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elriad
441 abonnés
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3,0
Publiée le 2 février 2018
Si comme tous les films de Andrey Zvyagintsev , la forme est d'une grande réussite, (plans fixes parfaitement cadrés comme ceux des arbres enneigés se reflétant dans l'eau qui se succèdent au début du film, ou travellings soignés à l'instar de celui qui surprend l'enfant déchiré par un cri muet pendant que ses parents se disputent), le fond rend davantage perplexe. Et au terme de ces deux heures, deux heures qui paraissent bien longues, avec le recul, on se dit que le contenu manque de corps. L'empathie impossible entre le spectateur et ce couple qui dés la première scène pose les limites de leur affection pour leur fils rend le chemin bien difficile, et la froideur des personnages ajoutée à ces des paysages et du climat finissent d'éprouver la patience du spectateur. Réservé déjà sur "Leviathan", je ne rangerai définitivement pas le réalisateur russe parmi mes préférés...
Un film glaçant, désespéré et fataliste; un couple qui se déteste, se défait, se reconstruit chacun de son côté pour répéter le même schéma, inlassablement, de génération en génération, et au milieu la disparition d'un enfant. Ce qui est intéressant c'est que le réalisateur nous préserve dans un climat assez horrible et vicieux avec des personnages qui restent dans une sorte d'indifférence individualiste pour nous questionner sur l'absence d'empathie, faire du manque un sujet à réaction, on avance pour voir et savoir comment cela va en résulter, mais presque à contre-courant de ce qui se passe à l'écran. Ce qui rend le sujet d'autant plus fort car le spectateur reste actif pour se faire une place, un avis. Et je dois dire que j'ai été bouleversé, mais non pas par la situation en elle-même, bizarrement, mais par le choc d'une séquence en particulier, où la mise en scène laisse à la fois le doute mais dit absolument tout dans les regards, incroyable moment de cinéma. J'en suis ressorti frappé d'émotions sordides, terribles mais belles, beau résumé de ce qu'est l'amour en vérité.
Un petit bijou, depuis " Tony Erdmann " Merci Cannes de nous de permettre de partager ces pépites, "faute d'amour". Mesdames et messieurs , que cela vous plaise ou non, voici la réalité de ce que nos enfants perçoivent de nos comportements . Égoïstes, altruistes, fantasques, sinistres, quoiqu'ils représentent, ils ne sont pas sans conséquences sur nos enfant, pour le pire, comme pour le meilleur . Un grand moment d'ėmotion. , tant dans la réalisation que dans l'interpretation. Encore merci !
Un film de 2h qui passe à la vitesse de l’éclair. Un film dramatique, actuel, très bien joué, on est littéralement emporté. Le scénario est excellent, la fin brutale, on en ressort déboussolé. Un film à voir absolument.
Un titre évocateur pour un drame âpre, terrible et d'une certaine façon terrifiant... Alors qu'il traite du désamour de deux parents pour leur fils, Andrey Zvyagintsev aurait pu centrer son histoire sur ce dernier pour accentuer tout ce qui se passe, mais il a choisi de nous mettre à la place de ces deux égoïstes ce qui est tout aussi efficace même si à la place d'avoir de la compassion, on ressent plus de la gêne et du dégoût. Il faut dire qu'ils sont très durs, ils en viennent à se disputer pour savoir qui va le récupérer comme s'ils parlaient de leur chien et les mots prononcés sont affreux. Finalement, le petit Aliocha n'a aucune importance dans le film ce qui peut avoir un impact sur la deuxième partie du film si l'on n'éprouve aucun intérêt pour son sort. Les deux parties ne se valent pas forcément du moins, il n'y a pas les mêmes qualités dans les deux, mais l'ensemble est réussi et captivant. Contrairement à "Leviathan", j'ai vraiment accroché à ce drame familial glaçant parfaitement mis en scène qui doit beaucoup à son ambiance et ses acteurs.
Film d’un ennui profond.Les décors sont déprimants, aucune beauté ne ressort des personnages, acteurs insignifiants, les dialogues sont mauvais, aucune musique, aucune chaleur, juste de la grisaille et la recherche interminable d’un gamin sans histoire pendant 2h...j’ai l’impression d’avoir été puni pour avoir à regarder ce film !
Sujet difficile, très bien raconté. Un film crédible et intéressant.
Le film est très bien fait. Le contexte, l'histoire personnelle du couple, la recherche d aliocha, superbes images. Le film m'a vraiment paru très bien comme il est.
Quelques points que j'ai remarques : lorsqu'ils collent la seconde affiche sur le réverbère quelqu'un passe et ne la regarde même pas. "Et s'il est dans l'eau ?" - "On ne cherche pas les cadavres". Pourtant un peu plus tard, le même les accompagne à la morgue. Sur le chemin du retour, Genia ne condamne pas totalement sa mère. Elle la défend face à Boris.
Si vous cherchez à passer 1 h 30 de bonheur, passez votre chemin. Faute d’amour vous invite à 2 h 07 d’inconfort.
Les parents d’Alliocha, en instance de divorce, se déchirent. Le gamin, faute d’amour, fuit leur domicile. Le film nous raconte les recherches, fastidieuses, angoissantes et désespérantes, et les relations des deux parents entre eux et avec leur nouveau compagnon de vie respectif.
