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    Rashômon
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    Audrey L
    Audrey L

    636 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 février 2023
    Rashomon, ou l'art de dépasser son propre concept... Une belle averse, un pont (du nom de Rashomon) pour s'abriter, et trois marcheurs qui n'ont rien d'autre à faire que de tailler le bout de gras, pour attendre que cesse la pluie. L'un va donc se lancer dans le rapport du procès auquel il vient d'assister, qui a vu s'affronter trois versions complètement différentes du même crime. Mais, alors qu'on pense que l'on va s'ennuyer à écouter trois fois la même chose, Kurosawa prend un virage narratif dès le départ : la vérité, sur ce crime, il s'en fiche complètement, ce qui importe, c'est ce que les points de vue ont à dire de leur narrateur. Ainsi commence l'accusé (Mifune, un brin gueulard en criminel fou, mais toujours aussi efficace, on se le rappelle dans Les Sept Samouraïs), qui en rajoute des caisses dans sa toute-puissance ( spoiler: à s'emparer de la fille, à l'obliger à l'aimer, à tuer l'époux...
    Un ignoble Superman) sans même penser que ce qui l'attend, à trop vouloir crâner de son crime, c'est un bon vieux coup de katana. Un idiot, peut-être, mais supposément dangereux, si tant est que les deux autres versions du récit sont fausses... On passe donc à Madame, qui nous dépeint spoiler: un époux froid, qui reste de marbre pendant son viol, et qui semble vouloir même la rejeter dès l'acte terminé... On a beau ne pas approuver le meurtre, on ne peut pas dire qu'on pleure Monsieur, avec pareille attitude, et ce deuxième récit de nous souffler dans l'oreille la critique des femmes souvent réduites au silence dans le contrat marital japonais (clairement en défaveur des dames, surtout si elles ont des enfants...).
    Enfin, le dernier récit est celui...de la victime. On reste encore surpris de ce triptyque conclu par la voix d'un mort, enfin, un "mort"... La voyante qui le fait parler, avec autant de fidélité et crédibilité qu'on voudra bien lui accorder, et dont l'accusation se porte sur spoiler: l'épouse, de façon indirecte (elle motive le geste)
    . Tout le monde ment ? Même le vagabond, qui assiste au procès, revient sur sa déclaration, et dit qu'il a bien vu le crime... Et si, en réalité, personne ne mentait ? C'est ce que Rashomon nous dit, en nevoulant pas trancher ni dans les vérités de chacun (ils se sont tous persuadés, transmettent un message, via leur propre vérité), ni dans la couenne de ses accusés (on ne sait pas qui est "le mort" du procès : le fou, l'épouse, ou la victime qui retourne à sa condition d'esprit tourmenté ?). Là est bien le propos de Rashomon, qui se sert d'un fait divers et d'une enquête pour aller au-delà de la simple révélation du coupable, demandant même aux deux autres marcheurs qui écoutent de réagir : comment, dans un monde imparfait, fait de mensonges, et de Vérité impossible, réussir à trouver de la bonté, de l'espoir, un rayon de soleil ? La réponse (un peu facile, on se demande ce que cette scène pleines de bons sentiments fait là) tient en spoiler: un petit être abandonné dans ses langes, sous le pont
    ... Évidemment, il serait assassin d'évoquer Rashomon sans parler de sa mise en scène incroyablement belle, de son rythme soutenu (on arrive au bout des 1h25 sans ciller), des acteurs en grande forme, et de sa musique soignée. Le fond ne serait rien sans la forme, et Kurosawa ne l'oublie pas, pour faire de ce film d'enquête...tout sauf un film d'enquête.
    Germouse
    Germouse

    6 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 janvier 2023
    Dur de juger ce mythe à l'aune de notre époque. Le jeu des comediens, hérité sans doute du kabuki, est très outrancier. Alors oui c'est une autre culture, un autre temps, mais c'est quand même un peu duraille. Le principe des différents points de vue est alors inédit certes. Mais maintenant que le principe est usé jusqu'à la moelle, l'histoire de Rashomon parait aujourd'hui un peu maigrichonne. Magnifiques travellings, de très beaux gros plans inventifs cependant. Sergio Leone s'en est clairement servi comme modèle.
    Arthus27
    Arthus27

    92 abonnés 562 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2022
    Grand classique du cinéma asiatique et mondial, Rashomon est un exemple en termes de mise en scène et d'écriture. L'aspect très théâtral du jeu des acteurs pourra en rebuter, mais n'est en rien d'étonnant pour quiconque d'habitué au cinéma japonais.
    Articulé autour des témoignages successifs des témoins d'un crime, Rashomon nous amène à questionner en permanence la réalité, la/les vérité(s), et l'(in)humanité de ses personnages. Un film grandiose.
    Einleiger
    Einleiger

