Elysium est un film éminemment politique où Neil Blomkamp cherche à faire réfléchir le spectateur d'aujourd'hui sur les perspective politico-sociales de demain à l'aide du cinéma de science-fiction. Plus qu'un film simpliste, marxiste et manichéen, dont on retrouve tout de même plusieurs traces latentes au premier abord, Elysium cherche à être plus profond et à tenir un discours plus large, qui n'est pas toujours le plus audible. Le choix de placer l'intrigue en 2154 nécessite d'abord la réfection totale du quotidien tel que nous le connaissons aujourd'hui et ce choix est parfois déroutant entre une Terre à l'agonie et un paradis spatial et artificiel idéalisé, d'opulence, de bonne santé et du bon goût. Cependant, Neil Blomkamp affiche un certain manque d'ambition dans ce quotidien futuriste qui ressemble quasi trait pour trait à ce que nous connaissons aujourd'hui, là où par exemple Robert Zemeckis s'était risqué à la difficulté dans "Back to the future 2". Globalement, le premier tiers du film est réalisé de façon très originale et le propos se révèle souvent surprenant, puis avec l'arrivée des scènes d'action, tournées avec la bougeotte, l'ensemble tombe dans un classicisme de plus en plus prévisible, où l'originalité du début s'est perdue. On a d'ailleurs du mal à croire que le nombre de personnages importants se résume à 4 dans cette partie du film (Kruger, la secrétaire d'Etat, Max et Spider) et l'on tombe ainsi un peu trop dans la caricature jusqu'à la dernière séquence, bien sentie quant à elle, où Matt Damon peut alors masquer par son interprétation la naïveté touchante du final.