Un vrai bijou, une pépite que cet Opus de Emmanuel Mouret . Et pourtant le thème de départ n’est pas si « orignal » : la relation de deux amants qui veulent seulement se voir pour une relation « sex friends » ,car l’homme est déjà marié ,et la jeune femme très libre, fière de son indépendance, ne veut pas s’engager dans une relation, mais qui va dériver sur autre chose ( thème souvent vu, même dans le cinéma hollywoodien). Mais ici la puissance et le talent absolu c’est la vision de le thématique, son analyse, l’explication et surtout les dialogues de Mouret. Probablement, les plus beaux textes écrit sur l’amour léger, l’ amour futile, puis l’amour sensuel vs l’amour passionnel. Même dans la littérature il y a peu d’exemple de si beaux textes sur ces thématiques romantico/libertines. Car petit à petit ce couple qui se retourne pour des rendez-vous « coquins », frivoles, va s’aimer profondément. Le dernier tiers du film est une vraie surprise, inattendue, ce couple, toujours dans la recherche de liberté, va organiser une rencontre libertine et un trio avec une autre jeune femme, pour vivre un fantasme commun. Il faut remarquer que le passage à l’acte sexuel, dans une scène d’une grande émotion, n’est absolument pas montré, pas un bout de corps, pas un sein découvert . Mouret arrive à rendre cette scène absolument électrique, érotique, sensuelle , sans dévoiler les corps, simplement par des dialogues forts. Une incroyable prouesse, une performance , assez magique .Idem pour la plus belle scène du film , un peu auparavant où le couple découvre sa passion naissante. Un long plan fixe sur le sur dos de Sandrine Kiberlain, sur sa chevelure blonde, pas sur son visage, arrive à nous transmettre, à « exprimer » qu’elle réalise son amour ,qu’elle est surprise, émue, attendrie, et choquée, on « comprend » ses sentiments, incroyable de force. A la suite de cette expérience de trio, Mouret nous livrera alors un double twist, comme il les aime, enchaînant surprise sur surprise. Les deux acteurs principaux sont exceptionnels : Vincent Macaigne est dans une finesse de jeu formidable, désabusé, un peu cynique, pas romantique , et qui pourtant tombera fou d’amour , Sandrine Kiberlain tient là un de ses meilleurs arrivant à trouve un ton léger , très juste, adhérant parfaitement à l’univers Mouret, assez loin de ce qu’elle fait d’habitude. Et le dernier membre du trio, la moins connue Georgia Scalliet assure le job, jouant de sa fausse-candeur ingénue mais qui cache des aspirations libératrices. Une qualité d’image frôlant la perfection et une bande son envoutante. Emmanuel Mouret a gagné en maturité, en gravité, il est probablement le meilleur réalisateur français contemporains, le plus talentueux.