    7 abonnés 86 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2022
    Dès le générique, je trouve que les images sont très élaborées. Je vois déjà que ces plans ont pu inspiré Georges Lucas. Et Sergio Leone ira plus loin dans ses plans sur les visages. Akira Kurosawa a influencé les générations suivantes. Et voir Toshiro Mifune, c’est un peu revoir Eli Wallach et son interprétation dans Le Bon, la Brute, et le Truand (film de Sergio Leone). Mais ici, le brigand est encore plus … extravagant.
    Kurosawa n’est pas que source d’inspiration, il est aussi inspiré : on entend par exemple une recomposition du Boléro de Ravel.

    Ce film ne vieillit pas, il n’y a pas de temps morts. Et bien que chaque personnage raconte sa vision des faits, je n’ai pas vu de répétition. L’histoire se permet même d’aller d’aller vers du fantastique. Et chacune des propositions de vérité vont perturber l’entendement du spectateur.
    Qui croire ? Le bonze va t’il retrouver la foi ? Le paysan va t’il garder sa raison ?

    Peut-être que le nombre minimaliste de décor va en rebuter certains, mais c’est d’autant plus justifié par l’ensemble de ces visions et le propos du film. Et quelle beauté visuelle !
    Uncut Critics
    Uncut Critics

    9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 septembre 2022
    Nul besoin de vous le présenter. Le premier film japonais dont le succès dépassa les frontières de l'ile pour gagner la palme d'or 1950 au Festival de Cannes.

    Réalisé par Akira Kurosawa en 1950 qui l'a adapté de la nouvelle du même nom sorti en 1915. Ce film est adaptation tres réussi enrichissant d'une très belle mise en scène notamment la représentation des duels durant les scènes de combat mais aussi les très osés plan fixes (sans contre-champ) devant le magistrat. Sans oublier, un decoupage (ni sur ni sous découpé), nous présentant souvent les personnages en plan de face comme si ils semblaient nous observer, comme si ils voulaient directement s'adresser à nous. Enfin, n'oublions pas l'utilisation tres intelligente de la musiques variant dans chacune des histoires pour representer le sentiment du personnage l'a racontant mais absente à la dernière lorsque que la vérité est révélée.

    Bref, un chef d'oeuvre où tout les points de vue de la réalisation sont traités pour apporter plus de consistance à l'histoire. Les acteurs sont eux aussi tous très convaincants (même si on peut noter un peu de surjeu de la part du bandit). Mias ce qui est le époustouflant dans ce film, c'est la description qu'il fait de l'humanité et de l'Homme en général. Même si la fin, je l'avoue est un peu poussée et moralisatrice sans tomber dans le pathos. La durée peut en surprendre plus d'un (1h28) mais c'est peut-être le point le plus fort du film. Tout en ayant un propos aussi fort qu'un film de 2h30 ou 3h, les 98 minutes du film sont parfaites et dépourvus de longueur inutile. Comme le dit Robert Mckee, il préfèrera toujours les films de Bergman car court et synthétique à un film prétentieux de 3h dont le propos serait mal traité.

    Pour conclure, c'est mon Kurosawa préfèré et même si je peux comprendre pourquoi certains ont du mal avec ce film (un perdu par sa structure qui respecte néanmoins discrètement les règles dramaturgique), j'invite tout le monde a revoir ce film une seconde fois pour pouvoir apprécier au mieux toutes les subtilités et les couches de lectures qu'il apporte. Un film est qui l'un des plus important si ce n'est le point de pivot déterminant dans l'histoire du cinéma japonais !
    Rémi
    Rémi

    7 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 septembre 2022
    La mise en scène intéressante ça fait un peu théâtrale. Jeu d'acteurs un peu difficile parfois ça doit être le style de l'époque. Le coté enquête est très cool c'est bien écrit, on arrive pas à savoir qui est le meurtrier. Sympa même si un peu long parfois. Message intéressant sur la pluralité des vérités. J'ai bien aimé, mais surtout les 20 dernières minutes, il a pris son temps pour commencer.
    Raphaëlle Gr
    Raphaëlle Gr

    2 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 septembre 2022
    "Rashomon" de Kurosawa (1950), un classique du cinéma japonais, dans mon ancien quartier d'étudiante en cinéma ❤️ (non je ne l'avais toujours pas vu, honte à moi...) Rah, mais quelle belle manière de filmer ! Et bien que j'ai détesté le personnage de la femme, l'intrigue est compliquée et les personnages sont nuancés comme j'aime.
    AK13
    AK13

    20 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 août 2022
    Film difficilement accessible au premier abord, en raison de son schéma narratif si particulier et qui peut perdre un spectateur non averti.
    L'évocation de la thématique du viol ainsi que la vision de la femme est archaïque, mais l'intérêt de ce film réside dans l'évocation de concepts qui irriguent la vie humaine : vérité, mensonge, justice, subjectivité...
    Film à voir !
    Sosa
    Sosa

    9 abonnés 370 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2022
    Film très prenant ce qui est assez surprenant sachant qu'il date du début des années 50, visuellement c'est très beau
    L'histoire nous est raconté de part une multitude de point de vue seulement j'ai fait le compte, il en manque un : celui du cheval.
    D'où sort ce foutu bébé ???

