Cette jolie histoire, on aurait aimé l’apprécier bien plus. De prime abord, le parcours de cette jeune fan de cinéma (et de Julia Roberts) qui veut faire carrière dans le milieu et qui se met en tête d’aller à New York pour donner son scénario à la boîte de production de la star de « Pretty Woman » peut sembler tirée par les cheveux et totalement improbable. Sauf que, heureusement, on apprend par des encarts à la fin du film, juste avant le générique, que cela s’est effectivement passé dans la vraie vie il y a vingt ans. En effet, Noémie Lefort, qui réalise là son premier film, nous raconte sa propre histoire. La fan c’est elle et la mise en abyme finale elle l’a faite avec son propre premier film, celui dont on parle ici. Est-ce que cela s’est déroulé exactement de cette manière? On ne le saura jamais mais en tout cas ce n’est pas inventé de toutes pièces et tant mieux car tout cela semblait vraiment trop beau pour être vrai. Sans ce cachet « histoire vraie » certains esprits peu crédules comme le nôtre trouvaient effectivement tout cela vraiment trop idyllique et peu réaliste. Il n’empêche, malgré cela, « Mon héroïne » ne parvient pas à nous faire vibrer autant qu’on l’aurait espéré.
En effet, les contes de fées ont le mérite de passer ou casser. Et même si cela s’est vraiment déroulé, ici on a plutôt du mal à accrocher en dépit de toutes les bonnes intentions affichées par ce feel-good movie entre légèreté et douceur. Heureusement, Lefort utilise sa caméra et fourmille d’idées visuelles pour oser certaines choses. Et la plupart fonctionne comme ce très beau et surtout original générique initial qui passe d’une photo marquante de sa vie à un film de Roberts qui l’a marqué. Associer ces moments de vie importants à une œuvre culte de la star dans un maelstrom de collages et d’images est plutôt bien vu. Et puis il y a LE second rôle qui sort un peu le film de la guimauve et nous fait rire. C’est la jeune tante du personnage principal incarné par la découverte Louise Coldefy qui, avec sa dégaine de tatie un peu fofolle et son naturel, est pour beaucoup dans les quelques moments drôles du long-métrage.
De la même manière, la jeune Chloë Jouannet, alter ego de la cinéaste, est pétillante et dynamique à souhait et on voit encore une fois ici à quel point Pascale Arbillot est une actrice incroyable mais injustement sous-estimée et sous employée. Malheureusement, la success story est présentée avec des gros sabots, certains passages sont très caricaturaux (l’hôtel et la réceptionniste, le milieu du cinéma new-yorkais, ...) et on suit les pérégrinations d’Alex sans grande passion. Le conte de fées est bien trop fleur bleue et les rapports mère-fille, bien que sporadiquement émouvants, ne nous transcendent pas. On a également rarement vu la Grosse¸ Pomme aussi mal filmée. Peut-être que Lefort a voulu s’éloigner des clichés inhérents à la ville mais elle ne fait pas envie dans « Mon héroïne ». C’est donc une déception, une œuvre sincère mais trop ado et girly pour le commun des mortels et qui demande peut-être d’être une jeune fille pleine de rêves pour pouvoir l’apprécier pleinement. Et cela est dit sans cynisme aucun!
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