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    Le Dernier duel
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    Michael R
    Michael R

    107 abonnés 1 270 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2021
    Un GRAND film ! Non seulement par sa reconstitution de la France du 14ème siècle, son casting prestigieux (et notamment l'excellence de Jodie Comer et Adam Driver), la réalisation tantôt chirurgicale tantôt épique et pleine de fureur. C'est surtout c'est un drame intime en 3 actes, soit 3 versions d'une même histoire. Le dispositif pourrait être redondant, pourtant il est ingénieux, et en épousant le point de vue des 3 protagonistes principaux, il fait évoluer la trame jusqu'à remettre chaque personnage en perspective. Si l'époque est virile et rugueuse, l'histoire est aussi incroyablement moderne et féministe et mène à un duel final d'une puissance inouïe.
    Alice025
    Alice025

    1 682 abonnés 1 369 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
    Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
    Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    779 abonnés 1 530 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Adapté du livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 Décembre 1386" retraçant l'histoire de l'un des derniers duels judiciaires français (opposant Jean de Carrouges et Jacques Le Gris suite à une accusation de viol de Dame de Carrouges), ce dernier-né de Ridley Scott possède pas mal de points forts et finalement, un seul gros bémol.
    Côté acteurs, c'est du lourd, du viril et du charismatique : Matt Damon, Adam Driver et Ben Affleck. Pour la partie féminine, Jodie Comer électrise l'écran de sa beauté pleine de force et de caractère.
    L'ambiance moyenâgeuse de cette France du 14ème siècle est extrêmement bien rendue, les quelques combats sont d'une effroyable intensité donnant au récit encore plus de vigueur et d'épaisseur.
    Côté petit défaut à mon goût, le choix d'une narration polyphonique sur trois chapitres apporte pas mal de redondances à tout l'ensemble, j'ai presque trouvé le temps un peu long lors du 3ème chapitre et j'avais hâte d'arriver au duel tant attendu ! (Durée du film : 2h33)
    Cela reste malgré tout un divertissement médiéval de bonne facture prouvant que Ridley Scott est toujours dans le coup côté réalisation, même si l'on est quand même loin ici d'un "Alien" (1979) ou d'un "Gladiator" (2000).
    Puissant !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    ConFucAmuS
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    535 abonnés 953 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    Ridley Scott n'aime rien tant que revisiter le passé pour y plaquer ses obsessions formalistes aussi bien que thématiques. Qui n'a pas tracé le parallèle évident entre son premier long Les Duellistes et Le Dernier Duel ? Arrêtez, on l'a tous fait. À notre décharge, au delà du titre qu'on a tôt fait d'interpréter erronément, les deux œuvres partagent bien quelques similarités : film d'époque, la France, un affrontement. Mais s'il y a un aspect qui traverse la filmographie de Scott de ses débuts jusqu'à la dernière décennie (la plus noire), c'est l'hubris. De son magnifique Cartel jusqu'à Tout l'argent du monde en passant par la duologie Prometheus/Covenant, le cinéaste a passé ses dernières années à scruter l'âme d'hommes qui aiment à se raconter plus grands ou plus beaux qu'ils ne le sont. Le voir adapter une page d'Histoire française divisée en trois points de vue - un chevalier, un écuyer, et une femme - laissait entendre que cette distorsion de la réalité serait bien présente là-aussi. Pour ceux qui craignaient un film courant après les faveurs d'une partie du public, concernée par les mouvements de libération de la parole, il va falloir de toute urgence qu'ils révisent un peu la carrière de Ridley Scott. Parce qu'en termes de progressisme ou de charge contre l'ordre patriarcal, le sieur est en première ligne depuis perpète (Alien, Thelma et Louise, pour les plus évidents). Avec The Last Duel, il réussit un doublé inattendu. Il signe l'un de ses meilleurs travaux et fait de ce film d'époque la meilleure caisse de résonance avec la notre.