    Le jeu des acteurs est vraiment mauvais, l'inconnue qui débarque au début, le malfrat, les deux femmes jouent extrêmement mal, c'est limite insupportable surtout lorsqu'ils crient et Dieu qu'ils le font
    Ce qui est aussi dommage est que le film est trop explicatif notamment à la fin et ce qui est pire que la guerre ce n'est pas le crimes commis mais les faux sourcils des femmes situé aux milieux de leurs fronts.
    Loïck G.
    Loïck G.

    336 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 août 2022
    J’évoque parfois la fatigue des vieux films rattrapés par les rides du temps. Honoré à l’époque par les plus grandes récompenses « Rashomon » appartient semble-t-il à ce cas de figure sur lequel Akira Kurosawa imagine le procès d’un bandit à travers différents témoignages contradictoires et sujets à caution. A chaque version des faits Kurosawa illustre les propos, systématiquement et sans élan véritable, sinon la fougue que met le bandit à se défendre devant ses juges et à profiter de ses victimes. Il y a comme une forme instinctive dans le maniement de la caméra qui répond aux exigences d’une mise en scène implacable . Mais soixante dix ans après le souffle est pesant, l’image trop marquée par son époque. Je crois que Toshiro Mifune joue là son premier rôle pour Kurosawa. Ils allaient poursuivre une collaboration fructueuse.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Critique Facile
    Critique Facile

    94 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 août 2022
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/08/10/rashomon-critique/

    Chaque narrateur va en somme raconter « une histoire dont il est le héros ». Il est en réalité question d’une réflexion engagée sur la vérité, sur les petits accommodements que l’on passe avec soi-même, qui viennent jusqu’à nous auto-persuader d’un vécu bien différent de ce qui s’est vraiment passé…

    Au-delà de la puissance très universelle du message, il émane de la mise en scène comme une pureté formelle, avec des jeux ultra-novateurs pour l’époque d’ombres et de lumière, comme si ce noir et blanc là n’était pas comme les autres. Les cadres, les plans sur la pluie, comme sur le soleil, sur les personnages, l’esthétisme philosophique fou des dialogues qui fait de chaque réplique un sujet de mémoire…

    C’est la force d’un message poétique, politique, philosophique. "Rashômon" est un bouleversement, un renversement, une merveille de questionnement sur la façon d’être au monde, sur le vrai moi, c’est un film essentiel, indispensable, fondateur.

    Malgré le sublime désespoir sur la nature humaine que porte "Rashômon", dans l’art de sa métaphore, au bout, justement, il existera l’espoir.
    brunocinoche
    brunocinoche

    91 abonnés 1 102 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 août 2022
    l un des grands kurosawa. cette idée de faire raconter l histoire par chaque intervenant était précurseur à l époque. terriblement efficace, réalisé de main de maître, certains classiques sont l évidence même, Rashomon est de cette trempe là
    Napoléon
    Napoléon

    142 abonnés 1 564 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 août 2022
    Une oeuvre vieillissante mais à l'interprétation d'une grande qualité et d'une narration originale. Ensuite, l'oeuvre porte un regard critique et complexe sur l'être humain, sur son honnêteté et sur sa cupidité.
    TUTUR29
    TUTUR29

    32 abonnés 1 115 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2022
    Rashomon sort de ce qu'on a l'habitude de voir : le jeu d'acteur est très exagéré et peut paraître parodique par moment. Pourtant en dehors de ça, c'est un récit non linéaire qui ne fait que de se changer et où on ne sait plus qui croire. C'est au final passionnant à suivre, d'autant plus que la mise en scène n'a pas pris une ride.
    Alphasantore
    Alphasantore

    2 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mars 2021
    Film culte, dont la mécanique scénaristique a été reprise sur un grand nombre de films après. Cette mécanique consiste à nous énoncer un événement majeur qui s'est déroulé et qu'on nous montre chaque version d'histoire de chaque personne complètement différente de celles des autres. On étudie d'ailleurs souvent dans les écoles de police "l'effet rashomon", en hommage au long métrage du grand réalisateur Akira Kurosawa.
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