Avis : Le Dernier duel - Page 5

Pour dénoncer la violence faite aux femmes est-il vraiment nécessaire d d'infliger aux spectateurs la même scène de viol par trois fois et les tristes ébats conjuguaux des protagonistes ?

Injustement ignoré, "Le Dernier Duel" porte sur un fait historique réel, à sa voir le duel Carrouges-Le Gris de 1386, un des derniers duels judiciaires en France. À la manière de "Rashomon" de Kurosawa, le cinéaste Ridley Scott décide de raconter ce fait sous trois points de vue différents. Avec "Le dernier duel" Ridley Scott prouve deux choses. D'une part qu'il reste le seul à pouvoir livrer des reconstitutions historiques de cette ampleur. D'autre part, qu'il sait encore se renouveler, au moyen de cette intelligente intrigue. Les subtilités et les nuances que dégagent les trois points de vue témoignent enfin d'une érudition indéniable sur le Moyen Âge. En somme, Ridley Scott réalise son meilleur film depuis très longtemps !

Avec le dernier duel, Ridley Scott livre l'un de ses meilleurs films depuis très longtemps. En mélant le spectaculaire à l'intimiste, il réussit un film aux enjeux ultra contemporains sous fond de dominations masculine, de viol et de consentement. La force du propos doir beaucoup à la qualité d'écriture d'un scénario qui, en mêlant les points de vue de ses trois protagonistes principaux, à la manière de Rashomon de Kurosawa, gagne progressivement en force et en intensité. La qualité de l'interprétation et la mise en scène, à la fois sobre et épique de Scott, participe à la réussite d'un film qui ne pâtit pas de ses quelques fautes de goût très mineurs (l'usage du français par exemple...). Bref, un très bon cru de Scott qui livre un film haletant et passionnant. En espérant que le prochain sera tout aussi réussi.

Comme beaucoup, j'ai le sentiment que Le Dernier Duel est le meilleur film de Ridley Scott depuis un bon moment. Le film n'est pas parfait à cause de deux petits défauts selon moi. Le fait qu'on suive la même histoire à travers 3 personnages différents rend le scénario un peu répétitif et on a plus la moindre surprise dans le déroulement de l'histoire, jusqu'au final qui pour le coup est surprenant. Deuxième défaut, la première demi-heure sert juste à exposer le contexte et les personnages. Je m'attendais donc au début encore à un énième film médiéval mou et ennuyeux (malgré ses personnages très bien écrits). Heureusement, ce n'est pas du tout le cas et les deux heures suivantes de film rattrapent largement le début. Car ce qui fait toute la force du Dernier Duel, et qui le rend mémorable selon moi, c'est sa confrontation de point de vue. On voit une même situation mais de trois points de vue différents et cela change tout. On a en premier le pdv de Jean de Carrouges, chevalier typique de l'époque qui semble respectable. Puis celui de Jacques le Gris, un arrogant et privilégié, qui ne respecte personne. Et enfin, celui de Marguerite de Carrouges, la femme de Jean, qui a été violée par Jacques. Et c'est bien durant ce troisième chapitre que Le Dernier Duel nous révèle toute la tragédie qui entoure Marguerite. Car non seulement on découvre sans surprise (même si c'était déjà visible à 3km dans le chapitre 2) que Jacques est un violeur car Marguerite avait clairement exprimé son non consentement, mais on découvre surtout que Jean est loin d'être meilleur que Jacques. Carrouges ne fait que traiter sa femme comme une enfant, a du mal à la croire quand elle raconte son viol, se soucie plus de son honneur que du bien être de sa femme… Bref, encore une fois, Scott réalise une ode au féminisme et à l'émancipation de la femme, avec un scénario qui s'épaissit à chaque chapitre et tend à prouver à chaque fois que personne ne traite correctement Marguerite. Le final est en plus époustouflant, visuellement avec sa mise en scène brutale et son suspens insoutenable. [/spoilers]Mais aussi symboliquement, car si Jean sort vainqueur, donnant raison à sa femme, on retire de tout ça plus une gloire héroïque de Jean qu'un sentiment de justice accomplie pour Marguerite. [spoilers/] Et sans parler du bon message que porte ce film, l'enrobage est extrêmement propre : les acteurs sont géniaux et Jodie Comer particulièrement, l'ambiance médiévale est dingue et la mise en scène est excellente surtout durant les combats. Un grand film, je vous recommande !

