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BabsyDriver
80 abonnés
817 critiques
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5,0
Publiée le 6 octobre 2024
Rashomon signifie "porte du sud" soit celle par laquelle Akira Kurosawa a fait entrer le cinéma dans la modernité. Il entraîne le spectateur dans une délicate quête de vérité à travers plusieurs témoignages d'un même fait, et expose l'art de la narration, révélant les arrangements et la manipulation qui le constituent, et en laissant comme seul juge le spectateur se substituant aux magistrats hors-champ auxquels les témoins font leur récit.
« Rashomon » d'Akira Kurosawa est un chef-d'œuvre en noir et blanc qui explore de manière fascinante la complexité de la nature humaine et la relativité de la vérité. Le film raconte une histoire simple en apparence : l'agression d'un couple dans une forêt et la mort du samouraï, mais ce qui le rend extraordinaire, c'est la manière dont cette histoire est narrée à travers quatre perspectives différentes, chacune des personnages principaux. Chaque version des événements est contradictoire, révélant ainsi que la vérité est une notion subjective, influencée par les expériences, les émotions et les motivations de chacun. La réalisation de Kurosawa est d'une finesse exceptionnelle, utilisant des techniques cinématographiques innovantes pour l'époque, comme des mouvements de caméra complexes et des jeux de lumière qui ajoutent une dimension presque onirique à certaines scènes. Le contraste entre l'esthétique du film, avec ses magnifiques prises de vue en noir et blanc, et la noirceur de son thème central, accentue encore plus le dilemme moral que le film pose au spectateur. On se retrouve à questionner non seulement la véracité des récits des personnages, mais aussi la nature même de la perception humaine. « Rashomon » n'est pas simplement un film à regarder, mais une véritable expérience introspective qui pousse à réfléchir sur nos propres biais et la manière dont nous interprétons le monde qui nous entoure. C'est une œuvre qui, bien que réalisée en 1950, demeure d'une modernité et d'une pertinence stupéfiantes, et qui mérite d'être revisitée pour apprécier la profondeur de ses questions philosophiques et sa maîtrise cinématographique. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
Un film qui paraît incroyablement novateur par rapport à l’époque à laquelle il a été tourné (1950). Construit avec quatre flash-backs successifs dans un flash-back général, il fait voir quatre témoignages différents d’une même réalité. Cette idée génère bien sur un intérêt constant, mais au-delà d’une forme de « suspense » lié à la recherche de la vérité, ces quatre témoignages donnent surtout à voir et à réfléchir sur la nature humaine, les préoccupations d’image personnelle de chaque intervenant les conduisant à donner une version des faits qui leur convienne. La porosité entre l’inconscient et le conscient dans la perception de la réalité donne une dimension de plus à la réflexion. Une grande œuvre, originale, lucide et puissante, très belle formellement et profondément désespérée. D’un désespoir tempéré par une superbe dernière scène réunissant émotion, beauté et simplicité. Un chef d’œuvre, pour toutes ces raisons et pour sa place dans l’histoire du cinéma.
J’ai arrêté le visionnage à la scène du viol et de la soumission de la femme à son violeur. Étant occidental je m’excuse de ne pas avoir la sensibilité pour ce genre de film. Les japonais ont leur conception de l’honneur et c’est leur culture. Film sans doute monumental pour les cinéphiles amoureux de la technique et de l’histoire du cinéma. Pour les spectateurs lambdas le film est désuet. Je préfère rattacher Kurosawa aux 7 samouraïs, j’oublierai celui ci…
Premier film que j’attaque de la filmographie de monsieur Kurosawa, suis-je complètement choqué que l’œuvre n’a prit aucune ride 74 ans après ? Oui. La manipulation sur le spectateur à travers les personnages, les points de vues avec une réalisation phénoménale, avec les décors qui m’ont encore plus rentré dans le récit, j’ai adoré. Il manquait quelque chose de plus intéressant pour l’intrigue et son dénouement je trouve mais c’est car je suis un chipoteur.
Je n'ai vu nul chef d’œuvre, même si je reconnais bien des qualités à ce film. Le thème est passionnant, la narration intelligente et la mise en scène excellente. La découverte du cadavre d'un samouraï, mort par arme blanche, donne lieu à une enquête où plusieurs versions se contredisent frontalement : celle de la femme du défunt, celle du meurtrier, celle du défunt lui-même par l'intermédiaire d'une médium, enfin la version d'un témoin. Qui dit la vérité ? Y en a t-il un seul qui soit capable de s'en tenir aux faits sans se mettre en avant ou modifier les événements selon ses croyances ou préférences ? Le traitement de ce thème passionnant est hélas terni par un rythme très lent et des acteurs pas toujours crédibles : Toshiro Mifune surjoue, Masayuki Mori est peu expressif, presque absent, et Machiko Kyô crie et pleure pendant une bonne partie du film, rendant certaines scènes pénibles voire insupportables.
