Un petit film peu mémorable.
L'histoire est quelconque, avec de fâcheux relents de déjà vu, la fin est tellement prévisible que l'émotion peine à poindre.
C'est d'ailleurs là dessus que j'ai été le moins convaincu. A priori ce genre de sujet est un prétexte à une bonne grosse catharsis émotionnelle. Rien de tout cela n'advient. Et le problème vient de l'écriture du scénario : on nous plante un ton vachard à la "tatie Danielle" (qui, un bref instant, provoque le plaisir coupable de voir Isabelle Adjani dans un contre-emploi), puis on nous met deux grosses scènes mélodramatiques (et là encore prévisibles) pour résoudre le trauma, et hop le tour est joué,
le dragon se transforme en meilleure copine (métamorphose prise au pied de la lettre, puisque la diva ne pouvait finir ce film avec sa perruque de grand-mère, et recouvre sa chevelure iconique...)
.
Les "vacheries" d'Adjani sont bien trop (mal) écrites pour permettre à son personnage d'exister réellement, et c'est une "performance" presque scolaire pour une si grande comédienne par ailleurs. Pas le film à voir pour découvrir la légende Adjani, qui se parodie elle-même (la canitie, les lunettes disproportionnées pour cacher une cicatrice,
l'inévitable scène d'hystérie... qui tombe comme un cheveu sur la soupe
).
Face à elle, Astier est incolore. L'écriture du personnage est inintéressante (quelle est sa problématique ? que tire-t-il de cette rencontre ?), le jeu d'Astier n'est que de l'aisance face à la caméra, il n'y a aucune composition, pas même comique. Les autres rôles, fades (la copine, son petit frère, la chef de service), ou caricatural pour le psy, sont parfaitement oubliables. Seule Adjani se distingue par son cabotinage.
Enfin, si pour l'émotion on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent, je crois que c'est encore pire au niveau de l'humour. Pas une seule scène vraiment drôle, bien écrite du point de vue de la comédie. Quelques sourires tout au plus.
C'est juste un film "cool", qui se prend les pieds dans une prétention à la subtilité.
Et rien n'est subtil dans cette histoire de mère traumatisée,
dont la guérison soudaine relève du pur artifice scénaristique.
C'est vraiment naïf, et simpliste.
Pour finir, pas une catastrophe non plus, ça se regarde sans beaucoup d'états d'âme, comme un téléfilm de luxe, avec quelques moments touchants, quelques zones d'ombre irritantes (par exemple :
pourquoi un vrai pistolet dans la boîte de jouets ?, pourquoi cette attitude narquoise et méprisante du psychiatre envers cette patiente ? Pourquoi amorcer un drame familial avec la copine et le petit-frère pour n'en rien tirer... ? Quel avenir pour Mme Hansen, en voie de guérison ?
), et heureusement ce n'est pas assez long pour qu'une trop grande lassitude s'installe.
Aussitôt vu, aussitôt oublié !