Lucy, réalisé par Luc Besson, se présente comme un film de science-fiction ambitieux, mais tombe rapidement dans une spirale de superficialité et de surenchère visuelle. Dès le départ, le film mise sur une prémisse controversée et dépassée : l'idée que l'être humain n'utilise que 10 % de ses capacités cérébrales. Au lieu de remettre en question ce mythe, Besson le prend comme un fait établi et en fait le moteur principal d'une histoire qui se perd en chemin.
Scarlett Johansson, dans le rôle de Lucy, semble presque prisonnière d'un personnage dont les évolutions psychiques servent surtout à justifier une série de scènes d'action qui, si elles sont bien exécutées sur le plan technique, manquent cruellement de profondeur et de sens. Les séquences visuelles, bien que souvent impressionnantes, deviennent rapidement redondantes, noyant les rares moments de tension narrative sous une avalanche d'effets spéciaux.
Morgan Freeman, pourtant habitué à des rôles qui ajoutent de la gravité aux films dans lesquels il apparaît, ne parvient ici qu'à réciter des monologues pseudo-scientifiques qui, loin d'éclairer le spectateur, ne font qu'accentuer le caractère absurde du scénario. Le film tente d'aborder des thèmes complexes sur la nature de l'intelligence et du potentiel humain, mais se contente de les effleurer sans jamais vraiment les explorer en profondeur.
Le principal problème de Lucy réside dans son incapacité à marier ses ambitions philosophiques avec les exigences d'un film d'action. Ce qui aurait pu être une réflexion captivante sur les limites de l'esprit humain se transforme en une course effrénée vers un climax qui déçoit par son manque de clarté et de cohérence. La fin du film, censée être une apothéose à la fois visuelle et intellectuelle, ressemble plus à un exercice de style qu'à une conclusion satisfaisante.
Il est évident que Luc Besson avait de grandes idées pour ce film, mais l'exécution laisse à désirer. Lucy est un film qui tente de faire beaucoup mais ne réussit que partiellement, oscillant constamment entre le brillant et le ridicule, sans jamais trouver un juste milieu. Les moments forts sont trop rares et souvent écrasés par une narration confuse et des effets visuels qui prennent le dessus sur tout le reste.
En somme, Lucy est une œuvre qui, malgré son potentiel et son concept intriguant, ne parvient pas à convaincre pleinement. Les idées sont là, mais mal exploitées, et le résultat final est un film qui divertit par moments mais laisse surtout une impression de gâchis d'une opportunité narrative fascinante. Un film qui aurait pu être beaucoup plus, mais qui se contente d'effleurer la surface de ce qu'il aurait pu accomplir.