Rosemary's Baby : Quand ta grossesse devient plus flippante qu'une invasion de xénomorphes
Quand Polanski te fait emménager dans un appart new-yorkais, t’es pas là pour faire du Airbnb peinard. Non, le gars te colle dans un immeuble qui ferait passer l’hôtel de Shining pour un Club Med. Dès que Rosemary et son mari posent leurs valises, t’as ce sentiment que quelque chose cloche. Et devine quoi ? T’as raison, parce que Polanski, il te prend par la main, te fait visiter chaque recoin de cet immeuble maudit, et te montre que le vrai locataire, c’est l’angoisse qui s’installe en toi.
Mia Farrow en Rosemary, c’est pas juste une actrice qui joue une femme enceinte, c’est carrément un manuel de la paranoïa en 12 leçons. Son personnage, c’est la définition même de l’instinct maternel qui bascule en mode "je flippe pour tout et n’importe quoi". Et franchement, on la comprend. Avec des voisins aussi chelous que ceux de Rosemary, même Superman aurait des sueurs froides. Et elle te fait ça avec un talent de malade, te rendant chaque minute plus inconfortable que la précédente. On est bien loin de la douce grossesse idéalisée des comédies romantiques.
Parlons-en des voisins. Roman et Minnie Castevet, c’est un peu le duo de l’horreur, genre les méchants de Disney sous LSD. Ils sont gentils, trop gentils, et ça pue le complot à des kilomètres. Polanski, il te les balance comme ça, en mode "fais gaffe à ces deux-là", et très vite, tu comprends que ton instinct avait raison. Ces deux-là, c’est pas des retraités sympas, c’est plutôt le comité d’accueil des enfers. Et chaque sourire qu’ils te font, c’est un coup de couteau dans la tranquillité de Rosemary.
Polanski, dans Rosemary’s Baby, c’est le maestro du malaise. Il prend son temps, il t’embarque doucement dans cette histoire où tu sais pas trop si tu deviens aussi cinglé que les personnages ou si y’a vraiment un truc qui déconne. Il multiplie les symboles, les allusions, te laissant deviner les horreurs sans jamais te les montrer directement. C’est de la suggestion à l’état pur, du fantastique qui te laisse en plan, entre réalité et cauchemar. Et à chaque scène, t’as cette tension qui monte, comme un mauvais pressentiment qui te colle à la peau.
Et là, on se demande, est-ce que ce film a bien vieilli ? La réponse est simple : carrément. La mise en scène de Polanski, elle est millimétrée, chaque plan est là pour te rappeler que t’es pas dans un film d’horreur bas de gamme. Non, t’es dans un chef-d’œuvre qui traverse les époques sans perdre une once de son pouvoir de te foutre les jetons. Rosemary, c’est l’héroïne malgré elle d’un cauchemar éveillé, et Polanski, il joue avec ta tête comme un maître marionnettiste, te laissant pendu à chaque dialogue, chaque regard, chaque silence.
En résumé, Rosemary’s Baby, c’est le genre de film qui te rappelle que l’horreur, la vraie, c’est pas les monstres sous le lit, c’est les monstres dans ta tête. Polanski signe ici un thriller psychologique qui n’a rien perdu de sa force, et Mia Farrow est juste impeccable. Si tu veux un film qui te laisse des sueurs froides et te fait douter de tout, Rosemary’s Baby est une valeur sûre. Un classique qui te met la tête à l’envers et te laisse avec un goût amer de paranoïa bien installé.
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