    Chacune de ses incursions dans l'Histoire offrirent des expériences qui ont marqué au fer rouge l'imaginaire cinéphilique. Le secret ne réside pas sur la question de véracité - une notion qui n'a pas grand sens au cinéma puisque tout est affaire de vision, choix et dispositifs artistiques - mais sur l'incroyable capacité à créer des atmosphères ou des univers fourmillant de vie et d'envergure. Le Dernier Duel rappelle en dix minutes chrono que si on parle fresque, ampleur, rage et sang, Ridley Scott est toujours l'un des meilleurs en activité. Panoramiques sur des troupes qui chargent ou sur les paysages français, séquences dans les forts, cathédrales ou lors de banquets chargés en victuailles, sans oublier les échauffourées bien sauvages ; on y croit parce que tout semble concret, spontané en dépit du travail - qu'on devine monstrueux - pour coordonner tous les départements (photographie, son, lumière, costumes, figuration). Au final, le souffle qui se dégage de l'œuvre est incontestable. Fidèle à son habitude, Scott filme à plusieurs caméras, vite et bien. La précision des plans et du découpage laissent KO debout, notamment lors des nombreuses séquences dialoguées ajoutant des nuances à chaque personnages.

    Le scénario écrit à trois (Ben Affleck, Matt Damon, Nicole Holofcener) a beau opter pour une structure à la Rashōmon (un même évènement raconté selon trois perspectives), le résultat final élargit le cadre pour passer du fait divers au constat social terrifiant. Loin de se cantonner à une position omnisciente et manichéenne, Scott se concentre sur les nuances grisâtres qui colorent et ternissent peu à peu le diorama d'une société encrassée par l'avidité phallocrate où l'orgueil et la mise en scène supplantent toute notion de justice et de raison. La parole ne compte pas, seul le sang importe aux structures de pouvoir qui transforment le procès en spectacle, flattant les bas instincts d'une plèbe pour mieux balayer sous le tapis les réalités sociologiques qui pourraient les menacer. Ça vous rappelle quelque chose ? Normal. À ce niveau, les quarante dernières minutes où tout se joue et se dénoue (?) sont proprement tétanisantes. En sortant de la salle, on reprend son souffle mais on a encore l'estomac bien retourné. Le résultat est clair, la situation est-elle réglée pour autant ? À vous de le dire, quoique Ridley Scott a son idée sur la question. Compte tenu de sa virtuosité et de sa pertinence, difficile de lui donner tort.

    Tandis que les minutes défilent, la superposition des versions fait apparaitre de subtiles discordances, de légères modifications dans les gestes, paroles ou regards. Plus que le décorticage d'un évènement précis, Le Dernier Duel décrypte la chaîne de divergences qui a permis à la gangrène de s'enraciner. Le point d'origine, l'hubris. D'abord, le chevalier persuadé d'être vaillant parti en croisade pour son honneur avant tout. Puis le prétendu écuyer tellement imbu de lui-même qu'il plie la réalité à ses fantasmes. Comment pouvait-il en être autrement quand l'ascension sociale se mesure à ce que vous possédez de terrains et de biens meubles parmi lesquels les gens, en particulier les femmes ? Le choc ne résulte pas d'un schéma simpliste gentils/méchants mais bien de la prétention d'honnêteté chez d'authentiques ogres à face humaine. Le film va même plus loin et pointe le doigt sur l'hypocrisie et l'absence d'empathie qui ont laissé sinon encouragé la prolifération de ce cancer, à force d'inaction et d'inversion accusatoire.

    Le Dernier Duel est probablement le film ayant le mieux réussi à cerner toutes les composantes d'un problème dont on commence à mesurer les conséquences aujourd'hui. Je tire donc mon chapeau à toute l'équipe toute entière parce qu'il en fallait de l'audace pour transformer l'exercice en miroir de notre temps. En premier lieu, je salue le contre-emploi de Matt Damon, phénoménal dans un rôle qui savate férocement son image proprette. Adam Driver se joue habilement de son glorieux apparat pour infuser un parfum de dépravation abjecte. Quant à Ben Affleck, il se livre à un surprenant cabotinage avec ce rôle de noble impie et odieux. Une distribution de mâles en plein numéro d'autocritique néanmoins dominée par une Jodie Comer tout simplement éblouissante. Sans jamais verser dans l'excès, l'actrice fait montre d'une force et d'une délicatesse prodigieuses, qui culmine dans un final où le cœur bat à la chamade avant tout pour elle. Comer propulse littéralement le film dans une autre dimension jusqu'à l'explosion de violence où Scott rappelle sa maîtrise dans les confrontations physiques (on ressent les coups, on a peur et on a mal).

