Mon compte
    Le Dernier duel
    Note moyenne
    4,1
    7928 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Dernier duel ?

    593 critiques spectateurs

    5
    79 critiques
    4
    292 critiques
    3
    130 critiques
    2
    68 critiques
    1
    16 critiques
    0
    8 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Michael R
    Michael R

    85 abonnés 1 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Un GRAND film ! Non seulement par sa reconstitution de la France du 14ème siècle, son casting prestigieux (et notamment l'excellence de Jodie Comer et Adam Driver), la réalisation tantôt chirurgicale tantôt épique et pleine de fureur. C'est surtout c'est un drame intime en 3 actes, soit 3 versions d'une même histoire. Le dispositif pourrait être redondant, pourtant il est ingénieux, et en épousant le point de vue des 3 protagonistes principaux, il fait évoluer la trame jusqu'à remettre chaque personnage en perspective. Si l'époque est virile et rugueuse, l'histoire est aussi incroyablement moderne et féministe et mène à un duel final d'une puissance inouïe.
    Alice025
    Alice025

    1 520 abonnés 1 305 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
    Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
    Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    681 abonnés 1 426 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Adapté du livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 Décembre 1386" retraçant l'histoire de l'un des derniers duels judiciaires français (opposant Jean de Carrouges et Jacques Le Gris suite à une accusation de viol de Dame de Carrouges), ce dernier-né de Ridley Scott possède pas mal de points forts et finalement, un seul gros bémol.
    Côté acteurs, c'est du lourd, du viril et du charismatique : Matt Damon, Adam Driver et Ben Affleck. Pour la partie féminine, Jodie Comer électrise l'écran de sa beauté pleine de force et de caractère.
    L'ambiance moyenâgeuse de cette France du 14ème siècle est extrêmement bien rendue, les quelques combats sont d'une effroyable intensité donnant au récit encore plus de vigueur et d'épaisseur.
    Côté petit défaut à mon goût, le choix d'une narration polyphonique sur trois chapitres apporte pas mal de redondances à tout l'ensemble, j'ai presque trouvé le temps un peu long lors du 3ème chapitre et j'avais hâte d'arriver au duel tant attendu ! (Durée du film : 2h33)
    Cela reste malgré tout un divertissement médiéval de bonne facture prouvant que Ridley Scott est toujours dans le coup côté réalisation, même si l'on est quand même loin ici d'un "Alien" (1979) ou d'un "Gladiator" (2000).
    Puissant !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    476 abonnés 924 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    Ridley Scott n'aime rien tant que revisiter le passé pour y plaquer ses obsessions formalistes aussi bien que thématiques. Qui n'a pas tracé le parallèle évident entre son premier long Les Duellistes et Le Dernier Duel ? Arrêtez, on l'a tous fait. À notre décharge, au delà du titre qu'on a tôt fait d'interpréter erronément, les deux œuvres partagent bien quelques similarités : film d'époque, la France, un affrontement. Mais s'il y a un aspect qui traverse la filmographie de Scott de ses débuts jusqu'à la dernière décennie (la plus noire), c'est l'hubris. De son magnifique Cartel jusqu'à Tout l'argent du monde en passant par la duologie Prometheus/Covenant, le cinéaste a passé ses dernières années à scruter l'âme d'hommes qui aiment à se raconter plus grands ou plus beaux qu'ils ne le sont. Le voir adapter une page d'Histoire française divisée en trois points de vue - un chevalier, un écuyer, et une femme - laissait entendre que cette distorsion de la réalité serait bien présente là-aussi. Pour ceux qui craignaient un film courant après les faveurs d'une partie du public, concernée par les mouvements de libération de la parole, il va falloir de toute urgence qu'ils révisent un peu la carrière de Ridley Scott. Parce qu'en termes de progressisme ou de charge contre l'ordre patriarcal, le sieur est en première ligne depuis perpète (Alien, Thelma et Louise, pour les plus évidents). Avec The Last Duel, il réussit un doublé inattendu. Il signe l'un de ses meilleurs travaux et fait de ce film d'époque la meilleure caisse de résonance avec la notre.