Un film de ciné club, pas facile d'accès quand on ne maitrise pas tous les codes de la culture et de l'art japonais ! L'action se passe à Kyoto en 750 après JC. Sur le plan du jeu des acteurs, c'est souvent théâtral, limite supportable, notamment le surjeu du bandit et celui du paysan, sur le plan des images, en N&B, il y a des plans exceptionnels comme ces images du bucheron et du bonze sous le temple après la pluie, d'autres médiocres comme celles prises de haut dans la jungle, la musique est superbe, notamment ce long morceau lancinant et répétitif qui fait penser au boléro de Ravel, enfin le thème est des plus intéressants avec ces diverses versions du viol et du meurtre par les témoins et les protagonistes eux-mêmes y compris le mort qui s'exprime à travers un médium. La question qui reste ouverte, n'est pas celle de la relativité de la vérité, mais celle des motivations avouables ou non de celui qui donne sa version des faits
Un grand film sur la nature humaine, les mensonges, aux autres et à soi-même, les faiblesses, l’égoïsme, jusqu’à la cruauté et l’abjection, rattrapé in extremis par ce nouveau-né abandonné et adopté spontanément par l’un des personnages. Le tout soutenu par une musique dense, subtilement adaptée du Boléro de Ravel.
Le scénario est malin (3 versions pour un meurtre), le montage habile, la photo et la musique (piquée à Ravel) réussies, mais...il faut faire avec les japonaiseries : jeu outrancier des acteurs, grimaces, rires forcés (Mifune surtout) et c'est assez pénible, voir ridicule (même dans les combats). Très exotique et très daté donc.
Rashômon de Kurosawa n’est pas le Rashômon de Akutagawa, et c’est là la grandeur de ce film. Un film dans lequel le réalisateur, de la seule force de sa caméra, influe sur le spectateur en le guidant dans ce récit suspens sur la nature humaine. Kurosawa a su ici utiliser au mieux les techniques de son art, proposant au passage le premier plan du soleil au cinéma.
Si le film Noir et blanc est magnifique et la mise en scène novatrice (un cas d'école) le contexte d'époque en place ne suffit malheureusement pas. Cette 1h28 est sabotée par un acting bruyant (hurlements incessants) trop théâtrale, boursoufflé, et les pleurniches incessantes finissent par m'empêcher toute appréciation....
Le film qui a fait découvrir le génie de Kurosawa en occident est devenu avec le temps un véritable indispensable pour tout cinéphile. Le film a été réalisé en 1950 mais ce qu'il y a de plus incroyable c'est qu'il est encore actuellement très moderne. Le jeu très expressif des acteurs peut surprendre (voir rebuter) mais la véritable maitrise derrière la caméra de Kurosawa qui se dégage est tout simplement incroyable.
Le petit ciné du coin a eu la bonne idée de jouer ce Kurosawa il y a peu. L’occasion rêvée pour aller mater ce film dit « culte ». En fait, il est surtout connu pour l’effet du même nom qu’il a inspiré et qui s’est retrouvé exploité sous différentes formes ultérieurement. Et qu’est-ce donc ? Il s’agit de raconter un même évènement selon différents point de vue (ha oui?). C’est donc dans cette idée-là que je suis rentré dans la salle.
Dans une cambrousse du Japon médiéval, un crime a été commis et un cadavre retrouvé. Face au juge, différents protagonistes vont défendre leur explication des évènements devant un public attentif. Chaque récit sera illustré à l’écran.
Le meilleur n’est pas pour la fin, il est au tout début. Dans ce qui est presque du théâtre filmé, la scène est d’abord ce vieux bâtiment délabré et cette pluie battante. Un cadre dans un cadre. Là, des personnages désemparés font un retour du procès qui vient d’avoir lieu et rapportent à un autre larron les propos tenus. Ce théâtre minimaliste fonctionne plutôt bien et entretien son suspens. Les récits du meurtre se suivent donc et là, c’est nettement moins heureux. Les personnages sont grossiers, idiots, gauches. Ils éructent plus qu’ils ne parlent. Ils se battent en étant à peine capables de faire trois pas sans se casser la binette. On dirait un concours de galipettes. Leurs attitudes ne paraissent pas non plus d’une logique limpide. Et la musique, un boléro, est casse-bonbons au plus haut point. Ce n’est pas mieux du côté de l’interprétation et de ces personnages particulièrement désagréables. Pas grand-chose à tirer donc de ces scènes pénibles et longuettes. Les scènes de procès sont nettement meilleures, cardées juste et surtout celle du médium. La conclusion s’en sort elle aussi un peu mieux par sa réflexion sur la nature humaine. Reste que l’ensemble est lourd.
Au final, c’est déçu que je suis sorti de la salle. L’effet tant décrit n’est pas celui auquel je m’attendais et c’est probablement une incompréhension de ma part du concept (j’y voyais une traduction visuelle du point de vue de chacun alors qu’il s’agit ici de trouver le menteur …). Surtout, l’ensemble est lourd et pénible. Quelques jolis plans certes mais ils ne vont pas sauver cet ensemble faiblard.