(...) Aki Kaurismaki est exaspéré. Exaspéré et effrayé que son pays situé aux confins de l'Europe réponde servilement aux sirènes des marchés occidentaux, laissant des centaines d'ouvriers sur le carreau. Aussi offre-t-il à tous les " petits, les sans-grades " son beau cinéma raconteur d'histoires et faiseur de rêves comme un présent de dignité et d'amour.
Gabrielle Muccino n'attaque pas de front ses contemporains. Sa manière a lui est plus distante, teintée d'ironie mais pas cruelle. De plus sa simili-comédie foisonne de mille détails acheminés dans une mise en scène menée pianissimo à grands renforts de dialogues hilarants.
Quoiqu'il en soit, en raison de son caractère éprouvant et passionnant, Insomnia risque fort d'être après Seven, une nouvelle date dans l'histoire du néo-thriller américain...
Dans le genre comédie à l'italienne, vous allez vous sentir transportée dans un monde à la fois quotidien et merveilleux. Merveilleux parce que le film réussit à marier amour et cinéma.
En dehors du cadre de la trilogie, ce long métrage de Brett Ratner a pourtant les qualités nécessaires pour fonctionner. Une intrigue policière comme on a l'habitude d'en voir dans les productions hollywoodiennes.
C'est donc acidulé et éphémère comme une boîte de bonbon : on se laisse emporter par gourmandise, puis on oublie vite le trop plein de sucre jusqu'à la prochaine dégustation.
Mais au final, le fond traite de sentiments humains et est assez bien exploité. C'est ce que l'on retiendra : les sentiments exacerbés des personnages où tout le monde peut se reconnaître. Rien que pour ça : chapeau bas !
Toujours plus con et plus fort en matière de déconnade et de pastiches tous azimuts, Mike Myers n´a pas fait les choses à moitié. Tant mieux : son troisième Austin Powers, dans lequel il incarne encore une fois une multitude de personnages, est une comédie euphorisante qui fait rire à tous les degrés. Et bien.
Après toutes ces précautions oratoires, allez voir This is my moon en connaissance de cause. En cinéphile qui ne veut rien laisser passer de ce qui se fait en matière de cinéma actuel. Film austère à la musique lancinante, déclinant un thème nostalgique à la manière d'un Ennio Morricone shooté au sitar et aux tablas et autres sonorités languides, il aligne des plans américains fixes, sans peu de champ-contrechamps, à la manière statique d'un Sergio Leone.
Reste le style particulier du réalisateur Beto Brant. Avec une qualité d'image assez spéciale, le metteur en scène joue sur le grain et les contrastes, à mi-chemin entre un film en couleur et en noir et blanc.
Cinéaste visionnaire Chaplin ? Non. Homme éclairé par une trop grande lucidité pour ne pas tomber dans l'aveuglement des politiques. Et c'est réalisé à un tel degré d'humanité que l'on ne peut que fondre (en larmes).
Un point négatif ? Allez, un seul : le sujet du chômage possède les défauts de ses qualités. Les instants de solitude auquel est livré notre héros créent des scènes parfois monotones. Mais ceci n'a pas d'importance par rapport au reste de ce long-métrage tout simplement excellent.