    Si je devais pointer quelques réserves, cela resterait minime. Il est dommage qu'un thème musical fort n'émerge pas de ce magnifique tableau, sans manquer de respect à l'immense talent de Harry Gregson-Williams. S'il joue à merveille sur les nuances du texte, Ridley Scott aurait pu pousser davantage les procédés scénographiques afin de jouer encore plus sur les dissemblances entre les trois versions. Tout cela reste périphérique, tant la réussite artistique crève les yeux. Les 2h30 filent mais on a largement le temps de s'imprégner de l'univers et d'en ausculter les lignes de fracture. Fresque dramatique, charge endiablée, œuvre chorale mariant l'intime, le politique et le sociétal,...Tout ça d'un seul tenant. Mais on a pas fini de s'y replonger. Rien de tel qu'un film d'époque pour parler de son époque. Virtuose en diable, le metteur en scène offre son meilleur film depuis Cartel.
    Mr cinetok
    Mr cinetok

    267 abonnés 322 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2021
    Cinq étoiles mais j'en mettrais bien dix, pour moi ce dernier film fait parti d'un de ses plus beaux films parmi ses chef d'oeuvres déjà cultes (Alien, Blade runner , Gladiator etc).. ce vieux Ridley (83 ans déjà) nous régale de nouveaux avec cette histoire au moyen âge (Réelle) où tout à l'image et du son est du grand, très grand art. C'est beau (bourgogne et château fort ,Paris de l'époque, les costumes, reconstitution historique ), romanesque, épique, puissant, avec des combats très spectaculaire (sur grand écran bien sûr avec un bon suspens final) une histoire en triptyque (trois visions) pour juger le viol d'une femme de l'époque mais nous rappel aussi un cri d'amour envers la femme, pour sa dignité, son respect et sa liberté jusqu'à nos jours contre l'horreur du pouvoir patriarcal et loi masculine d'un autre âge. Le duel final est d'une puissance et d'un réalisme rare et fera date dans l'histoire du cinéma (digne des plus grand film historique).Ah oui tout les principaux acteurs sont excellentissime (mise en scène Ridley Scott oblige) et Jodie Comer au charme fou crève l'écran rendant ce moment très émouvant...super soirée MERCI cher maître du grand cinéma.
    Citrouilleman
    Citrouilleman

    78 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2021
    Une très belle réalisation et une interprétation très juste font de ce film un très bon moment de cinéma. A noter le bon scénario en 3 parties présentant le point de vue de chacun des protagonistes. Une réussite.
    marilyne_fgeek
    marilyne_fgeek

    28 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    En fait Last Duel est bien plus qu'un chef d'oeuvre c'est une véritable expérience cinématographique. Un voyage au Moyen-Âge. Aucune fausse note. Ridley Scott maitrise parfaitement son sujet que cela soit la lumière ou les détails dans le décor, les costumes, les coiffures, la musique, le scénario, les dialogues. Tout est divin !
    Gko
    Gko

    36 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 octobre 2021
    Trois points de vue se succèdent et nous nous surprenons à rechercher les petits détails différents, les attitudes, les paroles et tacher de saisir dans la subjectivité de chaque protagoniste la vérité sur cette affaire. Ridley Scott nous transporte dans le temps et nous transforme en enquêteur. Pour faire court : Le combat final est effrayant de véracité, à couper le souffle. Peut-être le film le plus difficile de Scott, servi par des comédiens remarquables. Face à deux géants, Driver et Damon, Jodie Comer se révèle comme une fabuleuse actrice.
    Hollywood-Biographer
    Hollywood-Biographer

    205 abonnés 1 486 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 novembre 2021
    "Le Dernier duel" aborde des thèmes fondamentaux, pour ne pas dire préoccupants. Plus on y repense, plus il prend de la valeur. L'intrigue est prenante et la mise en scène flamboyante. Bien que certaines scènes se répètent, la narration est fluide et les trois principaux protagonistes sont géniaux ; Jodie COMER incarne un personnage marquant, tandis que Matt DAMON et Adam DRIVER se révèlent impressionnants dans ce film qui secoue durablement. C'est froid, violent, sadique, acide... et on aime. Une ode au mouvement #MeToo qui s'invite dans la plupart des plans. En outre, les milliers de figurants et les décors imposants permettent aussi d'en mettre plein la vue.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 814 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 octobre 2021
    Le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés. Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille.