    Chacune de ses incursions dans l'Histoire offrirent des expériences qui ont marqué au fer rouge l'imaginaire cinéphilique. Le secret ne réside pas sur la question de véracité - une notion qui n'a pas grand sens au cinéma puisque tout est affaire de vision, choix et dispositifs artistiques - mais sur l'incroyable capacité à créer des atmosphères ou des univers fourmillant de vie et d'envergure. Le Dernier Duel rappelle en dix minutes chrono que si on parle fresque, ampleur, rage et sang, Ridley Scott est toujours l'un des meilleurs en activité. Panoramiques sur des troupes qui chargent ou sur les paysages français, séquences dans les forts, cathédrales ou lors de banquets chargés en victuailles, sans oublier les échauffourées bien sauvages ; on y croit parce que tout semble concret, spontané en dépit du travail - qu'on devine monstrueux - pour coordonner tous les départements (photographie, son, lumière, costumes, figuration). Au final, le souffle qui se dégage de l'œuvre est incontestable. Fidèle à son habitude, Scott filme à plusieurs caméras, vite et bien. La précision des plans et du découpage laissent KO debout, notamment lors des nombreuses séquences dialoguées ajoutant des nuances à chaque personnages.

    Le scénario écrit à trois (Ben Affleck, Matt Damon, Nicole Holofcener) a beau opter pour une structure à la Rashōmon (un même évènement raconté selon trois perspectives), le résultat final élargit le cadre pour passer du fait divers au constat social terrifiant. Loin de se cantonner à une position omnisciente et manichéenne, Scott se concentre sur les nuances grisâtres qui colorent et ternissent peu à peu le diorama d'une société encrassée par l'avidité phallocrate où l'orgueil et la mise en scène supplantent toute notion de justice et de raison. La parole ne compte pas, seul le sang importe aux structures de pouvoir qui transforment le procès en spectacle, flattant les bas instincts d'une plèbe pour mieux balayer sous le tapis les réalités sociologiques qui pourraient les menacer. Ça vous rappelle quelque chose ? Normal. À ce niveau, les quarante dernières minutes où tout se joue et se dénoue (?) sont proprement tétanisantes. En sortant de la salle, on reprend son souffle mais on a encore l'estomac bien retourné. Le résultat est clair, la situation est-elle réglée pour autant ? À vous de le dire, quoique Ridley Scott a son idée sur la question. Compte tenu de sa virtuosité et de sa pertinence, difficile de lui donner tort.

    Tandis que les minutes défilent, la superposition des versions fait apparaitre de subtiles discordances, de légères modifications dans les gestes, paroles ou regards. Plus que le décorticage d'un évènement précis, Le Dernier Duel décrypte la chaîne de divergences qui a permis à la gangrène de s'enraciner. Le point d'origine, l'hubris. D'abord, le chevalier persuadé d'être vaillant parti en croisade pour son honneur avant tout. Puis le prétendu écuyer tellement imbu de lui-même qu'il plie la réalité à ses fantasmes. Comment pouvait-il en être autrement quand l'ascension sociale se mesure à ce que vous possédez de terrains et de biens meubles parmi lesquels les gens, en particulier les femmes ? Le choc ne résulte pas d'un schéma simpliste gentils/méchants mais bien de la prétention d'honnêteté chez d'authentiques ogres à face humaine. Le film va même plus loin et pointe le doigt sur l'hypocrisie et l'absence d'empathie qui ont laissé sinon encouragé la prolifération de ce cancer, à force d'inaction et d'inversion accusatoire.

    Le Dernier Duel est probablement le film ayant le mieux réussi à cerner toutes les composantes d'un problème dont on commence à mesurer les conséquences aujourd'hui. Je tire donc mon chapeau à toute l'équipe toute entière parce qu'il en fallait de l'audace pour transformer l'exercice en miroir de notre temps. En premier lieu, je salue le contre-emploi de Matt Damon, phénoménal dans un rôle qui savate férocement son image proprette. Adam Driver se joue habilement de son glorieux apparat pour infuser un parfum de dépravation abjecte. Quant à Ben Affleck, il se livre à un surprenant cabotinage avec ce rôle de noble impie et odieux. Une distribution de mâles en plein numéro d'autocritique néanmoins dominée par une Jodie Comer tout simplement éblouissante. Sans jamais verser dans l'excès, l'actrice fait montre d'une force et d'une délicatesse prodigieuses, qui culmine dans un final où le cœur bat à la chamade avant tout pour elle. Comer propulse littéralement le film dans une autre dimension jusqu'à l'explosion de violence où Scott rappelle sa maîtrise dans les confrontations physiques (on ressent les coups, on a peur et on a mal).

