Film francais à tous égards. Un remake du thème éculé du pouvoir de l'amour. Ode au féminisme, scène de genre mettant aux prises deux amants respectivement mariés s'adonnant au plaisir d'une rencontre nouée dans une soirée. Un adultère où intervient rapidement une troisième luronne recrutée sur un site pour un plan à trois. Au final comme on dit, cette tierce personne appelons la Janine, tombe amoureuse de Sandrine Kimberlain, laquelle verse également dans la passion amoureuse. Un adutère hétéro qui ripe au lesbien et dérape en divorces de nos deux héroïnes laissant notre ami Maurice sur le sable. Comme quoi Eros ne fait pas de cadeau longtemps. Un bon film français en couleur du dimanche soir à la télé qui ravira petits et grands.
La quarantaine déjà bien entamée, Simon (Vincent Macaigne) et Charlotte (Sandrine Kiberlain) se rencontrent, se plaisent et s’aiment. Simon est marié, père de famille, maladroit et timide. Charlotte se remet d’une pénible séparation et ne souhaite plus s’attacher. Aussi décident-ils de placer leur liaison sous le signe de la légèreté. Sauront-ils se tenir aux limites qu’ils se sont fixés ?
Avant d’aller voir "Chronique d’une liaison passagère", je savais par avance à quoi m’en tenir. Après l’avoir vu, je ne sais plus qu’en penser….
Avec Emmanuel Mouret, qui signe ici son onzième long-métrage, on est en effet en terrain de connaissance. On sait que le réalisateur de "Vénus et Fleur", "Mademoiselle de Jonquières", "Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait" nous livrera un film intellectualisant et élégant sur les jeux de l’amour. On a souvent dit de lui qu’il était le successeur de Rohmer. C’est surtout sa filiation avec Woody Allen qui frappe. Cette "Chronique…" a des airs de "Manhattan" : Paris y remplace New York. Sandrine Kiberlain ressemble à Diane Keaton : elle a la même démarche, la même légèreté et joue au badminton aussi mal que Keaton jouait au tennis. Quand à Vincent Macaigne, il fait penser à tous ces acteurs alléniens auquel le maître a confié le soin de l’incarner à l’écran : il récite les textes que Mouret a écrits et que Mouret aurait pu aussi bien déclamés lui-même.
On pourrait faire bien des critiques à ce film. Une critique marxiste : "Chronique…" peint des bourgeois aisés qui fréquentent les musées et les cinémas (on les voit au Petit Palais et à l’Escurial… ce qui, de mon point de vue, est une marque de goût) et ne dit rien de leur travail (on apprend que Simon pratique l’haptonomie mais on ne saura rien du métier de Charlotte) ni de leur aliénation. Une critique féministe : "Chronique…" est un film d’homme qui fantasme l’adultère, en minimise la charge et sous-estime l’investissement émotionnel qu’y mettent les femmes – sans parler de la douleur qu’il cause aux femmes trompées (l’épouse de Simon est la grande absente du film). D’ailleurs la référence à Woody Allen aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Il faudrait prescrire à Emmanuel Mouret une bonne cure de « déconstruction » pour lui éviter de prêter à son héroïne des paroles telles que « On va boire un verre ou deux mais je ressens une envie irrésistible de faire l’amour avec toi » qui ne reflètent pas la psyché féminine mais sont la manifestation des pires fantasmes masculins #MeToo.
Deux autres critiques moins caricaturales peuvent lui être adressées La première concerne le tour que prend son scénario avec l’apparition d'un troisième personnage interprétée par l’étonnante Georgia Scalliet. Outre que son irruption ne soit guère crédible (on imagine mal le couple si sage formé par nos deux héros ressortirent aux pratiques que le scénario leur prête), on aurait aimé que l’histoire de Simon et Charlotte se dénoue sans l’intervention dun tiers. La seconde vise la « morale » du film, bien convenue et bien prévisible : l’amour ne peut jamais rester léger longtemps. Cette morale là apparaît dans un plan qui frappe par sa laideur et sa maladresse : la caméra d’Emmanuel Mouret, jusqu’alors si badine, zoome brusquement sur le dos tétanisé de Charlotte lorsque Simon lui parle d’amour. Tout le paradoxe de cette morale est qu’elle contredit voire annule le principe sur lequel tout le film semblait construit.
Cet amoncellement de critiques signifie-t-il que le film ne m’ait pas plu ? Non – et ce n’est pas le moindre des paradoxes Je suis trop caricaturalement le produit d’un milieu pour ne pas me reconnaître dans les personnages d’Emmanuel Mouret, dans leurs goûts et leurs inclinaisons. Si la violence et les mensonges des personnages de Claire Denis étaient si éloignés de moi et m’ont tant rebuté dans "Avec amour et acharnement", je me reconnais plus volontiers – ou j’aspire plus volontiers à me reconnaître – dans la façon d’être de Simon et de Charlotte, dans leur élégance, leur délicatesse et leur désir contrarié de légèreté.