    C’est Ridley Scott qui retrouve le moyen-âge après Robin des Bois en 2003. Il adapte le livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 décembre 1386" ("The Last Duel : A True Story of Crime, Scandal, and Trial by Combat in Medieval France"), écrit par l'universitaire américain Eric Jager. Le scénario a été écrit par Ben Affleck et Matt Damon, les deux présents dans le film, ainsi qu’avec Nicole Holofcener.

    J’ai trouvé cette nouvelle réalisation de Ridley Scott excellente.



    Le Dernier Duel va donc nous plonger en plein cœur du Moyen Âge à une époque où les affrontements avec les Anglais sont légion. Le roi de France est alors Charles VI. On va retrouver des personnages ayant réellement existé en les personnes de Jacques Le Gris et Jean de Carrouges. Ils vont donc participer au dernier duel judiciaire. Cette pratique consistait à s’affronter à mort suite à un différents, en voyant le vainqueur du combat considéré comme étant celui désigné par Dieu pour être la personne bien fondée des plaidants. Ce jour du 29 décembre 1936 inspira des écrivains comme Jean Froissart et Voltaire.

    Notre côté chauvin aurait aimé que cette histoire nous soit contée par un Français, mais il faut reconnaitre que Ridley Scott le fait à merveille. C’est ce qu’on appelle du grand cinéma. Il n’y a pas à redire là-dessus. Les moments épiques vont être nombreux notamment grâce à des batailles à couper le souffle. Certes il y a beaucoup de violence, mais c’était la norme à l’époque. La musique va venir nous emporter dans cet élan. J’ai aussi adoré le fameux duel. Il sera très authentique sans fioritures. On entend résonner le bruit du métal s’entrechoquant. L’immersion est totale avec une colométrie terne comme pour symboliser la dureté de l’époque. De plus, on aura droit à des décors et des costumes grandioses. Je me croyais vraiment au XIVème siècle. Si on rajoute les plans sublimes, la réalisation touche la perfection.



    Toute cette apparence génialissime ne va pas se faire au détriment du scénario. J’ai adoré la construction en trois parties qui nous est proposée. Une du point de vue de Jean de Carrouges. Celle-ci va débuter et nous présenter tous les événements. La force de ce chevalier est bien misée en avant, ainsi que le fait il ne soit pas le plus aimé de la cour. Pour continuer, c’est celui de Jacques Le Gris. Celle-ci va faire relativiser les éléments vus par Jean de Carrouges. Cet écuyer est beaucoup plus malin et moins dans la force. On voit comment il s’attire les faveurs des seigneurs. Pour conclure, ça sera par la vision de Margueritte. Elle va être en décalage car c’est son point de vue de femme, sur des actes que les hommes voient de bonnes manières alors que ça ne l’est pas du tout. L’occasion de nous donner un message à tendance féministe ayant un écho aujourd’hui. Les trois sont parfaitement complémentaires. J’ai adoré revoir les mêmes scènes mais avec des différences tout de même, allant de points-clés à certains détails. Chacun va pouvoir se faire son idée sur la vérité. Cela permet d’appréhender l’intrigue autrement.

    Cette construction fait que les personnages sont en constante évolution. Il est dur d’avoir un avis figé sur eux. On va passer par toutes les émotions grâce à eux. Le casting est tout simplement extraordinaire. Matt Damon va être comme à son habitude parfaite dans son rôle. Il respire la violence. Je ne suis habituellement pas fan d'Adam Driver mais il respire son rôle. Il maitrise l’aspect ingénieux de celui-ci. Je salue aussi une Jodie Comer impressionnante. Elle est dans la lignée de la bonne impression laissée dans Free Guy. En rôle plus secondaire, on n'aurait pas pu rêver mieux que la performance de Ben Affleck.
    DamienReloaded
    DamienReloaded

