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    Le Dernier duel
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    selenie
    selenie

    5 534 abonnés 6 035 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2021
    Le chapitrage vis à vis des trois points de vue des principaux protagonistes est aussi judicieux que nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants avec de nombreuses questions qui s'avèrent passionnantes mais si on est impressionné et emporté par les émotions comme les interrogations on constate pourtant 2-3 points qui peuvent laisser perlexes. notamment les deux versions du "viol" sont tout de même très similaires, pourtant la première serait consentie, et non la seconde alors que les différences sont tout de même légères, ou bien est-ce notre oeil très 2021 qui est très ou trop subjectif ?! Ridley Scott ne signe pas un film médiéval au souffle épique, aux batailles dantesques, mais il signe plutôt un mélo judiciaire au contexte politico-social non négligeable. Par contre, on peut toutefois trouver que le duel final manque de neutralité (comment savoir les derniers mots de Jacques le Gris ?!), un peu d'esbroufe dans ce final, surtout qu'on aurait aimé finir sur le visage de Marguerite à la fin du duel plutôt que de rajouter une dernière scène gratuite et superflue. En prime saluons un casting prestigieux qui sont tous impeccables dont la sublime Jodie Comer grande révélation jouant également à merveille de ses charmes dont on ne sait jamais si ils sont vénéneux ou pas ! Sans doute le meilleur film du réalisateur depuis "American Gangster" (2007).
    Site : Selenie
    Yves G.
    Yves G.

    1 314 abonnés 3 314 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2021
    Dans la France du roi Charles VI, à la fin du XIVème siècle, deux chevaliers portent devant Dieu leur querelle. Jean de Carrouges (Matt Damon) et Jacques Le Gris (Adam Driver) sont pourtant des compagnons de longue date qui ont livré bien des batailles côte à côte. Mais le contentieux entre les hommes que tout oppose n’a cessé de grandir. Carrouges, un chevalier sans peur et sans reproche, s’est attiré l’hostilité de son suzerain, la comte d’Alençon (Ben Affleck), à force de maladresse là où Le Gris, pourtant moins bien né, par son charme et son érudition, s’en est fait l’indispensable bras droit, au point d’obtenir de lui les charges héréditaires qui auraient dû échoir à Carrouges.
    Le conflit entre les deux hommes éclate au sujet de Marguerite, la femme de Carrouges, qui accuse Le Gris de l’avoir violée durant une absence de son mari.

    (Sir) Ridley Scott est peut-être l’un des plus grands réalisateurs de son temps. Il a tourné des films mythiques : Alien, "Blade Runner", "Thelma et Louise", "Gladiator"…. Son tout premier film ressemble à celui qui sera parmi ses derniers : Les Duellistes" (1977) racontait déjà la rivalité à mort, une vie durant, de deux hussards napoléoniens. "Le Dernier Duel" reprend le même schéma et le transpose à l’époque médiévale qu’a déjà souvent explorée Ridley Scott, auteur d’un "Robin des Bois" oubliable mais d’un "Kingdom of Heaven" mémorable. Chaque détail, jusqu’au combat final si longtemps attendu, y est reconstitué avec une flamboyance hollywoodienne que l’austérité toute bergmanienne de l’affiche ne laissait pas augurer.

    Ridley Scott s’attaque à un sujet diablement contemporain et, pour le traiter, utilise un procédé qui l’est presqu’autant.
    Le sujet du "Dernier Duel" résonne puissamment avec notre époque. Il y est question d’un viol et du doute jeté sur le témoignage de la victime. Jodie Comer m’a fait penser aux trois héroïnes de "Scandale", l’un des meilleurs films de l’année dernière, qui chacune à sa façon incarnaient les réactions possibles face aux abus du patriarcat.
    Pour raconter ce viol et le procès qu’il suscite, Ridley Scott utilise un procédé éprouvé : raconter les mêmes faits par les yeux différents de chacun de leurs protagonistes. Kurosawa l’avait fait le premier au début des années 50 dans "Rashōmon" ; le procédé est depuis indissociablement lié à ce film. Il est le plus cinématographique qui soit.

