Il y'a sans que l'on ne mente des films que l'on pense inoubliable et que pour autant on zappe très vite ... Pour le dire de manière moins triviale, disons qu'on passe à autre chose. Puisque la vérité est invoquée, par mes soins qui plus-est, j'ajouterai qu'aussi peu avenant soit le film de Lee Chang-dong, il est peu probable que je puisse m'en extirper. Burning ( 버닝 ) a beau être clairement une limite pour moi dans son jusqu'auboutisme, dans sa radicalité assumé de dépeindre une histoire et de répondre à sa maxime comme quoi celle-ci à toujours différent point de vue, il y'a cette fêlure dans la réponse explicite et implicite de cette épreuve qui m'a donné du fil à retordre mais qui m'a aussi paradoxalement capturé !
Sous influence de Faulkner, plusieurs fois mentionné, cette adaptation de Murakami se réserve une fidélité à part entière et explore au travers de son sens de la littérature toutefois une prouesse de mise en scène, ou l'image ressert encore l'étau de son parallèle et reconfigure la texture d'un septième art ou la Corée prend définitivement une place prépondérante dans la redistribution des cartes ...
Le film, démarre ici par une approche romanesque de petite échelle, de simple retrouvaille, et le début d'une petite histoire qui possède cependant déjà une drôle de conjoncture dans le rapport de l'un à l'autre. Ce lien, un poil étrange ne va qu'encore plus servir d'hameçon pour sa suite pleine de surprise, ou non ! Mystérieux, énigmatique, sous silence, se sont d'ailleurs dans ses derniers que l'on comprend au fond le mieux les choses, cette guerre de société, d'époque tout comme d'incarnation. D'esprit et de corps, de possession donc, on accepte et on refuse ces épanchements pour fuir des conventions, selon les angles, de nos protagonistes bien sur. Puisque l'on évoque ces derniers, il est temps de les applaudir à leurs justes valeurs ! Ce trio si singulier est une déflagration, immense de surcroit. Yoo Ah-in, Steven Yeun, Jeon Jong-seo sont des interprètes inoubliable, car oui, il croque au terme, irrémédiablement !
A tragédie égale, enfin selon les encrages, cette histoire de position et d'interprétation - là encore - donne à voir différent chose ici et là à échelle multiples. Les versions bougent, selon les niveaux de lecture, avec ses paradoxes et subtilités. Une envergure qui grandit dans sa conception de temps et de lieux, dans ce constat de richesse et de pauvreté mis dos à dos dans une connexion ou l'on se fixe, se toise, ou la télescopage se colle sur des envies et des jalousies, assumés ou refoulées. Les maux de l'époque se glisse dans les brèches, porte sur une condition plurielle pleine de questionnement aussi difficiles que ses répondes s'en chargent avec une peine aussi définitive ...
A reprendre pour mieux le comprendre, pour le vivre dans un autre contexte, avec des souvenirs et des repères. Un choc trop vif c'est cette fois accolé à mon manque d'accroche de l'instant. Mais je pense qu'une tentative ultérieure reconditionnera ceci tant il y'a dans ce long métrage de gamme de connaissance et de ressentit encore inconnu pour moi mais que je souhaite creusé.