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    Faute d'amour
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    202 critiques spectateurs

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    Pascal
    Pascal

    157 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 février 2024
    Prix du jury (Cannes 2017), "faute d'amour" est une réflexion au scalpel à propos du lien parental et de façon secondaire sur les failles du système étatique.

    Un couple sur le point de divorcer ne veut pas prendre en charge leur fils qu'ils négligent. Comprenant le désamour de ses parents, le jeune garçon disparaît.

    Réflexion sur l'égoïsme, sur l'importance fondamentale du soutien et de l'amour parental dans l'équilibre d'un être humain. Tout le monde n'est vraiment pas fait pour être un parent acceptable...

    Avec "Elena" et " Léviathan", "Faute d'amour" est une des meilleures réussites du cinéaste russe A.Zviaguintsev et (selon moi) le plus émouvant.

    Il trouve certaines correspondances thématique au sein du cinéma hexagonal avec " l'enfance nue" de M.Pialat et " je suis heureux que ma mère soie vivante" de C.Miller.Voilà un titre que j'avais sous-estimé lors de sa sortie en salle.
    Lacroixjean Lacroix
    Lacroixjean Lacroix

    2 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2023
    Ce film dénonce l'égoïsme et l'amour de l'argent qui détruisent l'AMOUR de l'humain.
    Bien sûr que l'indifférence est "poussée" à l'extrême mais ce n'est pas si loin que cela d'une certaine réalité.
    Quand la réussite financière et/ou sociale se substitue aux relations humaines sincères cela donne naissance à des drames et j'ajouterais même, tout ça pour ça 🤔🤔
    AdriBrody
    AdriBrody

    9 abonnés 614 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2023
    Dans une Russie au bord du gouffre, un enfant au milieu d'une famille qui se fiche de lui. Son père et sa mère, divorcés, ont tous deux trouvé de nouveaux compagnons, laissant l'enfant dans sa solitude. Faute d'amour, il disparaît.
    A la fois un film sur la situation de la Russie qui veut faire bande à part dans un monde qui a bien besoin de se serrer les coudes, on voit ici aussi un métrage sur la solitude, l'égoïsme et la fracture familiale et ses lourdes conséquences sur un gamin. Si le film met du temps à se lancer, ce temps est nécessaire et on finit même par regarder ces deux nouveaux couples tandis que l'enfant disparaît doucement de l'écran. Lorsqu'on se rend compte que ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu, les recherches commencent. Face à une police inutile (image du système russe je suppose, bien que l'image pourrait coller à beaucoup d'autres pays), seule une association se lance dans les recherches. Petit signe d'espoir dans cette famille qui ne veut même pas se regarder, même dans un moment pareil. Une réalisation maîtrisée avec un scénario efficace.
    Kowalski
    Kowalski

    2 abonnés 165 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 juin 2023
    La critique ne s’est pas vraiment trompé (à part Libé, souvent à côté de la plaque) à propos du nouveau film de Zvyagintsev (Elena, Leviathan), et surtout pas le jury du festival de Cannes qu’il lui attribué son prix. « Faute d’amour » aurait tout aussi bien pu recevoir la palme de la mise en scène, tant la forme maîtrisée jusqu’à l’épure est splendide, et le fond d’une noirceur totale. Une réussite.
    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2021
    Décidémment la Russie d'Andreï Zviaguintsev , contemporaine et convertie au mirage libéral d'une société de petits-bourgeois sinistres et mortifères aux prises avec leurs chimères, ne fait guère plus envie que le triste zoo soviétique d'avant.
    Shawn777
    Shawn777