    Il faut un scénario sacrément bien charpenté pour que la répétition de la même scène ne devienne pas ennuyeuse. Ridley Scott y parvient à merveille en donnant tour à tour la parole à Jean de Carrouges, à Jacques Le Gris et à Marguerite. Des différences infimes apparaissent selon les points de vue. Tel fait, telle parole selon qu’ils soient rapportés par tel ou tel varient d’une mémoire à l’autre. Carrouges qui apparaît d’abord comme un preux chevalier, bafoué dans son honneur, prêt à tout pour défendre sa belle, se révèle en fait un homme fruste, illettré, primaire et violent. S’il prend fait et cause pour Marguerite dans le procès qui l’oppose à Le Gris, c’est moins par amour pour elle que par mâle orgueil. Le personnage de Le Gris est autrement plus subtil. C’est un être aussi adroit dans le maniement des armes que dans l’art de plaire. Il séduit les hommes comme les femmes. Sa culpabilité ne fait guère de doute même si de son point de vue Marguerite ne lui a opposé que la résistance que se doit d’afficher une femme vertueuse à son séducteur. Finalement, c’est Marguerite qui a le rôle le plus ingrat et le moins profond.

    À quatre-vingt ans passés, Ridley Scott en remontre encore à plus jeune que lui avec cette ténébreuse fresque historique aux résonnances très contemporaines.
    Jake S.
    Jake S.

    68 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2021
    C’est le retour en grâce de Ridley Scott ! Après une bonne dizaine d’années remplie de déceptions mais surtout animée par un cruel manque d’inspiration, le réalisateur de « Gladiator » et « Alien » nous pond un drame historique léché avec un scénario pour le moins atypique.

    « Le Dernier Duel » met en scène l’opposition de deux écuyers à la fin du XIVème siècle, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, partenaires de combat devenus ennemis lorsque Jacques est accusé d'avoir violé l’épouse de Jean, la jeune Marguerite de Thibouville. Le premier élément intéressant est sans doute le choix de subdiviser l’intrigue en trois chapitres pour nous faire découvrir les trois points de vue de cette dite « vérité ». On pourrait penser que le film se répète en repassant les mêmes scènes encore et encore mais il n’en est rien. C’est une comparaison intelligente des versions de chacun qui permet de ne pas se laisser influencer trop facilement par l’un(e) ou par l’autre (même si, comme certains l’auront remarqué, un petit clin d’œil est fait au moment de l’introduction de la vérité selon Marguerite). Je ne sais pas si ces comparaisons sont véridiques et appuyées par des faits historiques mais c’est une réussite pour « stimuler » l’histoire et rendre le scénario plus ambivalent.

    Côté acting, rien à redire, la nouvelle coqueluche d’Hollywood Adam Driver s’en sort très bien, tout comme ses compères Matt Damon et Jodie Corner. Le rôle de compte d’Alençon blond avec un bouc est assez inattendu pour Ben Affleck mais c’est tout de même convaincant ! On note également un certain perfectionnisme en terme de reconstitution des décors, des costumes et de l’ambiance globale, c’est bluffant !
    Les combats sont prenants, les disputes et affrontements verbaux haletants… on ne s’ennuie pas. Il y a une certaine tension progressive qui s’installe et il est difficile de présager (à moins d’avoir bien retenu ces cours d’histoire) quelle sera l’issue de cette affaire.

    Au-delà d’être beau et de rappeler l’histoire, le timing est sans doute bien choisi par Ridley Scott et l’équipe du film : dans une époque contemporaine où féminisme et égalité hommes-femmes prime de plus en plus, cette affaire met la lumière sur les inégalités de traitement des femmes, leur rabaissement dans la société moyenâgeuse (et même après) et la misogynie perpétuelle exercée à leur encontre par le clergé et la royauté. Marguerite se retrouve dans la position la plus inconfortable qui soit mais décide de faire face aux enjeux et risques encourus malgré les doutes de son mari et les menaces de l’agresseur en cas de délation. Tout cela au nom de la vérité et de son honneur.