    Si je devais pointer quelques réserves, cela resterait minime. Il est dommage qu'un thème musical fort n'émerge pas de ce magnifique tableau, sans manquer de respect à l'immense talent de Harry Gregson-Williams. S'il joue à merveille sur les nuances du texte, Ridley Scott aurait pu pousser davantage les procédés scénographiques afin de jouer encore plus sur les dissemblances entre les trois versions. Tout cela reste périphérique, tant la réussite artistique crève les yeux. Les 2h30 filent mais on a largement le temps de s'imprégner de l'univers et d'en ausculter les lignes de fracture. Fresque dramatique, charge endiablée, œuvre chorale mariant l'intime, le politique et le sociétal,...Tout ça d'un seul tenant. Mais on a pas fini de s'y replonger. Rien de tel qu'un film d'époque pour parler de son époque. Virtuose en diable, le metteur en scène offre son meilleur film depuis Cartel.
    Mr cinetok
    Mr cinetok

    233 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2021
    Cinq étoiles mais j'en mettrais bien dix, pour moi ce dernier film fait parti d'un de ses plus beaux films parmi ses chef d'oeuvres déjà cultes (Alien, Blade runner , Gladiator etc).. ce vieux Ridley (83 ans déjà) nous régale de nouveaux avec cette histoire au moyen âge (Réelle) où tout à l'image et du son est du grand, très grand art. C'est beau (bourgogne et château fort ,Paris de l'époque, les costumes, reconstitution historique ), romanesque, épique, puissant, avec des combats très spectaculaire (sur grand écran bien sûr avec un bon suspens final) une histoire en triptyque (trois visions) pour juger le viol d'une femme de l'époque mais nous rappel aussi un cri d'amour envers la femme, pour sa dignité, son respect et sa liberté jusqu'à nos jours contre l'horreur du pouvoir patriarcal et loi masculine d'un autre âge. Le duel final est d'une puissance et d'un réalisme rare et fera date dans l'histoire du cinéma (digne des plus grand film historique).Ah oui tout les principaux acteurs sont excellentissime (mise en scène Ridley Scott oblige) et Jodie Comer au charme fou crève l'écran rendant ce moment très émouvant...super soirée MERCI cher maître du grand cinéma.
    marilyne_fgeek
    marilyne_fgeek

    26 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    En fait Last Duel est bien plus qu'un chef d'oeuvre c'est une véritable expérience cinématographique. Un voyage au Moyen-Âge. Aucune fausse note. Ridley Scott maitrise parfaitement son sujet que cela soit la lumière ou les détails dans le décor, les costumes, les coiffures, la musique, le scénario, les dialogues. Tout est divin !
    Citrouilleman
    Citrouilleman

    61 abonnés 585 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2021
    Une très belle réalisation et une interprétation très juste font de ce film un très bon moment de cinéma. A noter le bon scénario en 3 parties présentant le point de vue de chacun des protagonistes. Une réussite.
    Gko
    Gko

    34 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 octobre 2021
    Trois points de vue se succèdent et nous nous surprenons à rechercher les petits détails différents, les attitudes, les paroles et tacher de saisir dans la subjectivité de chaque protagoniste la vérité sur cette affaire. Ridley Scott nous transporte dans le temps et nous transforme en enquêteur. Pour faire court : Le combat final est effrayant de véracité, à couper le souffle. Peut-être le film le plus difficile de Scott, servi par des comédiens remarquables. Face à deux géants, Driver et Damon, Jodie Comer se révèle comme une fabuleuse actrice.
    Hollywood-Biographer
    Hollywood-Biographer