    30 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 décembre 2021
    S'il n'est pas toujours agréable de voir notre histoire être revisitée par Hollywood et son casting anglo-saxons, notre chauvinisme est indéniablement laissé de côté face à la maitrise de Ridley Scott.
    À 84 ans (!!), le metteur en scène parvient à mettre en image une histoire sans fausse note, qui résonne évidemment avec l'époque actuelle et son lot de "me too" parfois douteux.
    Et c'est là, où le film fait preuve d'intelligence, le film n'entend pas prendre un parti pris et laisse le spectateur seul juge sur la culpabilité du désigné coupable ou de l'accusatrice.
    Techniquement, la superbe photographie met en lumière ce superbe film d'époque, au casting irréprochable, dont même la VF se veut de grande qualité.
    Nous sommes donc heureux de retrouver un grand cinéaste, bien plus inspiré que quelques années en arrière (on parle de Convenant ?). A voir !
    cocolapinfr
    cocolapinfr

    69 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Le Dernier Duel n'est pas un banal film historique à gros budget. Le Dernier Duel est un film très bien équilibré dans sa narration et dans sa mise en scène (spoiler: l'histoire est racontée tour à tour selon 3 points de vue différents) l'intérêt cinématographique va bien au-delà du scénario, de la reconstitution, du thème moyen-âgeux, de l'ambiance impitoyable: il arrive à atteindre un intérêt psychologique en proposant au spectateur de jouer à différencier les perceptions de ses personnages.
    Pendant quelques minutes j'ai eu peur que le film tombe dans le pamphlet anti-patriarcat. En effet, une ambiguïté est maintenue sur les personnages (jusqu'à la mère de Jean de Carrouges et Marie l'amie de Marguerite), ambiguité qui n'existe pas lors du chapitre de Marguerite "La vérité selon Marguerite : La vérité". Et c'est ici le seul reproche que l'on peut faire au film. Reproche que l'on pardonnera facilement à Ridley Scott en ces temps de libération de la parole féminine, où prendre un tel risque serait mal reçu médiatiquement. La vision de Marguerite: la vérité absolue, est en opposition avec la vision des 2 personnages masculins qui jouent chacun un rôle entre clarté et noirceux, chose très bien résumé par la mère Carrouges "peu importe la vérité".
    Sur cette base, l'argument que Marguerite n'a "rien à perdre" est fortement mis en avant, et il est très intéressant que cet argument soit par la suite questionné et remis en doute par les différents personnages (le mari risquant sa vie, l'enfant risquant d'être orphelin).
    Le Dernier Duel est donc une bonne pioche (dans le top des films de l'année) et se paye le luxe de nous questionner sur nos perceptions (sans toutefois dépasser le seuil du politiquement incorrect).
    N'oubliez pas de voir le récent "The Green Knight" au style moyen-âgeux fantastique.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2021
    Dans la France du roi Charles VI, à la fin du XIVème siècle, deux chevaliers portent devant Dieu leur querelle. Jean de Carrouges (Matt Damon) et Jacques Le Gris (Adam Driver) sont pourtant des compagnons de longue date qui ont livré bien des batailles côte à côte. Mais le contentieux entre les hommes que tout oppose n’a cessé de grandir. Carrouges, un chevalier sans peur et sans reproche, s’est attiré l’hostilité de son suzerain, la comte d’Alençon (Ben Affleck), à force de maladresse là où Le Gris, pourtant moins bien né, par son charme et son érudition, s’en est fait l’indispensable bras droit, au point d’obtenir de lui les charges héréditaires qui auraient dû échoir à Carrouges.
    Le conflit entre les deux hommes éclate au sujet de Marguerite, la femme de Carrouges, qui accuse Le Gris de l’avoir violée durant une absence de son mari.

    (Sir) Ridley Scott est peut-être l’un des plus grands réalisateurs de son temps. Il a tourné des films mythiques : Alien, "Blade Runner", "Thelma et Louise", "Gladiator"…. Son tout premier film ressemble à celui qui sera parmi ses derniers : Les Duellistes" (1977) racontait déjà la rivalité à mort, une vie durant, de deux hussards napoléoniens. "Le Dernier Duel" reprend le même schéma et le transpose à l’époque médiévale qu’a déjà souvent explorée Ridley Scott, auteur d’un "Robin des Bois" oubliable mais d’un "Kingdom of Heaven" mémorable. Chaque détail, jusqu’au combat final si longtemps attendu, y est reconstitué avec une flamboyance hollywoodienne que l’austérité toute bergmanienne de l’affiche ne laissait pas augurer.