    Ce drame historique fait donc écho avec les scandales et accusations actuels dans le monde du cinéma envers des réalisateurs et producteurs qui étaient intouchables jusqu’à l’éclosion du mouvement #MeToo il y a 4 ans. On utilise l’histoire pour se rappeler autrement que ces sujets sont toujours bel et bien d’actualité.
    Virginie P
    Virginie P

    43 abonnés 165 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2021
    Pas le meilleur Ridley Scott pour moi mais ça reste un bon film. Pas de longueurs, ni temps morts mais un manque d'émotions même si tous les acteurs tiennent bien leur rôle.
    Pour le fait d'être inspiré d'événements réels et historiques (dernier duel judiciaire en France), ce film vaut d'être vu même si les puristes historiens y verront des erreurs scénaristiques.
    "Le dernier duel" se situe au Moyen Âge avec ses scènes de combats reflétant plutôt bien cette époque barbare et se décline en 3 actes selon les 3 protagonistes de cette affaire judiciaire : Jean de Carrouges/Matt Damon, Jacques Le Gris/Adam Driver et Marguerite/Jodie Comer, la femme de Carrouges qui est violemment agressée...
    Hors la réflexion sur le film, je laisse libre à chacun également sa réflexion sur le traitement encore réservé ajd aux femmes agressées
    SuperJS
    SuperJS

    23 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 octobre 2021
    Ça faisait longtemps que je n’avais pas regardé ma montre durant un film (au milieu du chapitre 2, je ne spoile pas en disant combien il faut en supporter !) : vraiment, c’est long de chez long !
    L’idée d’offrir plusieurs perspectives des faits n’était pas mauvaise pourtant, à condition d’y mettre du rythme et de réelles différences significatives !
    Ce film au final aurait pu se finir en moins d’une heure… au lieu de 2h33 !!! Ridley Scott nous la rejoue à Gladiator pour les scènes de batailles Moyen Âgeuses et le finish bien gore et (presque) réaliste. Reste le jeu des acteurs bon, même si on peut déplorer l’absence au casting d’une french touch vu que c’est une reconstitution historique d’évènement français. Très décevant au vu de la bande annonce plutôt prometteuse !
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    113 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2021
    Un film balourd, grandiloquent et vide. Ce film est boursouflé, tout sonne faux malgré des moyens qu'on imagine conséquents!! La cause des femmes violees et réclamant justice n'est ici qu'un prétexte à l'affrontement violent de mâles. Les acteurs jouent mal, la structure du film ( 3 chapitres avec le point de vue de chacun) est parfaitement redondant et inutile. Un grand raté.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 843 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Ce duel méritait une adaptation cinématographique, mais peut-être pas comme ça... Disons que ça fait toujours bizarre de voir des français parler en anglais, alors qu'un tournage en patois de l'époque aurait été juste divin, mais ce qui me pose problème avec ce film c'est que finalement tout ça est assez convenu.

    La particularité du film c'est qu'on nous apporte trois points de vue, de trois personnages différents sur un viol (le mari, le violeur et la femme violée). Malheureusement je ne vois pas réellement l'intérêt, parce que la vision de chaque personnage n'apporte pas un énorme éclaircissement sur cette affaire. On montre quelques petits trucs en plus, qui sont certes utiles pour mieux cerner les personnages, mais rien de bien folichon non plus. En fait je ne suis pas certain que ça apporte grand chose. Surtout que même si on se retape peu de scènes en entier plusieurs fois, les changements sont parfois assez subtils. Je veux dire que lorsqu'on voit le viol pour la seconde fois, oui c'est plus violent, mais la première version laissait déjà peu de place au doute quant au fait que ça soit un viol.

