anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 2 mai 2016
De la SF comme on l'aime ! Neill Blomkamp est un réalisateur au parcours atypique. D'abord chapeauté par la société Microsoft pour adapter la série de jeux-vidéos Halo au grand écran, il termine dans le giron de Peter Jackson afin de réaliser le superbe District 9. Grand succès de la science-fiction en 2009, ce film permit au réalisateur en herbe de véritablement lancer sa carrière dont Elysium est le petit dernier en 2013. Alors, un retour gagnant après quatre années passées à travailler le film ?

L'histoire de ce blockbuster de l'été se déroule en 2154 sur une planète Terre délaissée aux pauvres travailleurs tandis que les riches vivent dans une station spatiale nommée Elysium. Les maladies, misères, surpopulations et insécurités sont monnaies courantes sur Terre tandis qu'Elysium regorge de richesses accessibles à un petit nombre de privilégiés. Nous suivons Max, un jeune travailleur vivant dans une ville de Los Angeles qui a perdu de sa superbe d'antan pour laisser place à une ville-décharge-bidonville surpeuplée et insalubre. Le film nous propose une très grosse critique de la société actuelle où les rapports entre humains sont régies par l'argent et le pouvoir. En effet, les maladies n'existent plus sur Elysium grâce à des machines qui guérissent instantanément chaque maladies. La pauvreté et l'insalubrité de la Terre contrastent avec le luxe et le cadre idyllique de la station spatiale. Comme pour District 9 où l'on pouvait voir une critique de la situation des étrangers, on décèle une critique bien trop évidente de la société actuelle où les riches s'accaparent les richesses au détriment des pauvres. Le schéma de l'histoire ne dérange pas du tout même s'il s'inscrit dans la pure tradition des films de science-fiction : on fait la connaissance des personnages, de leurs cadres de vie, de leurs problèmes, des liens et différences entres eux... On voit bien où le réalisateur va nous emmener, le rythme est donc un peu cassé à cause de l'enchaînement bien trop évident des péripéties du film.
Mention spéciale à l'équilibrage entre la partie Terrestre et la partie Elysienne du film, cela est judicieux de jouer sur les comparaisons et paradoxes entre ces deux lieux. Le paradoxe entre une vie de misère où l'on est maître de sa destiné et la facilité et le luxe contrôlé par des gens avides de pouvoirs, l'importance du choix et du sacrifice pour le bien d'autrui... Des thèmes déjà-vu mais qu'il est important de souligner car ils donnent une dimension humaine à cette aventure ayant pour but de nous inculquer la notion de partage. Une belle leçon mais aussi un très beau voyage dans les étoiles. On retrouve cet aspect de déformation de l'humanité au profit de l'artificiel ou de l'étrange, thème principal de son précédent film. Bien entendu, le flm souffre de la comparaison avec son grand frère District 9 parce que les deux films se ressemblent dans le message final mais aussi dans la construction et le déroulement des péripéties. Une plus grande prise de risque, des thèmes plus travaillés et une histoire moins prévisible pouvaient contribuer à un meilleur résultat selon-moi, même si cela reste du très bon divertissement dans l'ensemble.

Cette fois-ci, Neill Blomkamp a choisit de faire confiance à des acteurs ayant fait leurs preuves par le passé. Tout d'abord le choix de Matt Damon (la saga Jason Bourne, Les Infiltrés) pour le rôle de Max est très judicieux. Il a la carrure du personnage, il rentre vraiment dans la peau de cet homme né sur Terre et décidé à aller sur Elysium afin de combattre l'injustice. Jodie Foster (Le Silence des Agneaux, Panic Room, Taxi Driver) est également un excellent choix puisqu'elle hérite du rôle de la ministre déléguée à la défense sur Elysium. Elle a cette carrure de la femme à poigne qui se repose sur ses acquis et qui semble décidée à sauvegarder la pérennité de la société Elysienne, quitte à passer par la manière forte.
Enfin, je saluerai la prestation de Alice Braga (Repo Men, Predators) dans le rôle de la médecin dévouée à l'être humain et l'importance de la vie humaine. Il en va de même pour le sympathique Sharlto Copley (le héros dans District 9) qui rempile une seconde fois sous la direction de Blomkamp dans un rôle qui lui convient à merveille.

La réalisation est exemplaire pour un blockbuster de cette envergure. On voit que les moyens ont été mis à contributions pour réaliser ce film (30 millions pour District 9 contre 100 pour Elysium). Les décors sont criants de vérités à l'image des séquences tournées dans la banlieue de Mexico afin de coller à ce cadre insalubre et surpeuplé de la ville de Los Angeles en 2154. Mention spéciale aux effets spéciaux et plans larges qui sont superbes, mais aussi aux animations des robots qui sont réalisées à l'ancienne, c'est à dire sans fond vert, afin d'obtenir un rendu plus proche de la réalité. La musique est également de très bonne qualité pour un film de ce genre.

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Les + : le scénario travaillé et recherché, la réalisation (musique, décors et CGI), les acteurs convainquant

Les - : pas la même intensité que District 9, une critique beaucoup trop évidente de la société actuelle

Quatre années après District 9, Neill Blomkamp remet le couvercle avec Elysium, un film bourré d'éléments intéressants qui auraient mérités un travail plus approfondis. Cependant le film reste divertissant et intéressant, notamment pour sa critique de la société basée sur les oppositions entre les riches et les pauvres. Le travail réalisé par les acteurs montre que les personnages sont pensés et travaillés pour cette aventure. Une très bonne retrouvaille avec un des futurs grands piliers de la science-fiction.
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