    Ridley Scott s’attaque à un sujet diablement contemporain et, pour le traiter, utilise un procédé qui l’est presqu’autant.
    Le sujet du "Dernier Duel" résonne puissamment avec notre époque. Il y est question d’un viol et du doute jeté sur le témoignage de la victime. Jodie Comer m’a fait penser aux trois héroïnes de "Scandale", l’un des meilleurs films de l’année dernière, qui chacune à sa façon incarnaient les réactions possibles face aux abus du patriarcat.
    Pour raconter ce viol et le procès qu’il suscite, Ridley Scott utilise un procédé éprouvé : raconter les mêmes faits par les yeux différents de chacun de leurs protagonistes. Kurosawa l’avait fait le premier au début des années 50 dans "Rashōmon" ; le procédé est depuis indissociablement lié à ce film. Il est le plus cinématographique qui soit.

    Il faut un scénario sacrément bien charpenté pour que la répétition de la même scène ne devienne pas ennuyeuse. Ridley Scott y parvient à merveille en donnant tour à tour la parole à Jean de Carrouges, à Jacques Le Gris et à Marguerite. Des différences infimes apparaissent selon les points de vue. Tel fait, telle parole selon qu’ils soient rapportés par tel ou tel varient d’une mémoire à l’autre. Carrouges qui apparaît d’abord comme un preux chevalier, bafoué dans son honneur, prêt à tout pour défendre sa belle, se révèle en fait un homme fruste, illettré, primaire et violent. S’il prend fait et cause pour Marguerite dans le procès qui l’oppose à Le Gris, c’est moins par amour pour elle que par mâle orgueil. Le personnage de Le Gris est autrement plus subtil. C’est un être aussi adroit dans le maniement des armes que dans l’art de plaire. Il séduit les hommes comme les femmes. Sa culpabilité ne fait guère de doute même si de son point de vue Marguerite ne lui a opposé que la résistance que se doit d’afficher une femme vertueuse à son séducteur. Finalement, c’est Marguerite qui a le rôle le plus ingrat et le moins profond.

    À quatre-vingt ans passés, Ridley Scott en remontre encore à plus jeune que lui avec cette ténébreuse fresque historique aux résonnances très contemporaines.
    lmc-3
    lmc-3

    274 abonnés 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Magnifique Ridley Scott.

    Une succession de trois version des faits aux différences de différentes échelles, allant des plus flagrantes aux plus petites, jusqu'aux plus subtiles à ne pas louper, la caméra allant même jusqu’à suivre la personne qui la raconte, un récit général propre, excellemment bien écrit, des décors grandioses, un respect du contexte d’époque (comme rarement) fidélisé, entre vêtements, perruques et crasse, ici on a affaire à la boue et au sang coagulé, et non à des personnages sortant du pressing.
    Brutal visuellement, ne laissant aucune dentelle dans les détails les plus macabres, aussi bien dans le domaine de la guerre, que dans les différences de statut de richesses ou de sexe biologique, les riches sont riches, soyeux, les pauvres crasseux, les femmes soumises à une politique patriarcale violente où elles ne comptent pas, avec la religion et ses dogmes en ajoutant une couche.
    Parfois il arrive de se demander si cette fresque de personnages grossiers est une façon maquillée par les Américains de se moquer des français, on notera par exemple un Charles VI semblant tout droit échappé de la série ‘The End Of The F***ing World’ (pour le plus grand plaisir de ceux le reconnaissant), mais sans oublier que ce contexte existait bien également au-delà des frontières.
    Une pinte d’humour très noir autour de la vie des femmes de haut rang utilisées pourtant comme objets de vente dans des mariages arrangés, de leur vie quotidienne au-delà du viol, le film transpire la crédibilité, et la crétinerie humaine dans ses âges parmi les plus sombres.
    Féministe, il est intéressant d’aborder un thème comme celui qu’il aborde en le transposant au quatorzième siècle.
    ¨
    Un Matt Damon méconnaissable jouant un personnage odieux, un Ben Affleck blond semblant rachitique à côté de son rôle de Batman, et un Adam Driver jouant un personnage au nom semblant sortir d’une caricature malgré que ce soit tiré de personnages réels.
    Au-delà de la pertinence, de la qualité générale du visuel rendu possible par toutes ces maquettes, toutes ces tenues et tous ces accessoires, d’un éclairage aux petits oignons et d’un cadrage hors pairs, on peut aussi noter la générosité de la violence graphique et l’esthétique des cadavres, pour un tout haletant, spectaculaire, et très sombre.
    Zéro perte de rythme malgré de longues expositions de dialogues (le film étant avant tout le récit de l’accusé et des victimes AVANT d'être un film d'action): une belle claque.
    Jodie Comer, que j’ai découvert il y a peu dans ‘Free Guy’, tient parfaitement son rôle de femme bafouée déterminée, alors que le monde masculin contre elle.
    Tout monte en crescendo pour un final ne conjurant pas grand-chose, tant la notion même de justice appliquée, et la façon dont-elle est appliquée, sont grotesques, même au point de vu de cette fameuse femme.