    574 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 septembre 2021
    Ce film, réalisé par Andreï Zviaguintsev et sorti en 2017, est assez moyen, du moins de mon point de vue. Encensé par la critique (en même temps, il a été primé à Cannes donc pas très étonnant), je m'attendais à un très bon film mais j'en ai donc été finalement plutôt déçu. C'est ici l'histoire d'un couple en instance de divorce qui se dispute la garde de l'enfant, non pas pour le garder mais pour le refiler à l'autre. L'enfant étant témoin de tout cela, il décide de fuir. Le synopsis est franchement alléchant mais la partie qui m'intéresse le plus, à savoir la fuite du garçon, ne représente que la moitié du film, qui constitue la seconde partie. La première moitié est quant à elle centrée sur l'individualisme de ce couple et sur leurs histoires d'amour respectives, ce qui ne m'a, je l'avoue, que très peu intéressé. J'apprécie cependant ce portrait que le réalisateur a dressé des familles bourgeoises russes et de leur individualisme, même concernant leurs propres enfants (et ce qui n'est visiblement pas un phénomène nouveau puisque même la mère de la mère de l'enfant est en froid avec cette dernière). La seconde est, elle aussi, intéressante mais traine un peu en longueur, enfin comme je me suis plutôt ennuyé lors de la première moitié du film, j'ai eu beaucoup de mal à re-rentrer dedans après. Cependant, je reconnais que le film a tout de même quelques qualités et que je n'ai pas été très réceptif à ce qu'il me proposait. Nous avons par exemple la mise en scène qui est très bonne, qui dépeint la Russie comme étant morne et froide, mais qui nous offre tout de même de très beaux plans et de très beaux paysages, notamment ceux dans la forêt. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Mariana Spivak et Alexeï Rozine qui jouent vraiment très bien. "Faute d'amour" est donc peut-être un bon film aux yeux de beaucoup de spectateurs mais ce n'est, personnellement, pas ma tasse de thé.
    Stéphane R
    Stéphane R

    24 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2021
    je ne pense pas que l'office de tourisme de Moscou ait financé le film !
    Noir, c'est assez noir. Plutôt misanthrope même hors cette armée de bénévoles qui suppléent à l'incurie de la police. Le collectif non étatique initié par des citoyens est ici porté aux nues face aux impasses individualistes d'une Russie aux rêves d'oligarques. Le salut est dans l'attention à l'autre, plus particulièrement à l'enfant.
    Zabou2004
    Zabou2004

    6 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 février 2021
    les films russes sont rares et c'est donc agréable d'en voir un même si celui-ci est sombre et pessimiste.
    il aurait pu s'appeler Crimes et Châtiment : crime de n'avoir pas donné d'amour à un enfant probablement parce que soi-même on n'a pas été aimé, et châtiment de vivre avec le poids de la perte de cet enfant auquel on tenait malgré tout.
    les acteurs sont excellents, très bien dirigé, les images sont belles.
    L'équipe de recherche semble être la seule capable d'humanité. Peu de sourires dans ce film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 octobre 2020
    Un très bon film bien qu'un peu déprimant. Des acteurs magiques dans des rôles tragiques. Ce film nous emmène dans la vie d'un couple russe qui se délite ... Le problème c'est qu'ils ne sont pas seuls
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 480 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 septembre 2020
    Tout d'abord je n'aime d'Andrey Zvyagintsev. Faute d'amour est vraiment un film surestimé qui est beaucoup trop long. L'histoire elle-même aurait facilement pu être racontée en 90 minutes au lieu de plus de deux heures. Parfois les longs films contribuent avec les personnages à se développer mais dans ce film les personnages restent superficiels. Le garçon qui disparaît n'a aucune profondeur dans son rôle de personnage quoi qu'il en soit, il est donc très difficile de ressentir la douleur de sa disparition. Et aussi parce que les deux principaux acteurs, mari et femmes montrent un manque de profondeur dans le personnage il est assez difficile d'établir une sorte de connexion avec les acteurs. Mais vous avez aussi cet aspect ennuyeux et le plus terrible de ce film, la qualité du jeu ou plutôt, un manque de qualité du jeu des acteurs. La seule chose que vous voyez du personnage de cette femme est la colère, les frustrations ainsi que lorsque vous regardez son mari. Vous ne voyez que de la colère, de la frustration et de la peur, la peur de la réaction des colloques sur le travail quand il déclarerait qu'il a divorcé. Littéralement tout dans ce scénario va dans le même sens, les parents sont tous des gens égocentriques, indulgents et en colère qui ne s'intéressent qu'à eux-mêmes ou aux conséquences éventuelles d'un divorce imminent. La victime est sans aucun doute l'enfant...
    Alamo
    Alamo

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 septembre 2020
    Un film métaphorique sublime qui critique avec finesse et acidité la Russie actuelle. A voir et revoir.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    119 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 août 2020
    Être en couple, c'est partager sa vie. Divorcer, c'est partager son couple. Quand cela passe par la revente de ses 85m³, c'est juste un petit drame du monde moderne, et ça signifie aussi un nouveau départ ailleurs, alors ce n'est jamais si terrible, n'est-ce pas ?