Trois visions de la même histoire. Cela aurait pu être ampoulé mais ça fait finalement sa force. A chacun des 3 actes de ce sombre drame médiéval, le regard du spectateur évolue, le troisième étant forcément le plus complet, le plus stimulant, un chapitre qui met surtout en avant l’excellente Jodie Comer, coiffant au poteau ses déjà très bons partenaires masculins, dont Adam Driver. Aussi intense qu’intimiste, le scénario écrit par Matt Damon et Ben Affleck auxquels s’est joint Nicole Holofcener pour la partie concernant Marguerite, revient sur le dernier duel judiciaire reconnu de France entre Jean de Carrouges et Jacques le Gris tout en abordant plusieurs sujets très actuels. Associé a la parfaite maîtrise d’un Ridley Scott en forme olympique, le film se montre à la fois contemporain, féministe, passionnant. Son échec commercial est d’autant injustifié que c’est du grand spectacle.

Excellent film ! La forme est du déjà vu (une histoire sous plusieurs points de vue) mais on est captivé par l'intrigue, le jeu des acteurs, les décors, ... bref tout. Pas le meilleur Ridley Scott, mais on ne s'ennuie pas

Film d’époque reprenant une histoire vraie, plutôt bien reproduite par Ridley Scott.
Les décors et costumes sont à la hauteur, les acteurs aussi même si j’ai un peu du mal avec Ben Affleck en blond peroxydé. Les combats sont réalistes, c’est violent et saignant, les combats à l’arme blanche ne font des jolies plaies bien nettes. Quant au propos, c’est une sorte de procès pour viol, qui va se terminer par un duel à mort entre le violeur et le mari offensé. La narration en trois parties peut dérouter, il y a des répétitions, car il y a reprise selon 3 points de vue, cela ne plaira pas à tout le monde. Personnellement cela ne m’a pas gêné. Je constate que les critiques négatives « c’est du wokisme », « c’est du féminisme » émanent toutes de personnages masculins. Ce qui prouve que nous ne sommes pas encore sorties de l’auberge. Durant le haut moyen-âge, les viols étaient monnaie courante, surtout en temps de guerre, et les femmes n’avaient que peu de recours, elles se taisaient en règle générale (la mère de Jean de Carrouges le dit fort bien).L’Eglise prônait le « devoir conjugal » tout en désignant les femmes comme des êtres faibles et menteurs, tentatrices émanation du diable, sauf leur mère, bien sûr. Les mariages étaient des mariages arrangés, pour le titre et la fortune chez les nobles, les filles n'avaient pas leur mot à dire, cela ne donnait pas forcément de mauviais mariages d'alleurs, mais la notion d'amour comme elle est de nos jours n'avait pas cours, Alors oui, c’est vu de manière moderne, peut-être pas conforme à la réalité du moyen-âge occidental, mais les choses n’ont pas beaucoup évolué dans certains pays encore actuellement.

Ultras violent et redondant pour rien l’histoire se répète avec différents points de vue sans rien apporter à l’intrigue. Des scènes de viole et de violences sans aucun intérêt réel. Surtout qu’on revoit la même plusieurs fois.. poubelle

