Un "polar-réalité" par le crado David Fincher? Pourquoi pas... Malheureusement "Zodiac", avec la présence du réalisateur de "Seven" derrière la caméra, ne change pas beaucoup la structure de ces films basés sur des faits réels. Comme tous ces polars intellos aux aspects d'expos d'histoire, "Zodiac" est un film long, lent, dont la richesse scénaristique (obligatoire puisque réelle) forme un bloc cinématographique béton assez dur à avaler. Oui, pour Fincher, il est assez difficile de suivre des évenements réels. Son film se déroule de façon plutôt déroutante: la première partie est un point de vue intéressant sur l'Amérique des années 70, la seconde une enquête infernale et obsessionelle de plusieurs personnages sur un but qui tourne finalement à vide... Mais malgré ces gros défauts, Fincher s'en sort à merveille: on ne s'ennuie pas une seconde pendant les deux heures et trente six minutes du film. Tout comme les acteurs, qui exploitent chacun leur propre vision de l'obsession et de l'enfer intérieur (mention spéciale à Robert Downey Jr qui prend un plaisir jubilatoire à jouer les alcooliques)... "Zodiac" est un très bon polar qui traite de l'enfer humain, ce grand trou noir où la mentalité risque de se perdre. Et même si Fincher réalise une mise en scène un peut trop modeste, il n'empêche que son film a des aspects aussi ambigus qu'un code composé de toutes les écritures du monde.