    173 abonnés 1 478 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 novembre 2021
    "Le Dernier duel" aborde des thèmes fondamentaux, pour ne pas dire préoccupants. Plus on y repense, plus il prend de la valeur. L'intrigue est prenante et la mise en scène flamboyante. Bien que certaines scènes se répètent, la narration est fluide et les trois principaux protagonistes sont géniaux ; Jodie COMER incarne un personnage marquant, tandis que Matt DAMON et Adam DRIVER se révèlent impressionnants dans ce film qui secoue durablement. C'est froid, violent, sadique, acide... et on aime. Une ode au mouvement #MeToo qui s'invite dans la plupart des plans. En outre, les milliers de figurants et les décors imposants permettent aussi d'en mettre plein la vue.
    cocolapinfr
    cocolapinfr

    58 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Le Dernier Duel n'est pas un banal film historique à gros budget. Le Dernier Duel est un film très bien équilibré dans sa narration et dans sa mise en scène (spoiler: l'histoire est racontée tour à tour selon 3 points de vue différents) l'intérêt cinématographique va bien au-delà du scénario, de la reconstitution, du thème moyen-âgeux, de l'ambiance impitoyable: il arrive à atteindre un intérêt psychologique en proposant au spectateur de jouer à différencier les perceptions de ses personnages.
    Pendant quelques minutes j'ai eu peur que le film tombe dans le pamphlet anti-patriarcat. En effet, une ambiguïté est maintenue sur les personnages (jusqu'à la mère de Jean de Carrouges et Marie l'amie de Marguerite), ambiguité qui n'existe pas lors du chapitre de Marguerite "La vérité selon Marguerite : La vérité". Et c'est ici le seul reproche que l'on peut faire au film. Reproche que l'on pardonnera facilement à Ridley Scott en ces temps de libération de la parole féminine, où prendre un tel risque serait mal reçu médiatiquement. La vision de Marguerite: la vérité absolue, est en opposition avec la vision des 2 personnages masculins qui jouent chacun un rôle entre clarté et noirceux, chose très bien résumé par la mère Carrouges "peu importe la vérité".
    Sur cette base, l'argument que Marguerite n'a "rien à perdre" est fortement mis en avant, et il est très intéressant que cet argument soit par la suite questionné et remis en doute par les différents personnages (le mari risquant sa vie, l'enfant risquant d'être orphelin).
    Le Dernier Duel est donc une bonne pioche (dans le top des films de l'année) et se paye le luxe de nous questionner sur nos perceptions (sans toutefois dépasser le seuil du politiquement incorrect).
    N'oubliez pas de voir le récent "The Green Knight" au style moyen-âgeux fantastique.
    lmc-3
    lmc-3

    228 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Magnifique Ridley Scott.

    Une succession de trois version des faits aux différences de différentes échelles, allant des plus flagrantes aux plus petites, jusqu'aux plus subtiles à ne pas louper, la caméra allant même jusqu’à suivre la personne qui la raconte, un récit général propre, excellemment bien écrit, des décors grandioses, un respect du contexte d’époque (comme rarement) fidélisé, entre vêtements, perruques et crasse, ici on a affaire à la boue et au sang coagulé, et non à des personnages sortant du pressing.
    Brutal visuellement, ne laissant aucune dentelle dans les détails les plus macabres, aussi bien dans le domaine de la guerre, que dans les différences de statut de richesses ou de sexe biologique, les riches sont riches, soyeux, les pauvres crasseux, les femmes soumises à une politique patriarcale violente où elles ne comptent pas, avec la religion et ses dogmes en ajoutant une couche.
    Parfois il arrive de se demander si cette fresque de personnages grossiers est une façon maquillée par les Américains de se moquer des français, on notera par exemple un Charles VI semblant tout droit échappé de la série ‘The End Of The F***ing World’ (pour le plus grand plaisir de ceux le reconnaissant), mais sans oublier que ce contexte existait bien également au-delà des frontières.
    Une pinte d’humour très noir autour de la vie des femmes de haut rang utilisées pourtant comme objets de vente dans des mariages arrangés, de leur vie quotidienne au-delà du viol, le film transpire la crédibilité, et la crétinerie humaine dans ses âges parmi les plus sombres.
    Féministe, il est intéressant d’aborder un thème comme celui qu’il aborde en le transposant au quatorzième siècle.
    ¨
    Un Matt Damon méconnaissable jouant un personnage odieux, un Ben Affleck blond semblant rachitique à côté de son rôle de Batman, et un Adam Driver jouant un personnage au nom semblant sortir d’une caricature malgré que ce soit tiré de personnages réels.
    Au-delà de la pertinence, de la qualité générale du visuel rendu possible par toutes ces maquettes, toutes ces tenues et tous ces accessoires, d’un éclairage aux petits oignons et d’un cadrage hors pairs, on peut aussi noter la générosité de la violence graphique et l’esthétique des cadavres, pour un tout haletant, spectaculaire, et très sombre.
    Zéro perte de rythme malgré de longues expositions de dialogues (le film étant avant tout le récit de l’accusé et des victimes AVANT d'être un film d'action): une belle claque.
    Jodie Comer, que j’ai découvert il y a peu dans ‘Free Guy’, tient parfaitement son rôle de femme bafouée déterminée, alors que le monde masculin contre elle.
    Tout monte en crescendo pour un final ne conjurant pas grand-chose, tant la notion même de justice appliquée, et la façon dont-elle est appliquée, sont grotesques, même au point de vu de cette fameuse femme.