Dans "Le Dernier Duel", Ridley Scott raconte les évènements ayant conduit au dernier duel judiciaire de France, en 1386. Pour résumer : La femme de Jean de Carrouges, chevalier courageux et respecté, accuse l'ami (mais rival) de ce dernier, l'écuyer Jacques Le Gris, de l'avoir violée alors que son mari était absent. Jean de Carrouges va alors défier Le Gris en duel judiciaire, pour déterminer qui dit la vérité. De ce point de vue, l'histoire paraît assez courte et rapide à traiter mais le film déroute en proposant une structure assez originale, celle de raconter par trois fois les évènements conduisant au duel, présentant les points de vue respectifs de Carrouges, Le Gris, et Dame Marguerite (épouse de Carrouges). L'idée est très intéressante et permet de montrer les différentes interprétations des personnages et, à travers elles, la manière dont ils se voient. L'ambiguïté des personnages est donc très bien traitée mais on reprochera à cette structure que cela crée parfois une impression de remplissage puisque au fond les versions de Carrouges et Le Gris sont assez similaires. Ce qui est très intéressant dans cette histoire, c'est de voir à quelle point il était terriblement dur pour une femme de faire valoir sa parole et d'être respecté à cette époque : spoiler: en témoigne la version de Dame Marguerite, la plus réaliste sur les rapports qu'elle entretient avec son mari, sur le viol qu'elle a subit ainsi que sur le procès, scène terrifiante dans laquelle on comprend la profonde misogynité de cette époque ainsi que toutes les humiliations et cruautés que subissent les femmes de la part de la gente masculine.
Il y a d’ailleurs un écho certain avec le statut de la parole des femmes dans la société contemporaine. Pour ce qui est de la réalisation, on est impressionné par la manière dont Scott filme les batailles et sa virtuosité est confirmé par la scène la plus spectaculaire du film, le duel final. Sa mise en scène est crue, la violence est totale, non édulcorée et parfois insoutenable (notamment pour la scène du viol). Les interprètes sont très bons à commencer par la révélation Jodie Comer, que je ne connaissais pas et qui est très impressionnante dans ce rôle de femme forte, faisant preuve d'un grand courage malgré les circonstances. Matt Damon aussi est très bon dans le rôle de Carrouges et l'épaisseur qu'il donne à son personnage reflète très bien l'ambiguïté de ce dernier. Adam Driver n'est pas forcément extraordinaire, il donne peu de reliefs à son personnage, mais reste correct et Ben Affleck est plutôt bon dans le rôle du comte Pierre. On pourra reprocher au film le titre assez trompeur : il faut bien insister sur le fait que ce "dernier duel" est le dernier duel judiciaire en France, mais est loin d'être le dernier duel, sachant que cette pratique retrouvera son essor, notamment durant les guerres napoléoniennes, sujet sur lequel s'est déjà penché notre ami Ridley Scott dans son premier chef-d’œuvre : "Les Duellistes". D'ailleurs, à l'image de son prédécesseur, "Le Dernier Duel" a lui aussi été tourné en France, dans le Périgord, dans le pays de Sarlat. En bref, "Le Dernier Duel" est un grand film dans la carrière de Scott, à la fois spectaculaire et intimiste, et nous offre une réflexion très intéressante sur les rapports hommes-femmes au temps du Moyen-Âge.

Très belle photographie, mais construction narrative (3 personnages donnent chacun leur version) pas du tout convaincante. En outre, je pense que trop de personnages sont mal incarnés : le roi Charles VI est un gamin ridicule, Ben Afflek a une tête (blonde) d'Anglais et pas de Français, et c'est pareil pour d'autres. Ceci affecte la crédibilité de l'histoire. Et le duel final est traité sur le mode Ben Hur, inutilement délayé.

Le grand Ridley Scott est de retour, enfin un film du maître à la hauteur de sa réputation. Casting 5 étoiles, une histoire en béton, un thème d'actualité. Un excellent film d'époque sur une page meconnue de l'histoire de France.

Plaisant de voir un film historique en costume du moyen age et inspiré de faits réels. Bonne idée de décomposer en trois parties selon les dire des protagonistes mais c'est beaucoup trop long. Certaines parties sont trop semblable et certaines scènes un peu violente. 1 heure en moins était suffisant.

L'auteur d'Alien et de Blade Runner, nous propose un dernier duel fascinant, doté d'un final d'une violence inouïe. Le film, a la particularité de proposer la vision de chacun des protagonistes. Pari osé, et assez concluant, bien que discutable. Mais inspiré d'une histoire réelle, cette œuvre retient toute nôtre attention, car l'histoire est passionnante, la mise en scène est flamboyante, et cocorico, elle a été en grande partie réalisée en France. Les acteurs sont formidables, malgré toute la perversité "naturelle" d'Adam Driver. Cependant, il faudra m'expliquer la politique marketing, car le film est voué à l'échec, dans la mesure où il ne sera projeté que dans des petites salles, et dans un cercle limité aux Etats-Unis... Dommage.

Ce long-métrage glaçant offre trois versions d'un même événement, le point de vue final, la vérité d'après le titre même de ce dernier tiers, étant celui d'une femme. Victime, violée mais noble et fière malgré les revers, les humiliations, Marguerite de Carrouges (Jodie Comer, bluffante) se bat pour que sa version des faits soit entendue et respectée, son honneur passant pourtant encore une fois après celui des deux hommes qui se disputent son corps. La réalisation est minutieuse, brillamment interprétée et fait judicieusement écho à notre présent (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/07/02/le-dernier-duel-ridley-scott/)

Un excellent Ridley Scott. C'est puissant. Le cast est impeccable. C'est brillamment écrit et mis-en-scène. Le destin méconnu d'une femme puissante et courageuse.