Joe Wright signe avec Darkest Hour son meilleur film ! En excellent réalisateur classique et tout à la fois moderne, Joe Wright conjugue son savoir-faire et déploie enfin tout son talent dans une esquisse qu'il parvient à transcendé, sublimé dans un geste de passation entre passé et présent. En soit, il a tout compris.
Je me permet d'insister, c'est dans un tel registre que je le préfère. Excellent avec ses codes, ses habitudes, les connaissances qui sont les siennes et non pas lorsqu'il souhaite en mettre partout sous couvert d'ouverture aux " genre ". Non, c'est ici que sa mise en scène brille, montre et démontre une beauté mis aux services de ses estimations, de ses croyances. La passion qui nous gagne aux travers de ses deux heures n'agissant pas sans raison.
Avant d'aller plus loin dans cette critique, un mot pour sa musique. Majestueuse ! La partition accompagne et magnifie encore un peu plus le phrasé déjà éclatant à l'état brut mais que celle-ci appuie encore nettement plus. Ne goutons pas cette note de lyrisme, pas de fine bouche ici !
Un long-métrage qui s'étale et prend son temps malgré ses " contraintes " de scénario. A l'instar de Pride & Prejudice il maitrise un tempo qui aurait pu plombé, aucune déclame n'est de la partie pour autant. J'ai pour ma part été captivé de A à Z. Le partit est audacieux, sans fard usé, contraint et plongé dans les ténèbres le manichéisme n'a pas de place, la petite porte est toujours l'espoir du grand désarroi. S'enfermer, se cloitré, seul ou entassé, dans la Chambre, dans le métro ou bien même dans ces WC, la liberté est avant tout une idée ... Un endroit qu'il faut aller chercher, le garder ensuite. Les images savent aussi se situé au texte, s'accompagner ou se superposer, une raison de plus pour prendre se film à bras le corps.
En ce qui concerne sa distribution, débutons par son épicentre, un certain Gary Oldman. J'avais quelque réticence quand à l'idée de performance sous l'apparat du déguisement comme certain savent si bien le faire. Résultat, j'en ai oublié sa présence pour ne me fier qu'au film en soit. A ce petit jeu, il est exceptionnel. Je n'en oublie pas Mank vu récemment ou d'autres de ces plus célèbres compositions mais oui à bien des égards, Winston Churchill est peut être son travail le plus remarquable. Ben Mendelsohn est quand à lui parfait. Tout comme Lily James ou Kristin Scott Thomas et que dire de Stephen Dillane ? Qu'il est à la hauteur, tout simplement.
Darkest Hour, titre dans sa langue oblige se livre et nous raconte - à sa sauce parfois - l'histoire d'un sacrifice. Ne se cache pas sur le sujet, prouve dans la dissension que l'unité est possible sans aucun angélisme de circonstance, la manœuvre est une manœuvre ! Bravo à tout ce monde pour son agissement et la réussite d'un tel film.