Neil Bloomkamp n'aime pas les riches, dommage pour lui car avec de 2ème succès qu'il enchaîne désormais , il l'est devenu.
Les pauvres sont tous gentils et les riches tous méchants, et si les méchants sont méchants c'est juste pour le plaisir jouissif de l'être.
La méchanceté née par peur, par dépit ou autre, on le comprends tout au long du métrage mais ce n'est pas sur cet aspect philosophique du film que le réalisateur trentenaire a creusé.
Pas d'exception dans la logique un pauvre ne peut devenir riche, cela semble limiter certains choix.
Lorsque cette notion certes un peu enfantine est acceptée à stéréotypes forcés, ont peut se plonger pleinement dans l'histoire.
Arrêtons-nous un instant sur le titre : Elysium signifie Elysée, oui, comme les Champs Elysées... Qui est en fait dans la mythologie grecque le paradis en enfer... Un titre qui en dit donc beaucoup sur ce qui suivra.
Les effets spéciaux sont réussit, en particulier pour ceux sur la Terre, plus que sur Elysium beaucoup trop artificiel pour donner une vraie beauté.
Les trouvailles artistiques sont diverses, très bien intégrées au scénario global elles passent quasi inaperçu est-ce un bien ou un mal ?
A vous d'en décider, tout dépend du type de spectateur que vous êtes, si vous êtes un cinéphile passionné comme c'est mon cas vous pourrez vous amuser à remarquer les inspirations, pour les autres cela embellira la chose sans que vous ne comprenez vraiment pourquoi.
Les combats au corps à corps filmés très serrés ne permettent pas de distinguer clairement les coups, mais n'en sont pas pour autant moins impressionnants sans surenchères chorégraphiques que l'on peut voir dans certains film de SF.
Les fusillades futuristes (elles aussi un peu trop rapides lors des tirs) ne sont pas mal non plus.
Toute la question qui fait l'enjeu de la note de ce film est la suivante : est-il égal ou mieux que le précédent District 9. Ma réponse est donc catégorique, ne comparons pas l'incomparable. Avec un budget 3 fois supérieur, un acteur principal superstar tout comme l'antagoniste interprétée par Jodie Foster ; ici Neil Bloomkamp à changé de cours, et sa transition ne se fait pas sans difficultés mais il surmonte l'épreuve tête haute.
On retrouve toutes ses lubies, ses aspirations, sa vision du monde, ses attraits pour la violence, son total manque de confiance en la politique très bien retranscrit par le personnage de la secrétaire à la défense qu'est Jodie Foster donne justement tout le contenu de l'histoire sans pour autant être la plus présente à l'image. Dommage que son personnage ne soit cependant plus plus fouillés, le film aurait gagné à durer une ou quelques dizaines de minutes en plus afin d'approfondir certaines choses, par exemple la vision du reste du monde, puisque la Terre se résume ici à Los Angeles.
Un défaut commun à District 9, et puisque tous aiment forcément à mettre en compétition les 2 œuvres ce qui à mon sens est une erreur, on se fera la réflexion que les quelques défauts présents dans district 9 le sont aussi dans Elysium.
Neil Bloomkamp est un artiste qui sait s'investir et partager son ressentit. Il parvient à nous toucher au travers de l'histoire de la fillette, grâce à un dramatisme parfois certes au bord du mélodrame mais qui correspond globalement avec le récit qui ne fait pas dans l'eau de rose.
Ce qui n'empêche pas face au désespoir de ressentir, l'espoir, la tristesse ou le chagrin et de reconnaître la misère dans ce monde futuriste comme dans le notre, car la misère est toujours la misère, et elle est toujours aussi sensiblement touchante sous la caméra de Mr Bloomkamp.
Il y a de nombreuses petites incohérences, certains détails moins travaillés que d'autres, mais le divertissement remplit son objectif.
Matt Damon a un jeu un peu trop figé comme souvent bien qu'il sait pourtant faire autre chose, mais le talent de l'acteur permet malgré cela de nous communiquer l'émotion.
Mais la palme de l'interprétation revient ici à Sharlto Copley.
Terrifiant à souhait dans le type de rôle qui lui convient le mieux les fous.
Et fou il l'est. Inquiétant, brutal, sauvage, sadique... Un méchant comme on l'attend dans un film de science fiction action faisant mieux que certains films cultes.
Il ne lui aura suffit que de ce rôle pour devenir un des méchants les plus désirés d'Hollywood. Rappelez-vous il incarné le personnage principal dans District 9.
Du marketing surprenant, par exemple le vaisseau spatial d'un des méchants le toujours aussi bon William Fichtner (Pearl Harbour, Prison Break, Armageddon, Lone Ranger...) et à l’effigie de la marque automobile Bugatti.
Alice Braga qui a fait sa spécialisation de ne travailler que sur des productions de science fiction n'est pas transcendante dans son rôle de mère battante et démunie comparé à certains personnages qu'elle à déjà put tenir par exemple dans predators, probablement à cause de son coté un peu trop victimiste à mon goût - eh oui pour moi dans un film d'action et plus encore du genre science fiction les demoiselles doivent être lourdement armée et des véritables combattantes- mais sa présence reste appréciable.
Quelques autres personnages stéréotypés par exemple Spider interprété par Wagner Moura inconnu en France, et le personnage interprété par Diego Luna que l'on a put voir dans plusieurs films (tels que contrebande avec Mark Whlaberg ou encore Le Terminal avec Tom Hanks) qui devient ici Julio dont le nom à lui seul laisse sous-entendre un stéréotype à profilage racial typique d'Hollywood comme par hasard voleur notoire et qui évidemment pas long feu...
La fin est comme à son habitude pour un film américain, expédiée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, mais elle à un avantage net, elle ne laisse supposer aucune suite possible, et ce film est réussit, inutile d'après moi de se fourvoyer en tentant de faire une suite qui à la vu du final ne peut par définition ne pas tenir la route.
La bande annonce ne rend pas honneur à ce métrage, le film est plus prometteur que l'assemblement d'image hasardeusement choisit qui la constitue ce qui est censé donner le plus envie de voir le film.
Un film qui ne révolutionne pas le genre, peu importe, Elysium est un bon film que l'on peu regarder avec différente grille de lecture selon à quoi l'on sattend sans être déçu par cette attente. Bien noté et qui plus est, un succès commercial.
Un film à voir pour les passionnés du genre science fiction, action, pour voir les pectoraux de Matt Damon, Sharlto Copley qui mériterait un oscar, pour voir l'évolution de Neil Bloomkamp, ou tout simplement pour se distraire avec la dernière sortie à gros budget de l'été.
Ma note 4/5. Pour public avertit.
Bon film passionné du 7ème art.
Que la vie vous berce.
Emmanuel Buriez