    De manière générale le film manque d'un récit encadrant (le procès par exemple), qui lierait un peu mieux tout ça ensemble, surtout dans le segment de Matt Damon, où on se tape pas mal d'ellipses, ce qui donne un petit côté frustrant car les séquences s'enchaînent très vite sans avoir réellement eu le temps de développer quoique ce soit.

    J'ai néanmoins apprécié l'ambigüité des personnages, Matt Damon qui se voit comme le mari idéal et Adam Driver comme un tombeur irrésistible et que malgré ça avec le point de vue de la fille on comprend que ça n'est pas réellement le cas.

    Mais le segment avec Matt Damon il faut quand même se le taper, parce que si certaines scènes auront des éclaircissement plus tard, il n'en reste pas moins le plus mou et morne et vu qu'il est au début, ça n'aide à s'intéresser à tout ça. En fait lui se voit comme un type juste, bon, droit, etc, et cette vision du personnage est de loin la plus inintéressante du film.

    En fait je trouve le film mou du genou, trop terne, trop fade, il ne fait finalement rien de cet aspect de dernier duel... ça n'est absolument jamais traité ou même abordé dans le film. C'est dommage, il y avait quelque chose à faire de ce côté là.
    C'est peut-être le dernier duel judiciaire, mais dans le film, c'est juste un duel...

    Bon en réalité on sent bien que papy Scott avait comme quasiment seule ambition de parler de la condition féminine, du viol généralisé, des victimes qui refusent de parler, du châtiment que les attend si elles parlent, etc. Je suppose qu'on ne pouvait pas tout faire dans le même film, ça aurait été trop indigeste...

    Le tout donne une impression de pas totalement fini, comme si c'était une version de travail dans laquelle on avait oublié d’insulter un supplément d'âme pour que tout ne soit pas aussi terne...
    C'est gris quoi...

    Après le film se suit, sans trop de déplaisir, même s'il est vraiment beaucoup trop long...
    Aulanius
    Aulanius

    178 abonnés 1 687 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 octobre 2021
    Franchement, comment peut-on s'appeler Ridley Scott et faire un film aussi quelconque avec autant de moyens et d'expérience. C'est tout simplement invraisemblable. Déjà pour commence, qu'est-ce que ça peut-être répétitif, je sais que c'est le but du truc mais quand même ... surtout qu'il dure quand même 2h30 ! J'ai été aussi assez déçu des seules scènes de batailles qui sont assez ridicules surtout quand on connait les antécédents réussis de monsieur. Les effets spéciaux ne sont pas non plus dignes de 2021 surtout avec ses énormes productions. Venant aux acteurs, qui pour moi à part Jodie Comer qui est excellente comme à son habitude et Adam Driver qui ne déçoit jamais ... pour le reste, ce n'est pas digne de ce nom. Matt Damon est plus que moyen et ne parlons même pas de Ben Affleck qui est à la limite du ridicule et je pèse mes mots. Pleins d'autres petites choses comme le fait que l'on voit qu'il y a un ballon pour faire le ventre de femme enceinte (sérieusement ?), les fausses barbes pour certains, etc. J'aime bien cette époque et en apprendre un peu plus à ce sujet, les décors et l'époque sont au niveau, l'ambiance ... ça dépend mais pour le reste quelle déception. Je ne comprends vraiment pas comment il y a pu avoir autant de bonnes critiques sur ce long métrage, à part la renommé du nom, je ne vois pas. Il faut être juste honnête, ce "Dernier Duel" est râté. Je n'étais pas le seul dans la salle à trouver le temps long car les gens regardaient leurs téléphones, allaient aux WC et parlaient même entre eux parfois ! Enfin bref, hyper déçu et je ne le recommande pas. De là à dire que ce serait un navet, ce serait exagéré mais franchement, ce n'est pas réussi. A vous de voir. 8/20.
    Pierre-Alexis G.
    Pierre-Alexis G.

