Moscou. Zhenya et Boris, la trentaine. Ils se sont sans doute aimés mais ils ne s’aiment plus, pire, ils se haïssent ! Depuis quelque temps, ils ont déjà une vie en dehors du couple, lui avec Masha, une jeune femme blonde qui attend un enfant dont il est le père, elle avec Anton, un homme riche et plus âgé. Un couple qui se sépare, un couple qui va divorcer et qui cherche à vendre leur appartement, un bien commun devenu inutile. Un couple qui se sépare en se posant des questions sur l’avenir d’Alyosha, leur fils de 12 ans, un autre bien commun qui, pour eux, est devenu tout aussi inutile que leur appartement. Au point qu’ils se disputent pour ne pas en avoir la garde. Au point que ce fils mal aimé n’a que ses yeux pour pleurer lorsqu’il croit comprendre que la solution le concernant pourrait être l’orphelinat.
Et puis, brutalement, intervient la disparition de ce jeune garçon, le seul personnage pour lequel on a ressenti de la sympathie depuis le début du film. Une disparition qui n’a rien d’étonnant, les parents rentrant tard à l’appartement, aussi bien l’un que l’autre, et ne s’occupant pas vraiment d’Alyosha. La police ? Au pire, les policiers se demandent si le gamin n’a pas été tué par ses parents. Au mieux, des réponses qui se veulent apaisantes : « il va revenir, c’est la crise de l’adolescence », « C’est encore trop tôt, on commencera à s’inquiéter plus tard ». Heureusement, face à cette incurie policière, des citoyens volontaires se sont regroupés au sein d’une association parallèle. Grâce à cette association, les recherches peuvent commencer.
Avec un tel sujet et un tel réalisateur, on s’attend à un film puissant et passionnant, montrant du doigt la Russie de Poutine sans forcer le trait, comme l’avait fait "Leviathan" il y a 3 ans. Malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances et une seule question vous vient à l'esprit lorsque vous arrivez au bout des trop longues 128 minutes que dure "Faute d’amour" : comment se fait-il que ce film soit bien loin du haut niveau habituel des films de Andrey Zvyagintsev ? Certes, dans ces 128 minutes, il y a des moments forts, il y a quelques plans magnifiques, mais, globalement, "Faute d’amour" souffre de lourdeur et de longueurs inutiles. Une explication, peut-être : un montage effectué dans la précipitation afin d’être prêt pour le Festival ?