C'était osé, c'est vrai. Tout le monde attendait Alexandre Astier avec la suite de sa série Kaamelott, mais ce dernier a refusé de se lancer sur grand écran directement en portant le succès de sa série moyenne-ageuse. Il nous propose ici un tout autre domaine, bien loin de l'univers qu'on lui connait. Au travers de David et Madame Hansen, il raconte la rencontre, le temps d'un après-midi, entre un ergothérapeute, et une riche patiente victime de la maladie d'Alzheimer. Et c'est de là qu'il va nous entrainer jusqu'aux origines du mal de cette dernière, dans l'espoir de l'en guérir.
Le thème certes ne plaira pas à tout le monde, mais pour quiconque connait un peu le garçon, on s'y reconnaitra. Car, disons-le de suite, c'est du Astier dans le texte, et dans la mise en scène. Ça ne ressemble qu'à lui. Il parvient a faire rire sans pourtant tomber dans la comédie. Les textes sont faits pour les acteurs, et leur collent parfaitement bien. Il n'y a aucune fausse note sur ce plan, aucun dialogue, ni mot ne tombe à plat. On retrouve la pêche qui a fait le succès de Kaamelott parfois, tout en arborant pourtant un univers très réaliste et sérieux. Astier, se posant encore une fois comme homme à tout faire (auteur, réalisateur, acteur, compositeur, monteur, ...) nous fait vraiment sentir une réelle maîtrise du sujet, et du film en général, car rien n'est laissé au hasard. Paradadoxalement, c'est un film sans prétention, si ce n'est celle de proposer une partition juste, du début à la fin, et c'est parfaitement réussi. Et pour cela, côté casting, Alexandre Astier a su bien faire les choses. Si lui, bien sûr, tient parfaitement son rôle, Adjani se retrouve dans un rôle écrit sur mesure, et qui lui va comme un gant. Elle interprète à merveille le rôle de la patiente atteinte de la maladie d'Alzheimer, et lui donne une vraie crédibilité. Il profite là de la classe de l'actrice qu'elle est, et de son aura. C'est sans aucun doute pour son premier film un atout majeur. Et l'opposition des deux personnages offre aux spectateurs un vrai face à face entre un patient et son ergothérapeute, qui fonctionne parfaitement. Si, dans son ensemble, le film aurait peut-être mérité quelques minutes de plus, pour aller vraiment au bout des choses, l'histoire est bien construite, et la narration, uniquement portée par des dialogues dont il est seul a avoir le secret, est une réussite. Le tout est enrobé d'une musique au piano, certes linéaire, mais la aussi maîtrisée par son créateur jusqu'au bout.
En résumé, Astier nous donne, dans un thème ou personne ne l'attendait, un film qui lui ressemble, et dont on ne trouve rien a jeté si l'on aime ce qu'il a l'habitude de faire. Sans être un chef d'oeuvre, David et Madame Hansen se pose comme une réussite dans son genre, et c'est ce que l'on attendait de lui.