    C'est ce que Zvyaguintsev remet en cause. Quand le désamour (traduction littérale du titre) s'installe dans le couple et en sépare les deux moitiés, il semble que c'est ce qu'elles demeurent : des moitiés de personnes. Les deux se sont remis en couple de leur côté, mais ils sont désenchantés. En croyant se libérer de leurs sentiments, homme comme femme s'enferment dans le reste du monde peuplé d'illusions de la classe péterbourgeoise aisée. Même séparés, les personnages ne sont encore entiers que lorsqu'ils sont ensemble.

    En tant que parents, ils se retrouvent par la force des choses quand leur garçon disparaît. En effet, le film martèle avec insistance que le désamour conjugal est égoïste, car il ne cache pas que les illusions qu'on se fait, mais aussi le désamour filial : ce que le divorce partage en-dehors des évidences bureaucratiques et des soucis qu'on s'est construits, artificiels.

    Comme cela vient s'ajouter à l'addiction des parents pour les écrans, Zvyaguintsev dépeint ainsi cruellement leur désintéressement pour leur enfant. Lui aussi subit un désamour, mais non par rupture : par manque pur et simple. Même la caméra le rencontre à peine. Bref, c'est l'enfant la victime, voire le seul sage de l'histoire.

    Pendant que les adultes se compliquent la vie entre eux, sourds aux préoccupations de leur propre pays ou de celui d'à côté (coucou l'Ukraine), l'enfant subit, doit se taire, et n'a même plus le refuge des écrans que les parents se sont accaparé avec une promptitude ridicule. C'est lui qui, au final, même si on ne le connaît pas et qu'on le voit à peine, a raison sur tout.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 279 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juin 2020
    Un chef d’œuvre ! Beaucoup le voyaient Palme d’Or à Cannes où il obtint le Prix du jury. Ça donne une indication mais ce n’est pas les breloques qui font la valeur des films ! Celui-ci est magnifique, bouleversant, mais nous laisse l’âme grise à la sortie. Sur fond de divorce et de disparition de l’enfant du couple – fugue ? enlèvement ? suicide ? –, y sont exposés avec un brio égal à celui d’un Bergman l’égoïsme sans âme de bien de nos contemporains et la déliquescence de la Russie de Poutine. Mais qui est en fait celle de notre monde. Ce drame puissant s’accompagne d’une photographie magnifique : chaque plan est image grandiose. Un film que l’on n’oublie pas.
    Xavier d
    Xavier d

    10 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 juin 2020
    Un film quasi documentaire sur la Russie d'aujourd'hui (violente, individualiste, hyperconnectée, brutale mais aussi humaine). Très intéressant. Excellentes caméra et musique. Mais l'épilogue laisse un peu à désirer.
    Barry.L
    Barry.L

    28 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 mai 2020
    Récompensé par un prix du Jury à Cannes en 2017 et par un césar du meilleur film étranger, ‘’Faute d’amour’’ est venu confirmer le statut d’Andreï Zviaguinstev comme étant le meilleur analyste du monde russe actuel. Certains critiques se sont pâmés d’admiration devant le film en invoquant rien de moins que Tchekhov, Dostoïevski, et Ingmar Begman. C’était certainement faire trop d’honneur à une œuvre qui ne brille pas par sa finesse.

    Genia et Boris forment un couple qui va bientôt divorcer. Se déchirant continuellement, ils ne savent pas quoi faire de leur fils Aliocha, qui se sent délaissé. Un jour, Aliocha disparaît. Ses parents vont alors se lancer à sa recherche.

