigoureux et dépouillé.
Certes, la réalisatrice Sara Sugarman n'a pas la palette de talents d'un Ken Loach ou d'un Stephen Frears, mais elle nous sert de jolis morceaux de comédie et d'émotion. (...) Annie-Mary à la folie a obtenu le prix du meilleur scénario international au Festival de Sundance. Un prix mérité. (...) On y passe un bon moment.