Après avoir déjà prouvé un incroyable talent, Roman Polanski, après "Repulsion" et "Le Couteau dans l'eau", part à la conquête de l’Amérique avec une collaboration avec Robert Evans et William Castle qui ont acquis les droits pour une adaptation du roman de Ira Levrin "Rosemary's Baby".
La jolie, fragile et solitaire Rosemary Woodhouse et son mari, ambitieux comédien, viennent de déménager dans un superbe immeuble new yorkais. Rosemary tombe enceinte, mais la grossesse est difficile car il ce trouve que la pauvre femme n'a pas des voisins ni un mari tout à fait comme les autres, elle se prend à des cauchemars, des hallucinations, une tendance paranoïaque.
Aussi diabolique soit il, "Rosemary's Baby" propose également une trame féministe et une satire du mariage, la trahison de l’être qu'on pensait aimer, le mariage de Rosemary n'est qu'un piège, une pharse, conçu pour lui voler sa vie et celle de son enfant, la jeune femme se voit sombrer dans la folie, sacrifiée pour satisfaire un petit groupe sataniste, des conspirateurs de la société détruisant l'indépendance d'une femme pour sauver cette anti utopie à huis clos. Polanski prouve son immense habilité à traiter des sujets qui mettent mal à l'aise, une histoire éprouvante, déroutante qu'il met en scène comme si tout semblait normal. Le sexe, l'amour, l'Antéchrist, il aborde tout d'une façon magistrale, habile comme jamais, sans imposer d'artifices mais avec un rythme soutenu, précis aborder sous forme de critique sociale.
Mia Farrow montre beaucoup d’ambiguïté, comme une énigme, elle donne à son personnage une allure d'avantage féminine avec sa coupe courte et sa sensibilité. L'intrigue apparaît de plus en plus prenante, parfois même ludique, l'atmosphère sinistre que Polanski donne à Manhattan y est pour beaucoup, les scènes les plus diaboliques influencerons beaucoup "L'Exorciste". L'intrigue conduit finalement le film à une apogée joliment sentimentale et terrifiante, notamment ce fabuleux final ou Rosemary, la vie volée, se met à bercer doucement son enfant...
... Effrayant.