    Pour ce qui est du négatif: même s’il ne s’agit pas d’actes sexuels en armure en plaque: sérieusement qu’est-ce qu’ils ont nos réals avec le Moyen-Age et les personnages qui réussissent l’exploit de copuler avec trois kg de robes sur soi?! Dans un film faisant tout dans la peinture, là, et pourtant ces scènes sont censées être graves, on est en plein dans le ridicule, au point de sourire quand on ne devrait pas.

    Fortement recommandé.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 095 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Ce duel méritait une adaptation cinématographique, mais peut-être pas comme ça... Disons que ça fait toujours bizarre de voir des français parler en anglais, alors qu'un tournage en patois de l'époque aurait été juste divin, mais ce qui me pose problème avec ce film c'est que finalement tout ça est assez convenu.

    La particularité du film c'est qu'on nous apporte trois points de vue, de trois personnages différents sur un viol (le mari, le violeur et la femme violée). Malheureusement je ne vois pas réellement l'intérêt, parce que la vision de chaque personnage n'apporte pas un énorme éclaircissement sur cette affaire. On montre quelques petits trucs en plus, qui sont certes utiles pour mieux cerner les personnages, mais rien de bien folichon non plus. En fait je ne suis pas certain que ça apporte grand chose. Surtout que même si on se retape peu de scènes en entier plusieurs fois, les changements sont parfois assez subtils. Je veux dire que lorsqu'on voit le viol pour la seconde fois, oui c'est plus violent, mais la première version laissait déjà peu de place au doute quant au fait que ça soit un viol.

    De manière générale le film manque d'un récit encadrant (le procès par exemple), qui lierait un peu mieux tout ça ensemble, surtout dans le segment de Matt Damon, où on se tape pas mal d'ellipses, ce qui donne un petit côté frustrant car les séquences s'enchaînent très vite sans avoir réellement eu le temps de développer quoique ce soit.

    J'ai néanmoins apprécié l'ambigüité des personnages, Matt Damon qui se voit comme le mari idéal et Adam Driver comme un tombeur irrésistible et que malgré ça avec le point de vue de la fille on comprend que ça n'est pas réellement le cas.

    Mais le segment avec Matt Damon il faut quand même se le taper, parce que si certaines scènes auront des éclaircissement plus tard, il n'en reste pas moins le plus mou et morne et vu qu'il est au début, ça n'aide à s'intéresser à tout ça. En fait lui se voit comme un type juste, bon, droit, etc, et cette vision du personnage est de loin la plus inintéressante du film.

    En fait je trouve le film mou du genou, trop terne, trop fade, il ne fait finalement rien de cet aspect de dernier duel... ça n'est absolument jamais traité ou même abordé dans le film. C'est dommage, il y avait quelque chose à faire de ce côté là.
    C'est peut-être le dernier duel judiciaire, mais dans le film, c'est juste un duel...

    Bon en réalité on sent bien que papy Scott avait comme quasiment seule ambition de parler de la condition féminine, du viol généralisé, des victimes qui refusent de parler, du châtiment que les attend si elles parlent, etc. Je suppose qu'on ne pouvait pas tout faire dans le même film, ça aurait été trop indigeste...

    Le tout donne une impression de pas totalement fini, comme si c'était une version de travail dans laquelle on avait oublié d’insulter un supplément d'âme pour que tout ne soit pas aussi terne...
    C'est gris quoi...

    Après le film se suit, sans trop de déplaisir, même s'il est vraiment beaucoup trop long...
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