Porté par un Gary Oldman vraiment méconnaissable, "Les heures sombres" a été le long-métrage en totale opposition au film "Dunkerque" de Christopher Nolan. Là où ce dernier était concentré sur la situation du terrain, ce projet-ci nous propose de la suivre depuis l'autre côté de la Manche. Sur le papier, je n'attendais pas spécialement ce film, et pourtant, j'ai réussi à passer un moment agréable pendant mon visionnage. On sent que les choses ont été bien faites, et même si j'ai quelques réserves, je ne doute pas des intentions de l'équipe du film. On voit que tout cela a été fait avec le cœur pour essayer de retranscrire au mieux la situation. Pour commencer, et même si je l'ai déjà dit, je trouve que le maquillage de Gary Oldman est parfait, et il réussit totalement à incarner Winston Churchill. Que ce soit dans son écriture ou dans le jeu du comédien, le personnage est vraiment réussi. Il est montré avec beaucoup de réalismes, que ce soit au niveau de ses qualités, ou au niveau de ses défauts. Son implication au sein de l'histoire sera assez claire et l'ensemble est rempli avec une fidélité qui est à noter. Certes, tout n'est pas parfait, mais se serait craché dans la soupe, car le scénario reprend assez correctement l'ensemble des événements. Là où le film est difficilement critiquable en revanche, c'est au niveau de sa qualité visuelle. Il est vraiment magnifique, à tous les étages. La mise en scène de Joe Wright marche vraiment, avec une grande réflexion sur chacun des plans. Mais l'élément qui m'a le plus interpellé reste pourtant la photographie. Elle est réellement impressionnante, avec un gros travail sur une opposition des couleurs, entre un noir extrêmement prononcé et un blanc assuré par une couleur désaturée et lumineuse. Certaines séquences sont donc vraiment bluffantes de ce point de vue, et cela renforce la grandeur de cette histoire. Maintenant, j'ai quand même quelques réserves par rapport au projet. Par exemple, j'ai des reproches à faire au niveau de certains personnages clairement mal exploité, notamment par rapport à Clemnie. On a cette sensation d'un film qui ne sait pas quoi choisir entre le fait d'être totalement historique et le fait de développer quand même l'intime de son protagoniste. Cette double étiquette empêche donc à l'ensemble de vraiment s'élever davantage, même si cela reste assez secondaire. Mon véritable problème va donc bien plus venir du traitement de la conclusion, que je trouve un peu bâclée. J'ai eu ce sentiment d'une fin décevante, avec un point final bien trop léger. Je n'ai pas eu la sensation que tout le développement de ce long-métrage avait réellement servie, il semble manquer quelque chose à cette fin, il lui manque un sentiment d'ampleur. Mais pour le reste, je vous conseille quand même de regarder ce projet. Rien que pour le jeu de Gary Oldman et sa beauté visuelle, il vaut clairement le détour. C'est un biopic vraiment honnête et assez travaillé pour être appréciable. Pour conclure, un projet réussi dans son ensemble.