Un film qui commence avec la voix de Juliette Greco chantant Gainsbourg ne peut pas être foncièrement mauvais, se dit on en regardant le générique. Une première scène qui convoque les fantômes de Woody Allen et Diane Keaton servis par un dialogue de comédie plus que brillant ne peut que me mettre le cœur en joie. Le reste , si l’on connaît et aime le cinéma de Mouret, peut sembler un peu prévisible. On y retrouve son art subtil de la mise en scène : plans séquences à la Ophuls ( on est d’ailleurs parfois proche de Madame De dans ce que l’on dit ou ne dit pas), personnages qui se dérobent à notre regard en disparaissant momentanément derrière un élément de décor, une nature sublimée, et encore, et toujours, et surtout des dialogues estampillés qualité française que personne ne parvient à égaler. Bref la routine, le marivaudage ? Eh bien non, pas seulement. Le film progresse peu à peu vers une certaine gravité qui vous chamboule, vous met mal à l’aise, pour se terminer dans un immense gâchis affectif. On sort de là amer et triste que toute cette beauté, cette intelligence, cette lucidité, cette honnêteté des deux personnages les menent à ce naufrage … Mais aussi et surtout : des interprètes magnifiques. Macaigne évidemment formidable dans un registre qu il maitrise parfaitement, et Kiberlain qui fait une entrée fracassante dans l’univers de Mouret. Ne prenant jamais la pose, ne forçant jamais son charme, d’une telle justesse dans la comédie, la pudeur ou l’audace qu’on se dit une nouvelle fois qu’elle peut vraiment tout jouer.
Pour cette rentrée de Septembre 2022, Emmanuel Mouret nous invite à découvrir sa chronique de liasons passagere. Je suis un peu mitigé concernant ce film. Deux raison principale : Tout d'abord bcp de dialogue pour très peu de plans et on va pas se mentir mais c'est pas très cinématographique (même si je ne suis pas fan de ce therme). De plus, je trouve la fin un peu facile et trop peu dramatique. De nombreuses questions restent en suspens et le spectateur en ressors satisfait mais sans plus. Le film reste agréable a voir néanmoins!
c'est sûrement l'un des films que j'ai préféré dans cette année 2022. La mise en scène est très bien exécuté, que ce soit l'image, le jeu ou la musique. certains passages du film laisse place à une belle réflexion sur le spectateur sur des notions comme l'amour dans notre époque contemporaine. Et c'est bien entendu toujours un plaisir pour ma part de voir Sandrine Kiberlain à l'écran.
Malgré des petites longueurs (le film aurait gagné à ne durer qu'une heure 30), le charme opère complètement. La drôlerie et la finesse des dialogues fait mouche à chaque scène. Ce triangle amoureux entre batifolage et tâtonnements est une bouffée d'un air frais hors des terrains balisés de la morale ou des conventions.
Enchanté ! ! Loin, très loin, de ces films ennuyeux avec gros plans sur les acteurs et un discours convenu. Charlotte est une femme merveilleusement libre, attachante et sincère. Que va donner cette liaison ? On ne le saura qu'à la fin. Autre plaisir, la bande son et les plans larges sur des paysages magnifiquement filmés.
Magnifique ! Excellent film, sensible et fin, drôle et bien mené de bout en bout. Les acteurs sont excellents, la mise en scène toute en discrétion dit tout ce qu'il faut. Ce réalisateur a une patte qu'on reconnaît et son talent est incontestable au fil du temps (il est reconnu depuis longtemps mais je parle pour moi)
Film bien français, très parisien et bavard jusqu à la lie. Rien n'est crédible : quand travaillent-ils ? Comment la femme ou le fils ne peuvent-ils s'apercevoir de rien ? C'est répétitif, lassant, artificiel , englué dans un mauvais marivaudage ou une copie ratée des dialogues de Rohmer. Nous étions 10 dans une grande salle et les soupirs étaient palpables. J'aurais dû m'en douter vu que son film précédent était du même tonneau : bavard, ennuyeux et intello.
Film absolument délicieux, avec des dialogues légers , drôles et piquants , et une par Vincent Macaigne en homme embarrasse extraordinaire. Beaucoup d émotion dans ce film qui voit l'amour de manière juste , tendre et pudique. Bravo Emmanuel Mouret.
Je n'ai pas adhéré, pas du tout. C'est malsain et je me suis sentie mal à l'aise tout le film. On est dans le mensonge, la tromperie. Il n'y a rien de léger la dedans. Les sentiments sont occultés, effacés, dissimulés. On peut se faire mal, se faire souffrir, ce n'est pas grave. Dommage car les deux acteurs sont très crédibles.