    4 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 novembre 2023
    Ridley Scott déteste le moyen-âge. Pour lui c'est pire que les ténèbres et ce film c'est 2:30 en gris et noir. Les femmes sont violees, l'église est (bien sûr) idiote , les guerres sont vaines, les chevaliers sont dépravés. Bref, un film d'une violence inouïe qui est une charge contre le Chevalier défenseur de la veuve et de l'orphelin, de l'amour courtois, et des cathédrales. A ce sujet même la cathédrale ND de Paris est représentée comme un vaisseau noir et inquiétant, sorte de cœur diabolique de Paris. Donc si vous voulez préparer votre suicide, allez-y, c'est le film qu'il vous faut, sinon passez votre chemin.
    Ciné-13
    Ciné-13

    94 abonnés 893 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 décembre 2021
    OK la reconstitution de la France du XIVème siècle est brillante.
    Mais pourquoi avoir choisi cette histoire des 2 JEAN qui a peu d'intérêt si ce n'est de nous servir du wokisme féministe à la mode. Trop long! Revoir le viol n'apporte aucun intérêt sinon d'insister lourdement...
    Les effusions de sang dans les combats rappellent celles des films de Tarantino.
    Matt DAMON est excellent mais comme d'hab Adam DRIVER est inexpressif...
    Kristen Karlsson
    Kristen Karlsson

    1 abonné 5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Un très grand film qui ose confronter tous les points de vue. La reconstitution est impeccable et les acteurs sont tous habités par leur rôle. Ridley Scott arrive à nous prouver qu'il existe encore un grand cinéma et qu'il est toujours un grand réalisateur
    Damien
    Damien

    147 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 octobre 2021
    La narration polyphonique amène des redondances pour peu de complexité, Ridley Scott avec son savoir-faire habituel mène son film jusqu'à deux scènes exceptionnelles: l'interrogatoire poignant de Marguerite au procès et le duel sauvage. Jodie Comer et Matt Damon sont éblouissants.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    594 abonnés 2 780 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    L’intérêt que présente The Last Duel, film mineur dans l’œuvre immense de Ridley Scott, réside dans cette focalisation en trompe-l’œil qui, en épousant successivement trois points de vue correspondant aux trois personnages en présence, met en place un héros populaire, sorte d’avatar de Robin des Bois en conflit avec le roi et sa cour, pour mieux le miner de l’intérieur et dévier peu à peu vers le héros véritable, héroïne en somme, qui ne trouve le bonheur que dans l’accomplissement d’une vie en retrait et sans hommes. Ce faisant, le cinéaste offre un pied-de-nez aux modèles viriles qu’il consacrait dans ses fictions historiques, de Gladiator (2000) à Robin Hood (2010) : le masculin se voit ici ensauvagé et bestialisé, ses appétits – carnassiers, sexuels, mobiliers, financiers – et sa soif de vengeance font de lui un être chétif et craintif qui divulgue sa nature mortelle en recourant à diverses activités belliqueuses, dont fait partie le viol.

    « On pardonne à un enfant qui a peur du noir ; la vraie tragédie est l’homme qui a peur de la lumière », affirme Jacques le Gris dans une alcôve : cette citation latine résume à elle seule le long métrage, soit l’incapacité du masculin à quitter ses petits jeux de pouvoir pour transmettre la vie et toucher au sacré. C’est ainsi qu’il faut comprendre le féminisme de Scott dans The Last Duel : Marguerite ne tire aucune satisfaction dudit duel, elle paraît déboussolée et terrifiée quand, assise sur un cheval qui suit son époux, elle assiste aux éloges de ce dernier, à son adoubement par la foule qui suit directement son adoubement par le roi. Elle sait qu’avec cette victoire, Jean intègrera le microsome curial et ressemblera à ceux qu’il dénonçait non par certitude mais par jalousie ; l’épanouissement dernier résulte de son veuvage et de sa vie menée en marge de la cour.