    Pour ce qui est du négatif: même s’il ne s’agit pas d’actes sexuels en armure en plaque: sérieusement qu’est-ce qu’ils ont nos réals avec le Moyen-Age et les personnages qui réussissent l’exploit de copuler avec trois kg de robes sur soi?! Dans un film faisant tout dans la peinture, là, et pourtant ces scènes sont censées être graves, on est en plein dans le ridicule, au point de sourire quand on ne devrait pas.

    Fortement recommandé.
    axeu
    axeu

    21 abonnés 63 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 décembre 2021
    L'ennui mortel.
    Autant le premier chapitre fait sens et captait à peu près l'intérêt, autant les deux points de vue suivant sont quasi-exactement les même scènes avec la caméra dans un autre angle, sont ennuyeux et n'apportent rien mise à part une vague nuance ( spoiler: la femme souriait en fait de façon hypocrite, elle n'a pas dit "SVP non", mais "pitié non", son mari était plus rustre qu'on pensait,...
    ).

    Malheureusement, à côté de ça l'histoire est relativement peu intéressante.
    Le duel final est bon, mais cette redondance du film de la 42e min à 1h58 gâchent le plaisir.
    AZZZO
    AZZZO

    268 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 3 novembre 2021
    Grâce au procédé du récit en miroir, Ridley Scott nous présente une seule et même histoire vue au travers des yeux de chacun de ses trois protagonistes. Nous découvrons ainsi que chaque récit est subjectif. Cette lapalissade s'adapte en premier lieu à Ridley Scott. Son Moyen-Age n'est pas LE Moyen-Age. C'est SA vision du Moyen-Age. Un Moyen-Age en carton-pâte. Car une fois de plus - comme il est d'usage dans chacun de ses films pseudo-historiques - le passé n'est qu'une transposition du présent. Pour ce film, le brave Ridley repousse magistralement les frontières connues de l'anachronisme : dialogues, coupes de cheveux, jeu des acteurs, c'est un régal. Big up pour deux scènes : celle où Marguerite se confie sur son plaisir conjugal avec son médecin (les sexologues médiévaux étaient réputés, il faut dire) et celle dans l'échoppe du couturier de Paris où un troubadour joue du flutiau, sans doute pour remplacer la musique d'ambiance qui fait défaut, le Spotify du XIVe siècle.
    Mais tout cela est anecdotique et prête seulement à sourire. Ce qui est vraiment reprochable à notre historien débutant, c'est d'avoir transposé les rapports hommes-femmes actuels à une époque où ils n'ont absolument rien à voir. Dénoncer le machisme, le patriarcat et le viol sont des combats indispensables mais qui n'ont pas d'équivalent au bas Moyen-Age. La femme ne se comprend que sous l'angle religieux : elle est la femme pécheresse, l'incarnation diabolique du vice. Cette culpabilité que lui fait porter une religion alors omniprésente réduit de facto son rôle social. Le récit contemporain de la maltraitance des femmes est donc totalement inepte. Par ce duel, Jean de Carrouges n'a pas du tout défendu l'honneur d'une femme violée mais celui d'une famille qui était déjà en litige (connu) avec son adversaire. Les actes et sentiments attribués à Jodie Comer sont ceux d'une femme moderne. Le wokisme médiéval n'existe pas. Que le film se déroule au bas Moyen-Age est inepte mais surtout regrettable car, une fois de plus, la question du viol s'en trouve fictionnalisée, narrée dans une histoire lointaine, hors de notre réalité. Si Ridley Scott veut vraiment traiter le sujet du viol, qu'il pose sa caméra sur l'épaule, qu'il quitte les studios hollywoodiens, oublie les effets spéciaux, et qu'il fasse un film sur notre monde, dur, social, réel, car le viol n'est pas une fantaisie romanesque, une histoire qu'on raconte pour se divertir, mais malheureusement un triste sujet d'actualité.
