J'avais clairement un bon a priori vis-à-vis de ce film et de ce réalisateur. Malheureusement pour lui juste avant la séance, j'ai eu le droit à une bande annonce de Gravity de Cuaron, qui réalisa entre autre Children of men. Et pendant tout ce film, j'ai pensé au chef d'oeuvre de Cuaron. Les deux films ont exactement le même thème : L'immigration. Mais là où Cuaron réussi à traiter proprement son thème, Blomkamp foire la marche et se la prend en plein dans la bouche.
Déjà, le film commence par un narrateur qui vous raconte tout le background scénaristique. Ca c'est signe d'une bonne foirade, d'un scénario qui sera un peu facile et peu subtil. Ca aurait du me mettre la puce à l'oreille, mais je suis passé outre.
Ensuite, c'est tout manichéen, et très gauche caviar dans sa vision des choses. Les gentils pauvre, les méchant riches. Encore que ça je suis pas contre, ce qui me dérange c'est qu'il y a tout un pan entier de la question de l'immigration qui est mis clairement de côté. On sent que Blomkamp a des bon sentiments, mais on ressent bien que c'est des bons sentiments d'occidentaux.
Par ce qu'au final, les pauvres on besoin de l'aide des riches pour s'en sortir. C'est les gentils sauvages qui doivent voler au grand maîtres ses outils si ils veulent s'en sortir. Le gentil sauvage, ne peut pas être autre chose qu'un voleur. L'immigré doit aller en occident s'il veut s'en sortir, il ne peut pas réussir ça chez lui. Le gentil immigré n'est pas un créateur, ni un intellectuel, c'est un idiot, un voleur.
A aucun moment, il y a un type qui se lève et qui balance un bon "Ok sur terre c'est le dawa, ok on crève la dalle. Mais, on va se retrousser les manches et s'en sortir par nous même. On a pas besoin des feignasses d'en haut.". Ben non, tout le monde à l'air de rêver d'Elysium, comme si tout les immigrés rêvaient d'aller en Amérique. Il n'y a personne pour offrir une autre perspective à la réussite des pauvres.
Ca me rend triste, c'était pas compliqué de rajouter un personnage qui essaie d'améliorer les choses sans pleurnicher l'aide des gens d'Elysium. Même la nana du film, qui est infirmière, qui aurait pu être ce personnage de pauvre qui essaie de gravir les échelon par elle même, ben même elle se tourne vers les méchant occidentaux.
Children of men, et loin de ce manichéisme. Occidentaux comme immigrés, ont leur part de bonté et de malignité. Tout est gris. Mais le pauvre se bat, c'est lui qui représente l'espoir. Là encore ce n'est pas parfait, mais on sent que le scénario est un peu plus travaillé que celui d'Elysium qui semble avoir été écrit pendant une fête de l'huma par une bande de blancs bien intentionnés, mais un peu ailleurs.
J'ai mis deux étoiles par ce que visuellement c'est pas mal et le design est assez recherché. Le type qui s'est occupé de la direction artistique mérité un bien meilleur scénario. Il mérite à lui tout seul les deux étoiles que j'ai collé.
PS : Pour le coup de la caméra en motion tracking, fausse bonne idée, à foutre clairement au placard surtout que c'est pour des séquences de moins de trois secondes.
Allez, à la prochaine Blomkamp pour de meilleures aventures