Même si quelques images poétiques (on est très loin de Léviathan) parsèment le film, il est “clairement” noir et le spectateur sait assez vite qu’il n’assistera pas une vraie happy end, et ça nuit au suspens.
Le récit du film est universel et aurait pu prendre place aussi bien en France ou ailleurs ; Faute d’amour nous fait cependant apercevoir la société russe et deux choses peuvent surprendre : - les recherches d’Alliocha sont menées bénévolement par une association dont le professionnalisme surprend ; une telle organisation n’existe pas chez nous, existe-t-elle réellement en Russie ? - vers la fin du film, le spectateur entend les commentaires de journalistes télé sur la guerre en Ukraine, qui diffèrent bien sûr quasi-symétriquement de ceux dont nous avons l’habitude ; on aurait aimé entendre aussi le commentaire d’un citoyen ordinaire, mais Faute d’amour n’est pas un documentaire sur la Russie post soviétique…
Perdu — C'est le regard de cinéma qui ne s'oubliera pas cette année. Celui de cet enfant, pensif et silencieux. Difficile de parler du film sans dévoiler sa construction, et révéler de quoi vous gacher toute l'ambiance sur laquelle il repose.
J'emprunterais donc à un autre film quelques lignes pour l'évoquer très brievement. Faute d'amour m'a rappelé ce monologue d'un chef de cartel mexicain, par l'écrivain Cormac McCarthy, dans son script du trop méconnu The Counselor. J'en mets un tout petit extrait ici de mémoire pour les curieux, mais je ne peux que vous inviter à voir ce film fou pour savourer ce morceau de philosophie indienne en entier : 'Les actes entraînent des conséquences qui créent de nouveaux mondes. (...) Il ne m'appartient pas de vous dire ce que vous auriez du faire ou ne pas faire. Le monde où vous voulez réparer vos erreurs est different de celui où elles ont été commises. Votre monde n'existe plus, vous ne pouvez rien y faire, vous ne pouvez plus qu'acceptez. Car vous avez choisit ce monde il y a longtemps. '
Hardcoritude et tragédie du narcissisme occidental.
C'est un film long et lent comme un film européen primé à Cannes. Une ribambelle de plans fixes, une bande son très épurée, des dialogues limités, des extérieurs contemplatifs, bref. Vous voyez le tableau.
Mais c'est aussi bien écrit, très nuancé, réaliste, remarquablement interprété. Maryana Spivak est une vraie révélation pour moi. Et malgré l'apparente froideur du tout, une scène m'a particulièrement émue et chamboulée, donc c'est que le travail a été fait et bien fait.
Donc un bon film avec un peu de superflu juste ce qu'il faut pour Cannes. Une demi heure de moins et j'aurais peut être mis un 4.
Tout simplement l'une des plus grandes claques visuelles de cette année. Un film implacable tant sur le fond que sur la forme. Andreï Zviaguinstev nous fait revivre les heures de gloires du cinéma russe de Tarkoskvi de par l'intelligence de sa grammaire cinématographique, sublimée et tenue de bout en bout par la musique signée par Evegueni Galperine.
Criant de talent pour un film qui nous emporte avec fatalité. Les émotions très froides contrastent avec la gravité de la situation. Un tableau à l'encre noir d'une société actuelle en recherche d'attention.
Il est des films comme des vins. certains sont agréables mais s'effacent vite de votre mémoire. D'autres sont moins évidents mais distillent des émotions dans la durée. Faute d'amour est de la 2 eme catégorie. J'ai vu ce film il y a deux mois. Sur le moment, beaucoup de force, de puissance , un film âpre et pas complaisant, parfois un peu long. Des parents centrés sur eux-mêmes, sans amours, banalement monstrueux. Le seul personnage lumineux est l'enfant, victime sacrificielle de nos dérèglements civilisationnels. Un société russe sombrant dans l'individualisme à l'occidentale. Pas de morale, juste un questionnement éthique sur la responsabilité individuelle dans la déréliction de notre monde. Un grand film, très long en bouche.
superbe film dans lequel deux parents se déchirent devant leur adolescent qui se sent complètement privé d'amour. N'a't-il qu'une seul chose à faire/ disparaître. Sa recherche va sans doute apprendre à ses parents à enfin ouvrir les yeux.
De film en film, le cinéma distancié d’Andrey Zvyagintsev creuse l’espace qui le sépare de la société russe contemporaine. Faute d’amour n’a de russe que ses comédiens et les tentatives de rattacher l’intrigue à un contexte russe (drapeau, conflit télévisé avec l’Ukraine, etc.) ne font pas illusion longtemps. Cette technique relève de recettes désormais éculées. Vrai film d’exportation, l’action pourrait prendre place en Australie ou au Canada que ça n’aurait aucun impact sur l’intrigue lentement déployée et qu'on devine rapidement sans issue. Dommage, car Faute d’amour jouit d’une belle mise en scène où les espaces sont remarquablement bien gérés : vues panoramiques, angles inattendus, longs travellings, changements de focales, etc. Un style par instants écrasant et solennel trahissant un regard peu nuancé du cinéaste sur ses personnages. Faute d’amour pour eux, Andrey Zvyagintsev ne livre aucun regard durant cette critique d’une société (russe) sans humanité. On pourra regretter aussi longtemps la très rapide disparition scénaristique et physique d’Alyosha interprété par Matvey Novikov qui, caché derrière une porte, devient soudainement et furtivement, plein cadre, l’unique acteur bouleversant de Faute d’amour.