    La façon qu’a Scott de filmer le duel et d’en faire le cadre du film s’avère elle aussi double, duelle pourrions-nous dire : elle commence par l’épique, promesse d’une lutte entre deux hommes à la The Duellists (1977), et s’achève dans un bain de sang, expression de la cruauté et du plaisir sadique pris à tuer pour réparer son honneur et son nom. L’obsession de la réputation prend le pas sur le reste, et la femme devient – ou reste – un objet de transaction et l’incarnation d’un droit légitime à la propriété dans une société patriarcale au sein de laquelle convergent les intérêts du roi, ceux de son entourage et ceux de l’Église. Voilà pourquoi le point de vue de Marguerite est qualifié de « vérité vraie » : son combat, un combat feutré, d’intérieur, moral, un combat qui ne laisse pas de traces, qui ne marque par les chansons de geste, la fait accéder à une réalité supérieure et spirituelle et la change en icone applaudie par ses consœurs. La seule liberté gagnée par la femme réside dans son statut d’outlaw défini par la loi des hommes – on met sa parole en doute, on la juge au tribunal, on la menace de répudiation et de disgrâce – jusqu’à ce final bucolique qui laisse triompher la vie et contraste la grisaille environnante par les couleurs d’une reverdie. La femme, elle, n’a pas peur de la lumière.

    Nous regretterons alors la longueur inutile d’une œuvre charcutée par son montage et ses sauts de puce incessants entre des lieux et des temporalités différents, ce qui brise l’immersion du spectateur et nuit au rythme d’ensemble.
    Stephan M.
    Stephan M.

    37 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Après avoir vu "Candyman" film d'horreur qui pousse l'idéologie de la woke culture jusqu'à faire du racisme anti-blanc
    Après avoir vu "James Bond" qui glisse vers le néo-féminisme
    Et bien voici le film historique médiéval metoo avec "le dernier duel"
    Le prochain film de Ridley doit être un biopic sur napoléon, j'espère que cela ne suivra pas la même tendance idéologique

    J'aimerai aller voir un film sans avoir l'impression de lire un trac propagande politique venant directement de la bien pensance de la fausse gauche des élites bourgeoises d'Hollywood

    J'ai regarder ce film jusqu'au bout parce que Ridley Scott sait faire des films historiques avec des acteurs qui sont excellents, c'est un film qui a beaucoup de qualité dans sa mise en scène, l'image et le duel est parfait
    Roub E.
    Roub E.

    760 abonnés 4 840 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juillet 2022
    Gros échec au box office, « le dernier duel » est pourtant le meilleur Ridley Scott tardif. L’évocation du dernier duel judiciaire dans la France du 14e siècle est l’occasion pour lui de parler de la culture du viol à travers le regard de trois personnages : le mari, l’agresseur et enfin la femme. Intéressant de voir à quel point il modernise et actualise le film de Moyen Âge petit à petit en présentant en première partie la vision de Jean de Carouges, chevalier noble qui se bat pour son roi et son honneur, une vision qui va être mise à mal par les deux points de vue suivant qui vont le montrer comme un personnage frustre, bas du front et dont l’honneur ressemble plus à de l’orgueil mal placé (il prend par exemple le viol de sa femme comme une offense personnelle). Puis celle de Jacques le Gris, personnage séducteur qui a réussi à élever son rang grâce à la flagornerie et l’éloquence qui ne comprend pas que Marguerite se refuse à lui alors qu’il obtient tout ce qu’il désire. Et enfin la vision de Marguerite, la plus marquante du film qui nous montre que dans une société patriarcale le femme est à la fois victime et coupable. Après avoir été violée c’est elle qui sera accusée d’avoir provoqué les choses, comme elle était accusée avant d’être une mauvaise épouse qui ne tombe pas enceinte… Passionnant sur le fond le film est aussi une réussite sur la forme, Ridley Scott retrouvant sa maestria pour les batailles épiques et les combats spectaculaires. La photo souligne un moyen âge obscur et obscurantiste ou la tradition est érigée en vertu. Agrémenté en plus d’un excellent casting ou Jodie Comer se révèle au milieu des têtes d’affiche. Un film qui aurait mérité un autre sort mais quoi de plus normal pour une œuvre qui parle d’injustice.
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