    Les influences bergmaniennes qu’ont cru bon de mettre en avant les critiques sont sans nul doute dû au projet initial du réalisateur. En effet, ce dernier souhaitait faire un remake de ‘’Scènes de la vie conjugale’’, la mini-série/ le film de Bergman qui racontait la dislocation d’un couple. N’ayant pas réussi à obtenir les droits (ouf!), Zviaguinstev s’est résolu à écrire et mettre en scène une histoire originale. Le film se démarque de celui de Bergman par un aspect (bon en vérité il y en a beaucoup plus) : la présence d’un enfant. Sur le papier, cela pouvait être intéressant : voir un couple en train d’exploser et les effets désastreux que cela peut avoir sur l’enfant (on devine que l’enfant a disparu car il ne supportait plus le climat familial). Malheureusement, le point de vue du réalisateur pulvérise tout notre intérêt. Le plus gros reproche qu’on peut faire au réalisateur, c’est sa haine très exagérée pour ses personnages. Certes, un réalisateur a tout à fait le droit de ne pas aimer ses personnages, voire de les mépriser complètement. Mais il doit savoir diluer sa haine et nous faire comprendre avec subtilité la raison de son regard désespéré sur la nature humaine. Quel intérêt d’aborder une œuvre où, dès les premières images, le réalisateur cherche excessivement à cracher son mépris sur ses personnages, lesquels ne sont plus que de vulgaires marionnettes ? Des marionnettes qui font du surplace, non pas victimes d’un tragique destin, mais d’un réalisateur au point de vue hautain. L’autre possibilité qu’à un réalisateur pour faire passer son hostilité à l’égard d’un protagoniste est de le rendre suffisamment fascinant dans un premier temps pour attirer l’attention du spectateur. Une fois le spectateur happé, le réalisateur peut alors régler ses comptes avec le héros (le meilleur exemple est sans conteste ‘’Le Casanova de Fellini’’ où Casanova, bien que haï par Fellini est suffisamment intriguant pour attirer l’attention du spectateur). C’est tout le contraire avec ‘’Faute d’amour’’ : en plus d’être détestable, Genia et Boris n’ont pas le moindre intérêt. Dès le début, Zviaguinstev, véritable démiurge s’acharne sur la nature humaine en cherchant à chaque plan à nous faire détester encore plus Genia et Boris. L’idée de base de ‘’Faute d’amour’’ n’était pas mal du tout, mais le traitement au marteau-piqueur, la vision très étroite de ce sentiment si complexe qu’est la haine affaiblissent le résultat final.

    Après ce désastreux début, d’une incommensurable lourdeur (Génia est bien évidemment sur son portable les trois quart du temps, image d’une colossale subtilité pour nous faire comprendre à quel point les humains sont dorénavant déconnectés des réalités) survient la deuxième partie du film : la disparition de l’enfant. Cet événement, normalement très impactant devrait chambouler Genia et Boris jusqu’à les pousser à se remettre en question. Mais non. Il faut se souvenir que Genia et Boris ne sont pas des personnages ou encore moins des êtres humains, mais bien deux pantins de bois manipulés par un réalisateur qui avant de donner du corps à son histoire cherche avant tout à illustrer un propos. ‘’Faute d’amour’’, c’est ce genre de cinéma où le théorique l’emporte beaucoup trop sur la pratique. Ainsi, la disparition de l’enfant est-elle pour les parents un moyen de se remettre profondément en question ? Entre les mains d’un réalisateur compatissant, la réponse aurait été naturellement oui. Pas entre les mains de Zviaguinstev : les personnages ne changent pas d’un iota. spoiler: Les révélations faites par Génia sur les raisons qu’elle avait pour se mettre en couple avec Boris sont le coup de grâce : pour le metteur en scène, pas de réel amour possible dans cette Russie là
    . Là encore en terme de ton, Zviaguinstev livre un film sans nuance : il peut même perdre toute crédibilité à force de vouloir caser à tout prix des effets, soi-disant fins mais qui sont d’une colossale lourdeur. spoiler: D’un message prédisant la fin du monde à l’annonce de la guerre en Ukraine
    , le réalisateur en rajoute une couche dans les situations dramatiques : Zviaguinstev semble dire que la totale déshumanisation des personnages est directement liée au monde russe. Peu importe le bien fondée de la pensée du cinéaste, dès lors qu’il réalise un film où tout espoir (même le plus minuscule) est balayé par un nihilisme hautain, la portée de son film en est nécessairement diminué. spoiler: Les personnages ne peuvent pas avancés, ils sont à jamais emprisonnés dans leurs travers
    ( spoiler: le père est toujours aussi peu attentif avec sa nouvelle famille à la fin du film
    ) et n’évoluent pas. Tel semble être le message final de Zviaguinstev. Doté d’une telle vision de l’humanité, le résultat est logique : ‘’Faute d’amour’’ est un film au cynisme limité, totalement unilatéral et finalement assez bête à force de verser dans cette surenchère de froideur et de mépris. Où est ce mélange unique entre tragique, comique, farce et fable qui caractérisent Tchekhov ? Où est cette ampleur métaphysique riche en dialogues réfléchis propres à Bergman ? Nul part, ici vous ne trouverez nulle richesse, nulle zone grise, nulle sagesse. Juste un metteur en scène qui semble nous répéter en boucle que tout est foutu et qu’il n’y a aucun espoir. Ce serait un contre-sens total d’y voir là une version russe de ‘’Scènes de la vie conjugale’’ : là où Bergman avait de la compassion pour son couple qui ne passait absolument pas tout leur temps à s’engueuler, Andreï Zviaguinstev ne laisse aucun chance de salut à son couple.