    On m'objectera que c'est un moyen de sensibiliser le plus grand nombre. Mais le viol de Marguerite (pourtant montré deux fois) horrifie-t-il les spectateurs autant que celui filmé à dessein par Gaspard Noé dans "Irréversible" ? Les viols et les meurtres sur grand écran sont tellement fictionnels et aseptisés qu'ils ne participent nullement à faire baisser le crime. Surtout avec des réalisateurs qui passent leur temps à esthétiser la violence masculine dans de longues scènes de combats filmées au ralenti, avec musique et hectolitres de sang. Suivez mon regard...
    Pour achever avec des fleurs l'enterrement du pauvre Ridley, revenons à la forme. Le procédé du récit en miroir n'apporte rien. Juste le sentiment pénible de devoir se farcir deux voire trois fois la plupart des scènes. A qui apprécie cette technique de narration, je recommanderai l'excellent "Mademoiselle" de Chan Woo Park qui prouve qu'il est possible de raconter trois fois la même histoire sans jamais se répéter... à condition, bien-sûr, d'avoir un peu de talent.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    308 abonnés 1 707 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 octobre 2021
    Le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille.

    C’est Ridley Scott qui retrouve le moyen-âge après Robin des Bois en 2003. Il adapte le livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 décembre 1386" ("The Last Duel : A True Story of Crime, Scandal, and Trial by Combat in Medieval France"), écrit par l'universitaire américain Eric Jager. Le scénario a été écrit par Ben Affleck et Matt Damon, les deux présents dans le film, ainsi qu’avec Nicole Holofcener.

    J’ai trouvé cette nouvelle réalisation de Ridley Scott excellente.



    Le Dernier Duel va donc nous plonger en plein cœur du Moyen Âge à une époque où les affrontements avec les Anglais sont légion. Le roi de France est alors Charles VI. On va retrouver des personnages ayant réellement existé en les personnes de Jacques Le Gris et Jean de Carrouges. Ils vont donc participer au dernier duel judiciaire. Cette pratique consistait à s’affronter à mort suite à un différents, en voyant le vainqueur du combat considéré comme étant celui désigné par Dieu pour être la personne bien fondée des plaidants. Ce jour du 29 décembre 1936 inspira des écrivains comme Jean Froissart et Voltaire.

    Notre côté chauvin aurait aimé que cette histoire nous soit contée par un Français, mais il faut reconnaitre que Ridley Scott le fait à merveille. C’est ce qu’on appelle du grand cinéma. Il n’y a pas à redire là-dessus. Les moments épiques vont être nombreux notamment grâce à des batailles à couper le souffle. Certes il y a beaucoup de violence, mais c’était la norme à l’époque. La musique va venir nous emporter dans cet élan. J’ai aussi adoré le fameux duel. Il sera très authentique sans fioritures. On entend résonner le bruit du métal s’entrechoquant. L’immersion est totale avec une colométrie terne comme pour symboliser la dureté de l’époque. De plus, on aura droit à des décors et des costumes grandioses. Je me croyais vraiment au XIVème siècle. Si on rajoute les plans sublimes, la réalisation touche la perfection.



