J’ai grandi dans les années 90. Comme tous les enfants de l’époque, il m’était impossible d’éviter les Power Rangers, qui inondaient alors les écrans TV et les magasins de jouets.
Pour ceux qui n’ont pas connu, cette série partait d’un concept hybride : une américanisation des séries japonaises Super Sentai. Les passages en costumes (et donc essentiellement les combats) étant directement récupérés dans les séries japonaises. Tandis que les dialogues et les acteurs hors costumes étaient américains.
Un choix un peu étrange, mais qui a largement payé, les Power Rangers ayant déferlé sur le monde occidental. A tel point que des séries sont encore en production à l’heure actuelle !
En 2017 sort ce film, reboot 100% américain qui avait pour objectif de (re)démarrer une franchise au cinéma, suites à la clé. La cible est donc purement adolescente, et cela s’en ressent. Mise en scène impersonnelle et générique, BO pleine de soupe pour les djeuns, et scénario très focalisé sur cinq adolescents qui héritent des pouvoir des Power Rangers.
Je vais le dire d’emblée : le scénario est l’un des plus stupides que j’ai vu depuis un moment. Déjà, on tente de nous faire gober que nos 5 larrons se trouvent comme par hasard tous au même endroit, au même moment, pour découvrir de manière fortuite des pièces énergétiques. Et comme par hasard, c’est aussi le moment où un bateau de pêche (!) remonte la méchante Rita, censée être noyée au fond de l’Océan depuis 65 millions d’années (!!).
Par ailleurs, on nous prend pour des idiots, les cinq héros ayant peu ou prou les mêmes profils que les protagonistes de « The Breakfast Club » ! La fille populaire, la fille louche, le nerd, le jock, et le cynique. Trois d’entre eux se côtoient même en colle ! Sauf que contrairement au film de John Hughes, « Power Rangers » s’enfonce en plein dans les clichés, et ne propose aucun développement. Aucun dialogue, aucune action de leur part ne sera crédible.
Sans parler des acteurs. Les « jeunes » étant fades au possible. Et les « vieux » (Bill Hader, Bryan Cranston, Elizabeth Banks) n’ayant pas grand-chose à défendre.
Facilités et incohérences s’enchaîneront pendant 1h30, durée qu’il faut attendre pour voir nos Rangers en costume (!!!). Le dernier acte étant un combat sans grand intérêt. Je dirai que ça s’améliore (un peu) lorsque monstre et robot géants s’affrontent, avec une impression sympatoche de gigantisme (et oui, ça louche aussi du côté de « Pacific Rim », sorti 4 ans plus tôt).
Néanmoins, un placement produit aussi ridicule que récurrent m’a achevé, m’obligeant à décerner à « Power Rangers » la note minimale ! Evidemment le film fut un bide, tuant (temporairement ?) la franchise au cinéma.