    Et ce point de vue est d’autant plus terrible que sur de nombreux autres aspects, le film se tient et présente des éléments très intéressants. Déjà, le réalisateur parvient à prendre efficacement en otage le spectateur (malgré l’indifférence envers Genia et Boris) car un troisième personnage, l’enfant, a lui toute notre attention. Si physiquement il disparaît rapidement du film, son esprit plane et hante le film. Les lieux où il s’est rendu, les espoirs de le retrouver… Tous ces éléments sont bien assez forts pour sauvegarder in extremis notre attention. Au milieu des cris, des larmes et de la haine, l’enfant choisit en définitif la disparition. Paradoxalement (et même tristement) c’est durant ces séquences de recherche, censées être tendues, que le spectateur peut respirer. Ces scènes d’extérieures sont de véritables bulles d’air : les spectateurs (et l’enfant aussi) sont ainsi libérés. Libérés de tous ces appartements sombres et glaçants. Libérés surtout de ces engueulades perpétuelles. En suivant un groupe de recherche et en se détachant (un peu) des insultes que se lancent sans cesse le couple, le spectateur peut donc reprendre son souffle. Bien entendu, le fait que le cinéaste soit russe ne gâche rien : les Russes ont toujours été capables de filmer merveilleusement la nature, dans ce qu’elle peut avoir de plus magnifique, mais aussi de plus étrange et de mystérieuse. ‘’Faute d’amour’’ n’échappe pas à cette règle : à côté de cet environnement urbain d’une grande laideur se trouvent de superbes espaces sauvages. spoiler: Une forêt, une maison abandonnée, un cours d’eau, un arbre où se trouve le dernier témoignage de la présence d’Aliocha…
    Tout à coup, ces espaces semblent vivants, habités par le passage de l’enfant disparu. La beauté plastique de ces séquences est renforcée par le contraste entre les lumières bleutées et froides des environnements et le rouge très vif des gilets de l’équipe de recherche. Equipe dont les membres ne sont plus que de minuscules points, tout petits et insignifiants dans ces grandes étendues neigeuses spoiler: qui dissimuleront probablement à jamais Aliocha
    .

    Difficile donc de tirer des leçons d’un film aussi radical. A force de filmer avec une complaisance glaçante les cris, les pleurs et la haine, le metteur en scène finit par nous laisser de marbre. Voulant éviter à tout prix des choses qui lui paraîtrait sans doute aberrantes (comme la nuance, la subtilité ou la finesse…), le réalisateur ne cesse d’en rajouter et livre un film surchargé au cynisme complètement factice.
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