    Toute cette apparence génialissime ne va pas se faire au détriment du scénario. J’ai adoré la construction en trois parties qui nous est proposée. Une du point de vue de Jean de Carrouges. Celle-ci va débuter et nous présenter tous les événements. La force de ce chevalier est bien misée en avant, ainsi que le fait il ne soit pas le plus aimé de la cour. Pour continuer, c’est celui de Jacques Le Gris. Celle-ci va faire relativiser les éléments vus par Jean de Carrouges. Cet écuyer est beaucoup plus malin et moins dans la force. On voit comment il s’attire les faveurs des seigneurs. Pour conclure, ça sera par la vision de Margueritte. Elle va être en décalage car c’est son point de vue de femme, sur des actes que les hommes voient de bonnes manières alors que ça ne l’est pas du tout. L’occasion de nous donner un message à tendance féministe ayant un écho aujourd’hui. Les trois sont parfaitement complémentaires. J’ai adoré revoir les mêmes scènes mais avec des différences tout de même, allant de points-clés à certains détails. Chacun va pouvoir se faire son idée sur la vérité. Cela permet d’appréhender l’intrigue autrement.

    Cette construction fait que les personnages sont en constante évolution. Il est dur d’avoir un avis figé sur eux. On va passer par toutes les émotions grâce à eux. Le casting est tout simplement extraordinaire. Matt Damon va être comme à son habitude parfaite dans son rôle. Il respire la violence. Je ne suis habituellement pas fan d'Adam Driver mais il respire son rôle. Il maitrise l’aspect ingénieux de celui-ci. Je salue aussi une Jodie Comer impressionnante. Elle est dans la lignée de la bonne impression laissée dans Free Guy. En rôle plus secondaire, on n'aurait pas pu rêver mieux que la performance de Ben Affleck.
    Bdfoucher
    Bdfoucher

    45 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    Un excellent Ridley Scott assurément, sourcé par le livre éponyme de Éric Japer dont il ne s’éloigne que pour le narratif éclaté. L’histoire d’abord : le 29 décembre 1386, Jean de Carrouges (Matt Démon très inspiré ) affronte à Paris sous l’œil du roi Charles VI Jacques le gris (Adam Driver ) dans un duel monté à mort pour faire éclater la vérité, par Dieu, sur un viol dont a été victime Marguerite (Sublime Jodie Comer) épouse du premier. Tout tourne autour de ce fait central qui est raconté, en trois chapitres, par chacun des protagonistes, le mari absent au moment des faits, l’ami qui commet l’acte et Marguerite qui le subit. Le dernier duel fait penser immédiatement à Rashomon (1950) d’Akira Kurosawa.qui fait témoigner trois personnages pour le même meurtre avec quatre visions dans lesquels se perd le spectateur. Il y a entre les trois versions des faits identiques et des divergences: l’amitié entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris, la loyauté rigide du premier qui est un guerrier et la dévotion intéressée de l’autre qui est un courtisan. Le tour de force tient à ce que dans les trois versions le viol est bien un viol et que Marguerite qui en est la victime convainc son mari de ne pas taire l’outrage et de porter l’affaire publiquement devant le parlement et la cour qui tranchent en faveur d’un duel judiciaire, le dernier prononcé de la sorte. C’est sous cette angle que cette vieille affaire revêt une forme contemporaine même si au bout du compte Jean Carrouges lave tout autant l’honneur de son nom que la vertu de son épouse dont il attend avant tout chose un fils. Le film est brutal. Les décors urbains sont spectaculaires et les scènes de batailles, filmées en gros plans mobiles, dans le bruit des chevaux lourds et le choc des armures, effroyables. La vie est sans pitié dans ce monde sans sécurité où la société militarisée est un danger pour tous. Jean de Carrouges, vengé et réhabilité, poursuivra la guerre au service du roi . Il meurt dix plus tard à la bataille de Nicopolis sous les ordres de Jean sans Peur en Bulgarie. Sa femme, nous dit on, vivra 30 ans dans une relative prospérité. Une happy end certes mais il faut se rengorger avant de sourire tant il a fallu de sauvagerie pour en arriver là et tant la justice des hommes de ce temps ne tenait qu’à un fil, avec une foule toujours prête à acclamer le plus fort quelqu’il soit. La raison du plus fort …
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top